A propos des Tsitsit
A la fin de l’enseignement sur les images interdites, nous avions vu que nous devons nous abstenir de porter des symboles interdits comme l’étoile de ramphan ou encore le poisson menorah, et même une croix. Finalement la seule chose qu’on peut porter en tant qu’Israélite nazaréen ce sont les tsitsit.
Globalement c’est la seule chose qui extérieurement devrait nous différencier du point de vue de l’apparence. D’ailleurs l’apparence est quelque chose de très important pour les hommes, comme vous le savez le monde se focalise sur la mode, sur les marques, l’apparence est une forme d’idolâtrie dans le monde, car certains habits, chaussures, montres, sacs à main sont des idoles. Mais il n’y a pas que le monde qui soit accro à l’apparence, toutes les différentes religions dans le monde se focalisent énormément là-dessus. Chacun garde un code vestimentaire particulier. Yeshoua quant à lui ne nous a pas prescrit d’uniforme particulier (sauf pour le sacerdoce des lévites). Yeshoua nous demande surtout de veiller à notre justice, plutôt que de nous soucier de l’apparence.
Yohanan (Jean) 7:24
24 Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice.
Bien que les Écritures nous interdisent d’avoir des images pour notre utilisation personnelle, Yahweh nous commande par contre de faire des franges aux quatre extrémités des vêtements dont nous nous couvrons, afin que nous puissions les regarder et nous rappeler de faire tous ses commandements.
Bemidbar (Nombres) 15:37-40
37 Yahweh parla de nouveau à Mosheh, en disant :
38 Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur qu’ils se fassent, d’âge en âge, une frange aux pans de leurs vêtements, et qu’ils mettent sur cette frange de leurs pans un cordon de bleu.
39 Ce sera votre frange ; et, en la voyant, vous vous souviendrez de tous les commandements de Yahweh, et vous les ferez, et vous ne suivrez point les désirs de votre cœur et de vos yeux, que vous suivez pour tomber dans l’infidélité ;
40 et que vous vous rappeliez et mettiez en pratique tous mes commandements, et que vous soyez saint pour votre Elohim.
Ce commandement des franges revient également dans Devarim.
Devarim (Deutéronome) 22:12
12 Tu feras des franges aux quatre pans du manteau dont tu te couvres.
Et d’ailleurs le seul conseil mode de Yeshoua c’est juste des franges avec un fil bleu, mais qui a pour but notre justice à savoir se rappeler de ces commandements quand on les regarde. C’est donc loin d’être une question d’apparence ou de style.
Il y a plusieurs questions concernant ce commandement qui reviennent beaucoup. Les gens sont parfois un peu perdus sur comment faire ce commandement.
Voici les différentes questions qu’on peut se poser :
Où faut-il mettre les tsitsit ?
Quelle taille doivent avoir les tsitsit ?
Est-ce que les femmes doivent les porter ?
De quelle nuance de bleu doivent être les tsitsit ?
Faut-il mettre des tsitsit si nous sommes dans la dispersion ?
Doit-on mettre nos tsitsit au travail ?
Peut-on mettre des tsitsit sur un vêtement qui n’a pas quatre coins ?
Comment faire les nœuds pour attacher le fil bleu ?
De quel tissu doivent être les tsitsit ?
Devons nous imiter nos frères de la maison de Juda concernant le talit ?
Je vais essayer de répondre à tout cela dans cette étude.
Commençons cette étude maintenant en répondant à la première question :
Où est-ce que nous devons placer ces tsitsit.
Alors le commandement nous dit de les placer sur le pan de nos vêtements. Le mot en hébreux c’est Kanaphot, le plusieur de Kanaph.
Ce mot peut avoir plusieurs significations : aile, extrémité, bord, bordure, coin, frange, pan (d’un vêtement).
Allons voir la première utilisation de ce mot dans Bereshit.
Bereshit (Genèse) 1:21
21 Elohim donc créa les grandes baleines et tous les animaux se mouvant, lesquels les eaux produisirent en toute abondance, selon leur espèce ; [il créa] aussi tout oiseau ayant des ailes (Kanaphot), selon son espèce ; et Elohim vit que cela était bon.
Vous connaissez la loi de la première utilisation, qui dit que le sens principal d’un mot est souvent là où il est utilisé pour la première fois dans les écritures. Nous savons que les ailes sont la première utilisation du mot kanaphot. Les ailes sont ce qui recouvre l’abdomen des oiseaux, c’est-à-dire la partie entre la tête et les pattes.
Les autres traductions du mot kanaphot parle du pan, de l’extrémité, du coin ou du bord de nos vêtement, j’en déduis donc que les tsitsit doivent être placé sur les extrémités des vêtement qui couvre le haut de notre corps. Donc les tsitsit doivent pendre au niveau de la ceinture voir plus bas si le vêtement descend plus bas sur les cuisses. Comme le tsitsit doit être visible, puisque c’est quand on le regarde qu’on se rappellera les commandements, alors il doit être sur la couche de vêtement la plus extérieur logiquement. J’en déduis qu’en été nous mettrons les tsitsit sur un t-shirt et en hiver nous mettons les tsitsit sur notre veste ou manteau.
D’ailleurs nos propres tsitsit ne seront pas vu que par nous même, mais vu également par nos frères et nos sœurs. Il est donc normal qu’on puisse voir les tsitsit de l’extérieur, car c’est un commandement pour tout Israël.
Le langage de ces commandements semble impliquer que ces franges doivent faire partie de nos vêtements de tous les jours, de sorte que nous puissions les regarder et nous rappeler de garder ses commandements tout le temps. Si nous ne les mettons que lorsque nous allons au service du shabbat, cela ne répond pas vraiment à cette commande.
Creusons maintenant davantage ce mot kanaph que l’on vient de voir, il apparaît également dans Malachie.
Malachie 4:1-2
1 Car voici, le jour vient, Ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume ; le jour qui vient les embrasera, Dit Yahweh des armées, Il ne leur laissera ni racine ni rameau.
2 Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera Le soleil de la justice, Et la guérison sera sous ses ailes (kanaphot) ; Vous sortirez, et vous sauterez comme les veaux d’une étable,
Le Soleil de Justice c’est Yeshoua, et les ailes (כנפים) de Malachie 4:1-2 font référence aux ailes de Ses vêtements. Ceci explique la guérison de la femme atteinte de perte de sang.
Mattityahu (Matthieu) 9:20-21
20 Et voici, une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans s’approcha par derrière, et toucha le bord (kanaph) de son vêtement.
21 Car elle disait en elle-même : Si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie.
Il est possible que la femme avec la perte de sang savait que le Soleil de justice aurait la guérison sous les ailes de ces vêtements ; et c’est pourquoi elle a saisi le tsitsit sur l’extrémité de son vêtement. Les ailes ou les franges de Yeshoua n’avaient aucun pouvoir de guérison en elles-mêmes, mais Yahweh la guérit à cause de sa foi.
Dans la pensée hébraïque, l’aile d’un vêtement représente l’autorité. Dans Ruth 3:8-11, il représente l’autorité d’un mari et sa couverture.
Ruth (Root) 3:8-11
8 Au milieu de la nuit, cet homme eut une frayeur ; il se pencha, et voici, une femme était couchée à ses pieds.
9 Il dit : Qui es-tu ? Elle répondit : Je suis Ruth, ta servante ; étends ton aile (kanaph) sur ta servante, car tu as droit de rachat.
10 Et il dit : Sois bénie de Yahweh, ma fille ! Ce dernier trait témoigne encore plus en ta faveur que le premier, car tu n’as pas recherché des jeunes gens, pauvres ou riches.
11 Maintenant, ma fille, ne crains point ; je ferai pour toi tout ce que tu diras ; car toute la porte de mon peuple sait que tu es une femme vertueuse.
Lorsque Boaz a jeté le pan de son vêtement sur Ruth, il la prenait littéralement sous son aile. Il utilisait son autorité pour la couvrir, la garder et la protéger.
1 Samuel 24:1-5 nous montre aussi que l’aile d’un vêtement peut représenter le pouvoir et l’autorité. Dans ce cas, il représente le pouvoir et l’autorité d’un roi.
Shemuel Aleph ( 1 Samuel) 24 :1-5
1 Lorsque Saül fut revenu de la poursuite des Philistins, on vint lui dire : Voici, David est dans le désert d’En Guédi.
2 Saül prit trois mille hommes d’élite sur tout Israël, et il alla chercher David et ses gens jusque sur les rochers des boucs sauvages.
3 Il arriva à des parcs de brebis, qui étaient près du chemin ; et là se trouvait une caverne, où il entra pour se couvrir les pieds. David et ses gens étaient au fond de la caverne.
4 Les gens de David lui dirent : Voici le jour où Yahweh te dit : Je livre ton ennemi entre tes mains ; traite-le comme bon te semblera. David se leva, et coupa doucement le pan du manteau de Saül.
5 Après cela le cœur lui battit, parce qu’il avait coupé le pan du manteau de Saül.
Lorsque David a coupé le pan de la robe de Saül, il aurait coupé le tsitsit de Saül. Ce faisant, il aurait également coupé le symbole du pouvoir et de l’autorité du roi Saül. Il est vrai que si vous coupez les ailes d’un oiseau, vous le privez de tout son pouvoir et de sa dignité.
Devons nous porter les tsitsit quand nous sommes dans la dispersion ?
Le verset 38 de Nombres 15 nous dit de faire ces franges aux pans de nos vêtements à travers nos générations, ce commandement s’appliquerait à nous que nous soyons dans la dispersion ou dans le pays.
Évidemment il est plus facile de porter des franges en Israël car elles sont monnaie courante. Dans la dispersion, beaucoup de gens n’aiment pas les porter publiquement, car elles sont visibles. Cependant, nous devons réaliser que nous ne devrions pas nous soucier de ce que le monde pense. Nous ne pouvons pas être amis avec Yahweh et aussi être amis avec le monde, car Yahweh et le monde sont opposés. Par conséquent, nous devrions choisir.
Ya’akov (Jacques) 4:3-6
4 Adultères que vous êtes ! Ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Elohim ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi d’ Elohim.
5 Croyez-vous que l’écriture parle en vain ? C’est avec jalousie qu’Elohim chérit l’esprit qu’il a fait habiter en nous.
6 Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente ; c’est pourquoi l’écriture dit : Elohim résiste aux l’orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles.
Yahweh est un Elohim jaloux, et Il est jaloux de notre attention et de notre loyauté et il ne souhaite pas partager avec le monde. Il se peut qu’il nous donne des commandements qui sont diamétralement opposés à ce que notre chair veut faire, juste pour voir si nous choisirons de lui obéir ou de nous fondre dans le monde. En d’autres termes, Il nous fait choisir entre le monde et Lui, juste pour voir ce que nous apprécions ; nous devons donc choisir la vie plutôt que de choisir le monde. Beaucoup choisirons la mode du monde, et beaucoup choisiront la mode religieuse du catholicisme, car les prêtres aiment beaucoup la mode chrétienne, mais vous ne les verrez jamais arborer des tsitsit.
Le judaïsme orthodoxe également n’a plus grand chose avec la mode biblique, ils portent des tsitsit d’une longueur à n’en plus finir, uniquement des habits noirs et ils ne portent pas de fil bleu, mais uniquement des tsitsit blanches. Parlons maintenant de qui peut porter les tsitsit.
Est-ce que les femmes peuvent porter les tsitsit ?
Une question qui se pose parfois est de savoir qui doit porter des tsitsit. En général, nos frères de la maison de Juda disent que les femmes ne doivent pas porter de tsitsit. Nous autres les gens de la maison d’Éphraïm, nous croyons que les femmes devraient porter des tsitsit, car Yahweh demande ce commandement aux enfants d’Israël ( בְּנֵי יִשְׂרָאֵל ) et pas seulement aux hommes.
Bemidbar (Nombres) 15:37-40
37 Yahweh parla de nouveau à Mosheh, en disant :
38 Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur qu’ils se fassent, d’âge en âge, une frange aux pans de leurs vêtements, et qu’ils mettent sur cette frange de leurs pans un cordon de bleu.
Si le but des tsitsit est de servir de rappel pour faire tous les commandements de Yahweh, alors pourquoi cela serait-il important uniquement pour les hommes, les femmes n’ont-elles pas besoin qu’on leur rappelle les commandements ? Les femmes ont pour tâche de former la prochaine génération d’Israelites, il semblerait donc très important que les femmes les portent. Ne pas le faire semblerait mettre en danger la prochaine génération des enfants d’Israël.
Le problème tourne autour de la définition du mot « enfants », qui est b’nai ( בְּנֵי ). Un fils est un ben ( בֵּן ), et b’nai est le pluriel de ben. Une fille c’est baht ( בַּת ) et les filles (au pluriel) sont appelées b’noht ( בָנוֹת ).
Si l’on se réfère uniquement aux filles (et qu’aucun mâle n’est présent), le terme est b’noht ( בָנוֹת ) (filles). Cependant, si même un seul mâle est présent, on utilisera le terme b’nai ( בְּנֵי ) (fils). Même s’il y a dix mille femmes et un seul homme, le terme sera toujours b’nai ( בְּנֵי ) (fils). Par conséquent, on ne peut pas exclure les femmes sur la base du terme b’nai Israël. Cela est particulièrement vrai quand on se rend compte que Yahweh utilise le mot zakhour ( זכר ) quand Il veut spécifier uniquement les mâles. Par exemple, Yahweh nous dit que tous vos mâles ( זְכוּרְךָ ) zekhourekha doivent monter à Jérusalem trois fois par an pour les pèlerinages.
Devarim (Deutéronome) 16:16
16 Trois fois par année, tous les mâles (zekhourekha) d’entre vous se présenteront devant Yahweh, ton Elohim, dans le lieu qu’il choisira : à la fête des pains sans levain, à la fête des semaines, et à la fête des tabernacles. On ne paraîtra point devant Yahweh les mains vides.
De plus si on lit le passage suivant où Yahweh parle des viandes pures et impures, on voit qu’il s’adresse encore aux enfants d’Israël, au B’nai Israël :
Vayikra (Lévitique) 11:1-3
1 Yahweh parla à Moïse et à Aaron, et leur dit :
2 Parlez aux enfants d’Israël, et dites : Voici les animaux dont vous mangerez parmi toutes les bêtes qui sont sur la terre.
3 Vous mangerez de tout animal qui a la corne fendue, le pied fourchu, et qui rumine.
Ce passage de la loi s’adresse également aux enfants d’Israël, mais pourtant, manger des viandes pures n’est pas simplement destiné aux hommes, évidemment que les femmes doivent aussi le faire.
Mais si les hommes et les femmes doivent faire des tsitsit dans les coins de leurs vêtements, alors y a-t-il une couleur spéciale de bleu dont les franges doivent être faits ?
Quelle est la bonne nuance de bleu pour les tsitsit ?
Les orthodoxes affirment que l’escargot de mer appelé Murex (Murex trunculus) était l’ancienne source de la teinture bleue pour les vêtements saints et le tabernacle. Cependant, même avec les méthodes d’extraction modernes, il faut environ 29 escargots de mer Murex trunculus pour produire suffisamment de colorant bleu pour un seul ensemble de tsitsit. Lorsque les enfants d’Israël quittèrent l’Egypte, ils comptaient quelque 600 000 hommes à pied.
Shemote (Exode) 12:37
37 Les enfants d’Israël partirent de Ramsès pour Succoth au nombre d’environ six cent mille hommes de pied, sans les enfants.
Un seul ensemble de franges pour 600 000 hommes, les enfants d’Israël auraient eu besoin de 17 400 000 escargots de mer Murex trunculus sans compter les femmes et les enfants. Où les enfants d’Israël auraient-ils trouvé plus de 17 400 000 escargots de mer au milieu du désert du Sinaï ? Ce n’est tout simplement pas possible d’un point de vue logistique. Alors que le colorant Murex trunculus était utilisé dans l’ancienne Phénicie pour teindre les tissus en bleu ou en violet, il était si rare que seule la royauté pouvait se le permettre.
Et même si ce colorant aurait pu être trouvé en quantité suffisante, ce colorant était si rare qu’il valait vingt fois son poids en or. Comment des personnes pauvres comme un charpentier ou de pauvres pêcheurs de poisson, pourraient-elles se le permettre ? Il semble que personne ne soit capable de répondre à ces objections.
Au-delà de cela, il n’y a aucune trace archéologique de tissu teint par Murex trunculus en Égypte à l’époque de l’Exode.
En revanche, le tissu bleu teint à partir de la plante indigo était très courant en Égypte au moment de l’Exode, et il aurait également été facilement disponible pour le peuple alors qu’il quittait l’Égypte.
Le judaïsme rabbinique croit que parce que nous ne connaissons pas avec certitude la source ou la nuance du colorant tekhelet, nous ne devrions porter que des tsitsit blancs. Nous ne sommes pas d’accord. Nous pensons que même si la nuance exacte de bleu n’est pas connue, il est préférable de porter une certaine teinte de bleu plutôt que pas de bleu du tout.
Doit-on avoir quatre coins de nos vêtements pour obéir au commandement des tsitsit ?
Il semble intuitif pour beaucoup de personnes de regarder et d’imiter l’utilisation du talit par nos frères de la maison de Judah. En effet, un talit présente quatre coins. Ils utilisent le châle de prière, aussi appelé talit et ils utilisent également le talit katan qui est un plus petit talit qui ressemble en fait à un poncho. Le talit est un moyen raisonnable d’accomplir ce commandement. Cependant, Juda rend également certaines décisions qui ne sont appuyées ni par l’histoire ni par les Écritures. Au-delà de cela, le frère Juda a ajouté certaines traditions et règles concernant le talit et les tsitsit. Parmi ses nombreuses décisions figurent les spécifications selon lesquelles tous les tsitsit doivent être noués d’une certaine manière et sur une certaine longueur. Ils exigent également certaines prières avant d’enfiler le talit. Cependant, nous verrons que ces règles sont d’origine rabbinique, et n’existaient pas dans les temps anciens. Alors, comment le commandement de tsitsit était-il accompli dans l’ancien Israël et à l’époque de Yeshoua ?
Le Simlah : l’ancien vêtement à quatre coins
Dans l’ancien Israël, les vêtements étaient comparativement beaucoup plus chers qu’aujourd’hui. La plupart des vêtements étaient faits de laine ou de lin, qui étaient assemblés et filés à la main. La couture était également faite à la main (avec des aiguilles et du fil plus grossiers). Cela rendait le tissu et la couture beaucoup plus chers. À cause de cela, il y avait aussi une tendance à vouloir porter tout le tissu pour lequel on avait payé. Cela signifiait que la plupart des vêtements avaient tendance à être plus amples et moins ajustés (et donc plus rectangulaires), du moins durant l’antiquité.
L’un des vêtements les plus basiques de l’ancien Israël était le simlah ( שִׂמְלָה ). Ce vêtement apparaît pour la première fois dans Genèse 9:23, où Sem et Yaphet ont utilisé un simlah pour couvrir la nudité de leur père Noach (Noé).
B’reisheet (Genèse) 9:23
23 Alors Sem et Japhet prirent le manteau (simlah), le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père ; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père.
Le mot simlah (vêtement) est la concordance hébraïque de Strong n°8071. Il désigne une couverture, un manteau, un vêtement de dessus, (un enveloppement corporel).
À l’origine, le simlah était une grande couverture qui était assez grande pour draper ou envelopper tout le corps. Il était beaucoup plus grand que le talit moderne. Il était généralement fait de laine blanche, sur un métier à tisser. Il pourrait être utilisé comme couverture la nuit, ou pour envelopper ou recouvrir le corps pendant la journée. Cependant, contrairement au talit, il n’avait pas d’exigences spéciales pour un simlah. C’était simplement une couverture polyvalente qui pouvait être utilisée pour draper ou envelopper le corps, ou pour ramasser de la nourriture ou du bois de chauffage. Cependant, ces couvertures n’étaient normalement pas portées pendant le travail peut-être parce qu’elles gênaient ou qu’en travaillant on avait vite très chaud en transpirant.
Nous voyons dans ces quelques passage l’utilisation du simlah :
Exode 12:34
34 Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle fût levée . Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements (simlah), et les mirent sur leurs épaules.Juges 8:25
25 Ils dirent : Nous les donnerons volontiers . Et ils étendirent un manteau (simlah), sur lequel chacun jeta les anneaux de son butin.
Ici il sert à transporter les pétrins ou des objets d’un butin.
Exode 22:27
27 car c’est sa seule couverture, c’est le vêtement (simlah) dont il s’enveloppe le corps : dans quoi coucherait -il ?
Le simlah sert aussi de couverture pour dormir.
L’himation : un nom grec pour le Simlah
Le simlah était encore utilisé à l’époque de Yeshoua, bien qu’en grec on l’appelait un himation (ἱμάτια). Le himation (simlah) n’était pas non plus porté en travaillant au premier siècle, car dans Matthieu 24:18, Yeshoua dit que lorsque l’on voit l’Abomination de la Désolation s’installer, celui qui travaille dans le champ ne doit pas retourner chercher son vêtement. Le mot grec pour vêtement est himation (simlah).
Mattityahu (Matthieu) 24:18
18 et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau (himation).
Mais si le simlah a continué à être porté à l’époque de Yeshoua, alors d’où vient le talit juif moderne ?
De Simlah/Himation à Tallit
Frère Juda a porté le simlah (avec quelques variantes) tant qu’il a vécu en terre d’Israël. Cependant, après la destruction du Second Temple et la révolte de Bar Kochba, Juda a été envoyé dans l’exil romain, où il a dû porter d’autres styles de vêtements. Le simlah a ensuite été repensé en talit gadol (grand talit), et ce n’était plus un vêtement polyvalent. Après l’exil, il était uniquement utilisé que comme châle de prière rituel, et les rabbins ont créé des prières par cœur obligatoires à réciter avant de l’enfiler. Cependant, ces prières n’ont pas été récitées à l’époque de Yeshoua, et il semble que Yeshoua aurait probablement été en désaccord avec ces prières, puisqu’il n’était généralement pas en faveur des prières apprises par cœur.
Tsitsit sur d’autres vêtements
Maintenant, pour rendre les choses plus complexes, nous devons souligner que le mot désignant les vêtements dans Nombres 15:38-40 n’est pas le simlah à quatre coins. C’est plutôt le beged ( בגד ), qui est un terme beaucoup plus général pour les vêtements. Deutéronome 22:12 nous donne le commandement de mettre des tsitsit aux quatre coins de nos vêtements.
Devarim (Deutéronome) 22:12
12 Tu mettras des franges aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras.
Le terme pour un vêtement ici n’est pas non plus simlah. C’est plutôt kessouth ( כְּסוּת ), et c’est un autre terme général pour les vêtements, qu’ils aient ou non quatre coins.
Cependant, Deutéronome 22:12 dit aussi de mettre les franges aux quatre coins, ou aux quatre ailes. En hébreu, le terme coins est kanafot ( כַּנְפוֹת ), qui est le pluriel de kanaph ( כנף ).
Deutéronome 22:12 utilise un mot différent pour les franges, ce n’est plus le mot tsitsit, mais le mot gedilim ( גְּדִלִים ). C’est le pluriel de gedil. Le mot gedil veut dire : fil croisé ou tordu, torsade. Ce mot a pour racine gadal dans le sens de torsade.
La raison pour laquelle cela fait une différence est qu’il existe des archives historiques d’Israélites mettant des tsitsit ou des gedilim sur des vêtements qui n’ont pas quatre coins. Par exemple, considérez les illustrations ci-dessus du Livre égyptien des portes.
Les hommes hébreux ont ce qui semble être des franges sur leurs tabliers, ou sur leur pagnes (qui n’ont pas de coins). De plus, les pompons eux-mêmes ne ressemblent en rien aux tsitsit rabbiniques ou karaïtes. Au contraire, ils ressemblent plus à une mèche de cheveux. Les couleurs sont également rouge et bleu (et non bleu et blanc). Ceci est très différent de l’interprétation rabbinique.
Pour être clair, ce n’est pas parce qu’on voit une réalisation historique qu’il s’agit nécessairement d’une réalisation correcte au yeux de la Torah. Cependant, c’est toujours intéressant car cela pourrait nous indiquer où nous devrions mettre les tsitsit sur nos habits. Il est vrai que beaucoup de gens mettent les tsitsit sur les boucles de ceinture. Mais cette image avec les israélite et les pagnes nous montre que les tsitsit sur des vêtements de type pantalon ou short devraient aussi être placés aux extrémités basses et non pas uniquement à la ceinture. Cela nous apporte peut être un éclairage sur ce que nous devons comprendre par l’extrémité des vêtements, cela veut dire en bas du vêtement.
Mais le plus important à retenir c’est que leur vêtement n’avait pas quatre coins et ils avaient cependant des tsitsit.
Les mots beged et kessouth que l’on trouve dans Nombres et Deutéronome pour parler des vêtements ne nécessitent pas quatre coins, malgré tout le verset de Deutéronome 22:12 spécifient quatre coins (ou ailes).
Alors, comment pouvons-nous comprendre cela? La réponse est que si nos vêtements ont quatre coins, nous devrions mettre des franges aux quatre coins. Pourtant, si nos vêtements n’ont pas quatre coins, alors nous pouvons toujours mettre les franges sur nos vêtements, dans les quatre directions cardinales.
Comme nous l’avons vu dans Nombres et Deutéronome, Yahweh commande qu’on mette les franges aux quatres extrémités, le mot est kanaphot. On retrouve aussi cette expression dans Esaïe.
Esaïe 11:12
12 Il élèvera une bannière pour les nations, Il rassemblera les exilés d’Israël, Et il recueillera les dispersés de Juda, Des quatre extrémités (kanaphot) de la terre.
Nous savons que la terre n’a pas quatre coins, mais plutôt quatre directions cardinales, nord sud est ouest. En effet la terre n’est pas un carré avec quatre coins, mais une sphère avec 4 directions opposées.
Si nos habits n’ont pas quatre coins, comme c’est majoritairement le cas aujourd’hui, alors nous devrions accrocher nos franges dans les quatres directions opposées. Pour un t-shirt par exemple, on accrochera quatre tsitsit sur toute la circonférence du bas à des distances équivalentes. Par exemple si la circonférence du bas d’un t-shirt mesure 100cm et bien je fixerais un tsitsit tous les 25cm. Ainsi je respecte le commandement de les mettre aux quatre extrémités sans pour autant avoir quatre coins à mon t-shirt. Donc pour répondre à la question : non il n’est pas nécessaire d’avoir quatre coins de nos vêtements pour porter des tsitsit.
Quelle doit être la longueur d’un tsitsit ?
Les premiers vêtements (comme le simlah) étaient à l’origine utilisés pour dissimuler et réchauffer le corps. Il était également utilisé comme couverture utilitaire ou pour transporter des objets. Pour cette raison, les longs tsitsit n’étaient pas souhaitables, car ils pouvaient s’accrocher à des objets et déchirer le vêtement. Ils n’avaient pas non plus besoin d’être longs, car leur but était de nous rappeler de garder tous les commandements de Yahweh, de les faire. Les tsitsit n’avaient pas besoin d’être portés tout au long de la journée, car comme nous l’avons vu, durant le travail, il est difficile de porter le simlah, car cela empêchait de bien bouger et cela nous faisait transpirer et avoir très chaud.
Mattityahu (Matthieu) 24:18
18 et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau.
Donc au moins pour les travaux physiques, on ne portait pas de tsitsit. Cela est aussi le cas aujourd’hui, car certains métiers sont dangereux avec des habits présentant des franges, car elles risqueraient de se prendre dans certains outils en rotation. Je pense donc qu’il nous est permis de travailler sans tsitsit, du moins pour certains métiers physiques ou potentiellement dangereux.
L’archéologie nous apprend que les anciens tsitsit ne mesuraient que quelques centimètres de long. Les franges peuvent être créées en même temps que le vêtement lui-même. Après avoir été tissés, les tissus gardent leur excédents de fils que l’on noue. La couleur des franges peut donc être autre chose que du blanc, si le tissu est d’une autre couleur. Néanmoins le cordon doit toujours être bleu.
Il est aussi possible que les franges aient été cousus ou attachés plus tard dans le vêtement, ils n’avaient pas besoin d’être longs ou fantaisistes. Pourtant, Yeshoua nous dit qu’au premier siècle, les scribes et les pharisiens agrandissaient (ou allongeaient) les bords de leurs vêtements (tout comme ils le font aujourd’hui).
Mattityahu (Matthieu) 23:5
5 Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements ;
Le mot franges est la concordance grecque de Strong n°2899, signifiant une frange (d’un vêtement tissé) ou un gland ou un pompom (c’est-à-dire un tsitsit).
Plutôt que de porter un pompon bleu court et pratique comme rappel de faire ce que Yahweh veut (plutôt que ce que nous voulons), Yeshoua a dit que les scribes et les pharisiens (les karaïtes et les orthodoxes) l’ont transformé en quelque chose de fantaisiste et peu pratique, pour le spectacle ou pour être vu. Ceci décrit exactement ce qu’est le tsitsit rabbinique d’aujourd’hui.
D’après les rabbins les tsitsit devraient être de 24 ou 30 cm au minimum selon les différentes opinions rabbiniques.
Le mot tsitsit ( צִיצִת ) est la concordance hébraïque de Strong n°6734, et il fait référence à un frange, gland, pompon, boucle de cheveux.
Ézéchiel a été soulevé par un tsitsit (mèche) de cheveux.
Yehezqel (Ezéchiel) 8:3
3 Et elle avança une forme de main et elle me saisit par les boucles de mes cheveux (tsitsit), et l’Esprit m’enleva entre la terre et le ciel, et m’amena à Jérusalem, en vision divine, à l’entrée de la porte du parvis intérieur, qui regarde au nord, où était placée la statue de jalousie qui provoque la jalousie.
Selon les images archéologiques des israélites en égypte, et selon la description des Tsitsit comme étant une boucle de cheveux, et compte tenu des critiques du Messie à l’égard de la trop grande longueur des franges pharisiennes, je crois qu’on peut estimer qu’un tsitsit ne devrait pas être trop longue. Plus de 24 ou 30 cm me paraissent un peu excessif.
Comment devons nous nouer les tsitsit ?
Une mèche de cheveux est exactement ce à quoi ressemble une frange qui dépasse d’un tissu tissé quand il est attaché avec un nœud. En revanche, les rabbins nous disent que nous devons lier notre tsitsit avec de longs motifs sinueux qui ont des valeurs numériques kabbalistiques. Les juifs séfarades régissent un modèle de liaison (10-5-6-5, en l’honneur du nom de Yahweh).
Les juifs orthodoxes régissent un autre modèle de liaison (7-8-11-13, en l’honneur du titre Adonaï, qu’ils utilisent comme substitut au nom divin).
Les Juifs yéménites ont un schéma tout à fait différent, et en fait il existe également de nombreux autres schémas pour nouer les tsitsit. Cependant, tous sont beaucoup plus longs que ce qui est pratique pour un vêtement, et tous ajoutent des règles au commandement de Yahweh, que Yahweh interdit strictement.
Devarim (Deutéronome) 12:32
32 Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne ; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien.
Que porterait Yeshoua ?
Yeshoua est notre exemple, et il portait probablement un simple simlah (himation) en laine blanche et fine. Nous ne savons pas si ses fils bleus ont été tissés directement dans les franges sur les côtés du vêtement, ou s’il a noué un fil bleu dans ces pompons, ou s’il a mis un tsitsit séparé dans les coins. Cependant, peu importe, il était probablement très court, et il s’agissait probablement d’un simple nœud plat, de manière à former un pompon comme une mèche de cheveux. De plus, parce que Son simlah était probablement en laine, le pompon devrait également être en laine, car Yahweh est généralement contre le mélange, et Il interdit à tous sauf au souverain sacrificateur de mélanger les fils.
Vayiqra (Lévitique) 19:19
19 Vous observerez mes lois. Tu n’accoupleras point des bestiaux de deux espèces différentes ; tu n’ensemenceras point ton champ de deux espèces de semences ; et tu ne porteras pas un vêtement tissé de deux espèces de fils.
Pour être clair, il n’y a pas d’exigence uniforme et les gens peuvent créer le style de pompon qu’ils souhaitent. Cependant, si un tsitsit ressemble à une mèche de cheveux et si Yeshoua a critiqué les tsitsit trop longs, alors notre tsitsit devrait être également assez court. Je n’en fais pas un commandement, mais je pense que si la femme atteinte de perte de sang a réussi a attrapé les franges de Yeshoua, c’est qu’elles avaient au moins la taille d’une paume de main, évidemment ce n’est qu’une idée.
En conclusion
Bien que Yeshoua ne commande pas d’uniforme pour l’ordre de Melchisédek, Yahweh nous ordonne de porter des tsitsit sur nos vêtements, même s’ils n’ont pas les quatre coins. En effet, nous avons vu que les quatres coins peuvent être compris également comme quatre extrémités. Nous n’avons pas besoin de porter ce vêtement à quatre coins ou extrémités pendant que nous travaillons, mais cela devrait être quelque chose que nous utilisons pour nous couvrir quotidiennement, pour nous garder au chaud. Nous pouvons donc utiliser, un pull, un t-shirt, une veste, un manteau, un poncho ou un talit, du moment qu’on y place des tsitsit, c’est le plus important. Ceci est valable aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Les franges ne doivent pas être trop longues, mais assez grandes pour être vu et avoir un fil bleu. Si le vêtement que nous utilisons pour nous couvrir est en fibre animale (laine), alors le tsitsit devrait idéalement être en fibre animal. Si le vêtement que nous utilisons pour nous couvrir est en fibres végétales, les tsitsit doivent être également en fibres végétales. Cela peut être noué par un simple nœud. Les tsitsit rabbiniques sont trop longs et les schémas d’enroulement kabbalistiques semblent bien douteux.
Quand nous regardons nos tsitsit, nous devons nous souvenir de tous les commandements de Yahweh, pour les mettre en pratique, et ne pas suivre la prostitution à laquelle nos propres cœurs et yeux sont enclins. Nous devons nous mettre à part pour notre Elohim. Bien que le bleu tekhelet qui est commandé dans les Écritures soit un bleu très spécifique, nous ne savons pas exactement de quelle couleur de bleu il s’agit, bien que l’indigo semble un candidat probable. Plutôt que de suivre la décision rabbinique de porter tous les tsitsit blancs, nous devrions mettre une couleur de bleu.
Nous n’avons pas besoin de dire des prières spéciales avant de revêtir le simlah, le talit ou les tsitsit. Au contraire, nous devrions simplement le mettre pour nous couvrir ou nous réchauffer, et regarder les franges, et nous rappeler de faire tout ce que Yahweh a dit de faire.
Cette enseignement est produit à partir des deux enseignements de Norman Willis sur les tsitsit : “About Tsitsit” et « Part two : Tsitsit »