Pourim Reconsidérée
Yahweh ordonne sept grandes fêtes dans la Torah (Lévitique 23), mais Hanoucca et Pourim n’en font pas partie. Nous avons décidé de parler de ces fêtes parce que beaucoup de personnes dans le peuple d’Elohim les observent. Pourtant une question demeure : “ Pourquoi son peuple les observe-t-il ?”
Yahweh a énoncé Ses fêtes dans la Torah, et nulle part Il ne dit que les hommes auraient le pouvoir d’ajouter de chose à Son calendrier (et en fait Il dit exactement le contraire).
Pourtant, beaucoup dans Son peuple observent des fêtes créées par l’homme telles que Hanoucca et Pourim; alors discutons-en ici. Si l’histoire de Pourim est vraie, nous pourrions apprendre quelque chose d’important, car Yahweh a tendance à travailler selon des modèles qui se répètent et les histoires se ressemblent.
Comme nous l’avons vu dans la dernière vidéo, Hanoucca est l’histoire de la résistance de nos frères juifs contre l’empire séleucide, qui cherchait d’abord à assimiler les juifs, puis à détruire ceux qui ne s’assimileraient pas. En revanche, Pourim est l’histoire de la façon dont Yahweh a délivré nos frères juifs de ceux qui cherchaient à les exterminer purement et simplement. En effet il y a deux types de destructions d’un peuple. Le premier c’est par la destruction physique, et le deuxième c’est par la destruction par l’assimilation culturelle. Le nom de Yahweh n’est jamais mentionné dans l’histoire de Pourim, sauf dans les acrostiches ; pourtant, si l’histoire est vraie, il semble clair que Yahweh était le seul qui aurait pu sauver les Juifs de la destruction que les Babyloniens avaient planifiée contre eux.
Afin d’avoir une certaine perspective, revenons en arrière dans l’histoire, jusqu’en 586 avant notre ère. Yahweh a envoyé Nebucadnetsar, roi de Babylone, pour emmener les Juifs en exil pour leur incapacité à suivre l’ensemble de la Torah, en particulier en ce qui concerne le repos de la terre durant les années shabbatiques.
Divre HaYamim Bet (2 Chron) 36:17-21
17 Alors Yahweh fit monter contre eux le roi des Chaldéens, et tua par l’épée leurs jeunes gens dans la maison de leur sanctuaire ; il n’épargna ni le jeune homme, ni la jeune fille, ni le vieillard, ni l’homme aux cheveux blancs, il livra tout entre ses mains.
18 Nebucadnetsar emporta à Babylone tous les ustensiles de la maison d’Elohim, grands et petits, les trésors de la maison de Yahweh, et les trésors du roi et de ses chefs.
19 Ils brûlèrent la maison d’Elohim, ils démolirent les murailles de Jérusalem, ils livrèrent au feu tous ses palais et détruisirent tous les objets précieux.
20 Nebucadnetsar emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l’épée ; et ils lui furent assujettis, à lui et à ses fils, jusqu’à la domination du royaume de Perse,
21 afin que s’accomplît la parole de Yahweh prononcée par la bouche de Jérémie ; jusqu’à ce que le pays eût joui de ses shabbats, il se reposa tout le temps qu’il fut dévasté, jusqu’à l’accomplissement de soixante-dix ans.
Nebucadnetsar a été remplacé par Evil-Merodach, puis par Belshazzar, qui a fait une grande fête.
Daniel 5:1-4
1 Le roi Belschatsar donna un grand festin à ses grands au nombre de mille, et il but du vin en leur présence.
2 Belschatsar, quand il eut goûté au vin, fit apporter les vases d’or et d’argent que son père Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s’en servissent pour boire.
3 Alors on apporta les vases d’or qui avaient été enlevés du temple, de la maison d’Elohim à Jérusalem ; et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s’en servirent pour boire.
4 Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or, d’argent, d’airain, de fer, de bois et de pierre.
Parce que le cœur de Belshazzar s’est élevé et parce qu’il a délibérément dénigré les ustensiles du Temple, en les utilisant pour boire du vin avec ces convives, Yahweh a donné à Belshazzar un signe pour lui dire qu’il allait bientôt mourir.
Daniel 5:5-6
5 En ce moment, apparurent les doigts d’une main d’homme, et ils écrivirent, en face du chandelier, sur la chaux de la muraille du palais royal. Le roi vit cette extrémité de main qui écrivait.
6 Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent ; les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux se heurtèrent l’un contre l’autre.
Cependant, comme personne ne comprenait l’écriture, ils firent venir le prophète Daniel pour interpréter le signe.
Le roi Darius le Mède a ensuite été remplacé par Koresh (Cyrus) de Perse. Yahweh a ensuite conduit Koresh à proclamer une libération pour tous les Juifs, afin qu’ils puissent retourner en Terre d’Israël s’ils le souhaitaient. Cependant, très peu l’ont fait.
Ezra 1:1-4
1 La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s’accomplît la parole de Yahweh prononcée par la bouche de Jérémie, Yahweh réveilla l’esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume :
2 Ainsi parle Cyrus, roi des Perses : Yahweh, l’Elohim des cieux, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda.
3 Qui d’entre vous est de son peuple ? Que son Elohim soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de Yahweh, l’Elohim d’Israël ! C’est l’Elohim qui est à Jérusalem.
4 Dans tout lieu où séjournent des restes du peuple de Yahweh, les gens du lieu leur donneront de l’argent, de l’or, des effets, et du bétail, avec des offrandes volontaires pour la maison d’Elohim qui est à Jérusalem.
Le nombre total de Juifs de retour était d’un peu plus de quarante-deux mille, ce qui n’était qu’un petit pourcentage des millions de Juifs vivant en Médie-Perse à cette époque.
Ezra 2:64
64 L’assemblée tout entière était de quarante-deux mille trois cent soixante personnes…
Ceux qui sont retournés dans le Pays ont immédiatement commencé à reconstruire le Temple, mais leurs efforts ont été frustrés par les Samaritains. Bien qu’ils descendent en partie des Éphraïmites, les Samaritains descendaient principalement de souches étrangères que les rois assyriens antérieurs avaient amenés pour se réinstaller et repeupler la terre. Les Samaritains ont d’abord tenté de se joindre aux efforts de construction des Juifs, mais ont ensuite cherché à contrecarrer les Juifs.
Ezra 4:1-24
1 Les ennemis de Juda et de Benjamin apprirent que les fils de la captivité bâtissaient un temple à Yahweh, l’Elohim d’Israël.
2 Ils vinrent auprès de Zorobabel et des chefs de familles, et leur dirent : Nous bâtirons avec vous ; car, comme vous, nous invoquons votre Elohim, et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d’ésar Haddon, roi d’Assyrie, qui nous a fait monter ici.
3 Mais Zorobabel, Josué, et les autres chefs des familles d’Israël, leur répondirent : Ce n’est pas à vous et à nous de bâtir la maison de notre Elohim ; nous la bâtirons nous seuls à Yahweh, l’Elohim d’Israël, comme nous l’a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse.
4 Alors les gens du pays découragèrent le peuple de Juda ; ils l’intimidèrent pour l’empêcher de bâtir.
Deux ans plus tard, le roi Koresh a été remplacé par le roi Assuérus, également connu sous le nom de roi Achashverosh, et/ou Artaxerxès. Les Samaritains lui ont écrit, disant que s’il permettait aux Juifs de reconstruire leur Temple, ils chercheraient bientôt à rompre avec son règne. Croyant à leurs allégations, Assuérus donna alors l’ordre aux Samaritains d’arrêter la construction du Temple par tous les moyens nécessaires : même par la force.
Ezra 4:23-24
23 Aussitôt que la copie de la lettre du roi Artaxerxès eut été lue devant Rehum, Schimschaï, le secrétaire, et leurs collègues, ils allèrent en hâte à Jérusalem vers les Juifs, et firent cesser leurs travaux par violence et par force.
24 Alors s’arrêta l’ouvrage de la maison d’Elohim à Jérusalem, et il fut interrompu jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse.
Maintenant que nous comprenons l’histoire qui s’est déroulée avant, le décor est planté pour que le Livre d’Esther commence.
Le Livre d’Esther s’ouvre avec le successeur du roi Koresh, le roi Assuérus, lançant une grande fête qui a duré cent quatre-vingts jours (six mois), à laquelle il a invité des dignitaires de tout son empire.
Esther 1:1-4
1 C’était du temps d’Assuérus, de cet Assuérus qui régnait depuis l’Inde jusqu’en Éthiopie sur cent vingt-sept provinces ;
2 et le roi Assuérus était alors assis sur son trône royal à Suse, dans la capitale.
3 La troisième année de son règne, il fit un festin à tous ses princes et à ses serviteurs ; les commandants de l’armée des Perses et des Mèdes, les grands et les chefs des provinces furent réunis en sa présence.
4 Il montra la splendide richesse de son royaume et l’éclatante magnificence de sa grandeur pendant nombre de jours, pendant cent quatre-vingts jours.
Le roi de Babylone était extrêmement riche. Il pourrait certainement organiser une grande fête sans avoir à se soucier du coût. Cependant, même les rois riches organisent généralement une fête uniquement pour commémorer quelque chose de spécifique. Qu’est-ce qui était si important pour le roi qu’il le célébrait pendant six mois complets ? Rappelons-nous qu’il venait d’arrêter l’effort de reconstruction que son prédécesseur Koresh avait commencé, accomplissant la prophétie de Jérémie sur la restauration de Jérusalem. Est-il possible que la raison pour laquelle le roi Assuérus organisait une si grande fête était qu’il croyait que la prophétie de Jérémie concernant le retour des Juifs d’exil s’était maintenant avérée fausse ?
Yirmeyahu (Jérémie) 29:10-14
10 Mais voici ce que dit Yahweh : Dès que soixante-dix ans seront écoulés pour Babylone, je me souviendrai de vous, et j’accomplirai à votre égard ma bonne parole, en vous ramenant dans ce lieu (Jérusalem).
Peut-être que le roi Assuérus aurait vu qu’il venait de mettre un terme à la restauration du Temple, et que la plupart des Juifs sont restés en exil. Cela aurait-il pu amener le roi Assuérus à croire que la prophétie de Jérémie était fausse et que, par conséquent, Yahweh Elohim était mort ? Serait-ce la raison de sa fête ?
Après la célébration des six mois, le roi Assuérus a organisé une autre fête qui a duré sept jours. Au cours de cette fête, le roi servait des boissons dans des vases dorés différents les uns des autres.
Esther 1:5-7
5 Lorsque ces jours furent écoulés, le roi fit pour tout le peuple qui se trouvait à Suse, la capitale, depuis le plus grand jusqu’au plus petit, un festin qui dura sept jours, dans la cour du jardin de la maison royale.
6 Des tentures blanches, vertes et bleues, étaient attachées par des cordons de byssus et de pourpre à des anneaux d’argent et à des colonnes de marbre. Des lits d’or et d’argent reposaient sur un pavé de porphyre, de marbre, de nacre et de pierres noires.
7 On servait à boire dans des vases d’or, de différentes espèces, et il y avait abondance de vin royal, grâce à la libéralité du roi.
S’il s’agissait des mêmes vases du Temple avec lesquels le roi Belshazzar avait célébré plus tôt, alors le but du roi Assuérus était probablement de célébrer la fin des Juifs en tant que peuple mis à part pour Yahweh, et de dénigrer les vases du Temple. Si tel est le cas, Yahweh n’a pas mis fin à la vie du roi Assuérus comme il l’avait fait avec celle du roi Belshazzar. Au contraire, Yahweh semble-t-il a choisi une justice poétique, car bien qu’il fût un antisémite, le roi Assuérus devait bientôt épouser la jeune femme juive Esther.
Devenu ivre de vin, le roi Assuérus appela sa belle épouse Vashti (dont le nom signifie « et bois »), pour montrer sa silhouette aux autres dirigeants de son royaume. Vashti a refusé d’être humilié comme ça; mais cela n’a fait qu’enrager le roi Assuérus, qui a commencé à chercher une remplaçante pour sa reine.
Esther 2:1-4
1 Après ces choses, lorsque la colère du roi Assuérus se fut calmée, il pensa à Vasthi, à ce qu’elle avait fait, et à la décision qui avait été prise à son sujet.
2 Alors ceux qui servaient le roi dirent : Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles, vierges et belles de figure ;
3 que le roi établisse dans toutes les provinces de son royaume des commissaires chargés de rassembler toutes les jeunes filles, vierges et belles de figure, à Suse, la capitale, dans la maison des femmes, sous la surveillance d’Hégué, eunuque du roi et gardien des femmes, qui leur donnera les choses nécessaires pour leur toilette ;
4 et que la jeune fille qui plaira au roi devienne reine à la place de Vasthi. Cet avis eut l’approbation du roi, et il fit ainsi.
Entre ensuite dans l’histoire Mordechai, un Juif de la tribu de Benjamin, que certains érudits croient être apparenté au roi Saül, fils de Kish. Mordechai fera entrer également sa belle fille adoptive Hadassah, également appelée Esther (c’est-à-dire Ishtar). Amenant Esther au palais du roi, Mordechai lui ordonne de ne dire à personne qu’elle est juive.
Esther 2:10-11
10 Esther n’avait révélé ni son peuple ni sa famille, car Mordechai lui avait ordonné de ne pas le révéler.
11 Et chaque jour Mordechai se promenait devant la cour de la maison des femmes, pour s’informer du bien-être d’Esther et de ce qui lui arrivait.
Alors en effet il y a plusieurs choses à dire sur le nom d’Esther.
Le talmud en parle quelque peu :
Talmud traité Megillah 13a
Rabbi Nehemya est d’accord et dit : Hadassah était son vrai nom. Pourquoi alors s’appelait-elle Esther ? C’était son nom non hébreu, car en raison de sa beauté, les nations du monde l’appelaient d’après Istahar, Vénus.
Le nom de Mordechai et d’Esther corresponde en effet au nom de deux dieux babyloniens :
Mordechai correspond au dieu Marduk. Esther comme le dit le talmud correspond à Ishtar.
Selon les normes mondiales, le peuple juif n’avait jamais eu mieux en exil. Mordechai était un haut fonctionnaire du gouvernement et sa fille était sur le point de devenir la reine de l’empire le plus puissant du monde. Comme nous le verrons ci-dessous, le roi devait décréter une fête au nom d’Esther (c’est-à-dire Ishtar).
(Le mot Pâques qui se dit Ostern, en allemand, et Easter, en anglais, sont directement en lien avec les célébrations dédiées aux déesses Ôstarâ, pour la partie germano-scandinave, et Eostre pour le côté anglo-saxon. Bien qu’il y ait différentes théories quant à l’origine de ces mots, la plupart des experts s’accordent sur le fait qu’Eostre et Ôstarâ sont des déformations du mot Astarté qui est le nom d’une déesse Assyrienne. Astarté est la mère divine des anciens Assyriens connue entre-autre sous le nom d’Ishtar (Esther) (chez les Babyloniens).
Pourtant, si Mordechai et Esther étaient vraiment de si bons Juifs, alors pourquoi aucun d’eux n’est retourné en Terre d’Israël alors que Yahweh leur avait donné la chance sous le roi Koresh (Cyrus) ? Pourquoi Mordechai envisagerait-il d’arranger un mariage entre sa fille adoptive et un païen comme le roi Assuérus ? Et pourquoi y consentirait-elle ?
Il est vrai que le livre d’Esther soulève beaucoup de questions légitimes.
– Pourquoi chante-t-on les mérites d’une jeune fille juive qui abandonne son peuple pour se donner à un roi idolâtre ? Une jeune fille qui accepte de prendre le nom d’une divinité païenne, Ishtar ou Vénus comme le précise le talmud.
– Pourquoi loue-t-on son tuteur Mordechai, qui prostitue de cette manière sa fille adoptive à un Roi antisémite et idolatre ?
Bon reprenons le récit du livre d’Esther. Mordechai était assis à l’intérieur de la porte du roi; et, un jour, alors qu’il était assis là, il entendit deux des gardes du palais comploter pour tuer le roi Assuérus. Mordechai l’a dit à Esther, et elle l’a dit à son mari le roi, et la loyauté de Mordechai a ensuite été enregistrée dans les chroniques royales.
Esther 2:21-23
21 Dans ce même temps, comme Mordechai était assis à la porte du roi, Bigthan et Théresch, deux eunuques du roi, gardes du seuil, cédèrent à un mouvement d’irritation et voulurent porter la main sur le roi Assuérus.
22 Mordechai eut connaissance de la chose et en informa la reine Esther, qui la redit au roi de la part de Mordechai.
23 Le fait ayant été vérifié et trouvé exact, les deux eunuques furent pendus à un bois. Et cela fut écrit dans le livre des Chroniques en présence du roi.
Curieusement, cependant, Mordechai n’a pas été récompensé. Les rois comptent sur les conseils de leurs sujets pour rester en sécurité et conserver leur emprise sur le pouvoir. Pourtant, pour une raison quelconque, le roi n’a jamais récompensé Mordechai pour l’avoir informé.
Jusqu’à présent, le scénario n’est pas celui de la sanctification, mais celui du comportement profane d’Esther et de Mordechai. Seuls 42 000 des nombreux millions de Juifs vivant à Babylone avaient choisi de retourner chez eux dans le pays de Yahweh lorsqu’ils en avaient eu l’occasion. Au lieu de cela, la plupart des Juifs, y compris le héros et l’héroïne de notre histoire, étaient restés à Babylone. Ils se mariaient avec la population locale et se préparaient même à se marier dans des lignées païennes (royales). Pourtant, malgré tout ce comportement profane, Mordechai n’a jamais perdu son identité d’Israélite. Dans le chapitre trois d’Esther, Mordechai a même refusé de se prosterner devant un haut fonctionnaire du gouvernement nommé Haman, peut-être parce qu’il descendait d’Agag, roi d’Amalek.
Esther 3:1-2
1 Après ces choses, le roi Assuérus fit monter au pouvoir Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite ; il l’éleva en dignité et plaça son siège au-dessus de ceux de tous les chefs qui étaient auprès de lui.
2 Tous les serviteurs du roi, qui se tenaient à la porte du roi, fléchissaient le genou et se prosternaient devant Haman, car tel était l’ordre du roi à son égard. Mais Mordechai ne fléchissait point le genou et ne se prosternait point.
Même si le nom de Yahweh n’est jamais mentionné dans le Livre d’Esther, et même si Mordechai ne s’est peut-être pas complètement sanctifié, Mordechai se considérait toujours comme juif. Tout comme le roi Saül, fils de Kish, avait tué Agag, roi d’Amalek (1 Samuel 15), Mordechai, de la maison de Kish, refusa de se prosterner devant le fils d’un Amalekite. Cela a rempli Haman d’une telle colère qu’il a décidé qu’il ne se contenterait pas de détruire Mordechai, mais tous les Juifs de l’empire babylonien.
Esther 3:8-11
8 Alors Haman dit au roi Assuérus : Il y a dans toutes les provinces de ton royaume un peuple dispersé et à part parmi les peuples, ayant des lois différentes de celles de tous les peuples et n’observant point les lois du roi. Il n’est pas dans l’intérêt du roi de le laisser en repos.
9 Si le roi le trouve bon, qu’on écrive l’ordre de les faire périr ; et je pèserai dix mille talents d’argent entre les mains des fonctionnaires, pour qu’on les porte dans le trésor du roi.
10 Le roi ôta son anneau de la main, et le remit à Haman, fils d’Hammedatha, l’Agaguite, ennemi des Juifs.
11 Et le roi dit à Haman : L’argent t’est donné, et ce peuple aussi ; fais-en ce que tu voudras.
Peu de temps auparavant, la situation avait semblé très bonne pour Esther, Mordechai et le peuple juif, du moins selon les normes mondiales. Cependant, cela semblait maintenant très mauvais. Le premier roi Assuérus avait ordonné aux Juifs d’Israël d’arrêter de reconstruire le Temple, et maintenant il a consenti à l’extermination de tous les Juifs. En fait, il y consentit complètement, car normalement, lorsqu’un roi accorde sa faveur à un décret, il examine attentivement la législation avant d’y apposer son sceau. Cependant, dans ce cas, simplement après avoir entendu Haman suggérer que les Juifs soient tués, le roi Assuérus lui a remis sa chevalière. Ainsi, un jour avant la Pâque, le treizième jour du premier mois, l’ordre du roi est sorti que tous les Juifs devraient être abattus onze mois plus tard, le treizième jour du douzième mois.
Esther 3:13
13 Les lettres furent envoyées par les courriers dans toutes les provinces du roi, pour qu’on détruisît, qu’on tuât et qu’on fît périr tous les Juifs, jeunes et vieux, petits enfants et femmes, en un seul jour, le treizième du douzième mois, qui est le mois d’Adar, et pour que leurs biens fussent livrés au pillage.
En entendant le décret, Mordechai fit quelque chose qui n’a aucun sens pour l’esprit naturel (mais qui n’a de sens que pour le spirituel) : il mit un sac et sortit au milieu de la ville pour crier.
Esther 4:1-2
1 Mordechai, ayant appris tout ce qui se passait, déchira ses vêtements, s’enveloppa d’un sac et se couvrit de cendre. Puis il alla au milieu de la ville en poussant avec force des cris amers,
2 et se rendit jusqu’à la porte du roi, dont l’entrée était interdite à toute personne revêtue d’un sac.
Les rabbins enseignent que la fête de Pourim est vraiment une question de repentance et de confiance en Yahweh plutôt que de confiance en notre propre main droite. Jusqu’à présent, alors que Mordechai est resté fondamentalement fidèle à son peuple, il a également été «dans le monde». Il n’a pas chéri la terre de Yahweh, ni son temple, mais a plutôt choisi de rester en exil, au service d’un gouvernement antisémite, consentant même à ce que sa fille épouse un empereur païen et antisémite. Cependant, maintenant que son empereur a décrété que lui et son peuple devaient être exterminés, Mordechai change d’attitude. Il se rend compte qu’il ne peut pas se sauver par sa propre main. Au lieu de faire la chose « sensée » en allant parler avec sa fille la reine, Mordechai met un sac pour ne pas pouvoir entrer dans le palais royal. Puis il crie dans les rues, refusant même de se vêtir (ce qui lui permettrait de parler face à face avec sa fille). Même si le nom de Yahweh n’est jamais mentionné, il semble clair que Mordechai sait que seule la main de Yahweh peut les sauver.
Le comportement de Mordechai n’a aucun sens pour l’esprit naturel ; mais en termes scripturaires, Mordechai commence à avoir un sens correct. Il s’habille de manière à ce qu’il soit parfaitement clair qu’il se rend compte qu’il ne peut pas se sauver lui-même ou son peuple par son propre pouvoir et sa propre force. Au lieu de cela, il démontre que sa vie et la vie de son peuple dépendent entièrement de la faveur imméritée de Yahweh : et c’est là le point principal et l’intérêt du livre d’Esther. Cependant, nous devons remarquer qu’une fois que Mordechai a fait cela, il continue à faire le peu qu’il peut, en envoyant un message à Esther par l’intermédiaire d’un des eunuques.
Esther 4:5-9
5 Alors Esther appela Hathach, l’un des eunuques du roi qu’il avait désignés pour la servir, et elle lui donna un ordre concernant Mordechai, pour savoir ce que c’était et pourquoi.
[…] 9 Alors Hathach revint et rapporta à Esther les paroles de Mordechai.
Esther répondit qu’elle ne pouvait pas aller voir le roi, car ceux qui se présentaient en sa présence sans invitation devaient être mis à mort, à moins que le roi ne prenne des mesures pour suspendre l’exécution en lui tendant son sceptre royal.
Esther 4:10-12
10 Alors Esther parla à Hathach, et lui donna un ordre pour Mordechai :
11 Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que tout homme ou toute femme qui entre dans la cour intérieure vers le roi, qui n’a pas été appelé, il n’a qu’une seule loi : faire mourir tous, sauf celui à qui le roi tend le sceptre d’or, afin qu’il vive. Pourtant, je n’ai pas été appelé moi-même à entrer chez le roi ces trente jours.
12 Ils rapportèrent donc les paroles de Mordechai Esther.
Mordechai répond qu’elle doit réaliser qu’elle ne survivra pas simplement parce qu’elle est mariée au roi. Puis il lui rappelle que Yahweh prédestine toutes choses, et propose que Yahweh ait peut-être fait d’elle une reine juste pour qu’elle puisse jouer son rôle dans la délivrance de Yahweh de cette crise actuelle.
Esther 4:13-14
13 Mordechai fit répondre à Esther : Ne t’imagine pas que tu échapperas seule d’entre tous les Juifs, parce que tu es dans la maison du roi ;
14 car, si tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d’autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père vous périrez. Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ?
Esther répond que Mordechai devrait ordonner à tous les Juifs de tout l’Empire de ne pas manger ni boire pendant trois jours et trois nuits, ce qui, étonnamment, signifie qu’ils jeûneront pendant la Pâque (même si la Torah ordonne à Israël de prendre l’agneau de la Pâque le Ce jour là). En effet l’annonce de la destruction du peuple juif s’est tenue le 13 du premier mois.
Esther 4:15-17
15 Esther envoya dire à Mordechai :
16 Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes, puis j’entrerai chez le roi, malgré la loi ; et si je dois périr, je périrai.
Une fois de plus, les rabbins soutiendraient qu’en appelant tout Israël à jeûner le jour de la Pâque (et aussi en jeûnant elle-même), Esther démontre également qu’elle comprend à quel point ils dépendent tous de la faveur de Yahweh. Non seulement Israël violera la Torah, mais normalement une épouse mangerait et boirait aussi avant d’aller voir un roi qui l’a choisie pour sa beauté, afin d’être la plus belle possible. Cependant, en jeûnant trois jours, elle ne sera pas au meilleur de sa forme ; et tout leur sort sera entre les mains de Yahweh.
Après avoir jeûné et prié, Esther entre en présence du roi le troisième jour. Le roi, réalisant qu’elle n’aurait pas risqué sa vie pour une audience si celle-ci n’était pas vraiment importante, lui demande pourquoi elle est venue. Elle demande au roi de venir à un banquet de vin à la place, peut-être pour le mettre de meilleure humeur et le rendre plus favorable. Fait intéressant, elle demande également au roi d’amener Haman, ce qu’il fait.
Esther 5:5
5 Alors le roi dit : Amenez vite Haman, afin qu’il fasse comme Esther l’a dit. Le roi et Haman se rendirent donc au banquet qu’Esther avait préparé.
Lors du festin du vin, réalisant toujours qu’Esther n’aurait pas risqué sa vie en entrant en sa présence à moins qu’elle ne sente que c’était vraiment important, le roi Assuérus demande à nouveau à Esther ce qu’elle veut.
Esther 5:6-8
6 Au festin du vin, le roi dit à Esther : Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Que désires-tu ? Quand ce serait la moitié du royaume, tu l’obtiendras.
7 Esther répondit : Voici ce que je demande et ce que je désire.
8 Si j’ai trouvé grâce aux yeux du roi, et s’il plaît au roi d’accorder ma demande et de satisfaire mon désir, que le roi vienne avec Haman au festin que je leur préparerai, et demain je donnerai réponse au roi selon son ordre.
Ne réalisant toujours pas que la reine Esther est juive, et ne réalisant toujours pas qu’elle cherche à annuler son complot diabolique, Haman quitte le festin du vin de bonne humeur. Cependant, rencontrant Mordechai à la porte du roi, Mordechai refuse toujours de s’incliner devant lui. S’adressant à sa femme, elle suggère à Haman de fabriquer une potence d’environ cinquante coudées (environ 25 mètres) de hauteur, à laquelle il devrait faire pendre Mordechai.
Esther 5:14
14 Alors sa femme Zéresh et tous ses amis lui dirent : « Fais une potence de cinquante coudées de haut, et demain matin propose au roi d’y pendre Mordechai ; puis va joyeusement avec le roi au banquet. Et la chose plut à Haman; alors il fit fabriquer la potence.
Encore une fois, le nom de Yahweh n’est jamais mentionné dans le Livre d’Esther, et pourtant une série miraculeuse de coïncidences se produit qui n’a pu être coordonnée que dans les lieux célestes. La veille du banquet, le roi Assuérus ne peut pas dormir. Curieusement, il ordonne qu’on lui lise les chroniques royales, sur quoi il découvre que rien n’a été fait pour honorer Mordechai après qu’il se soit mis en danger en avertissant le roi du complot visant à l’assassiner.
Esther 6:3
3 Alors le roi dit : Quel honneur ou dignité a été accordé à Mordechai pour cela ?
Et les serviteurs du roi qui l’accompagnaient dirent : Rien n’a été fait pour lui.
Qu’est-ce qui ferait perdre le sommeil à un roi ? Le Livre d’Esther ne nous en dit pas la raison, mais il nous demande plutôt de « lire entre les lignes ». Ensuite Le roi demanda à Haman ce qu’il faudrait faire pour que le roi honore quelqu’un. Haman, pensant qu’il s’agit de lui-même , propose une belle idée. Et lui Roi lui ordonne de faire comme il a dit mais pour Mordechai.
Esther 6:10-12
10 Alors le roi dit à Haman : Dépêche-toi, prends la robe et le cheval , comme vous l’avez suggéré, et faites-le pour Mordechai le Juif qui siège à l’intérieur de la porte du roi ! Ne négligez rien de tout ce que vous avez dit.
11 Alors Haman prit la robe et le cheval, revêtit Mordechai et le conduisit à cheval à travers la place de la ville, et proclama devant lui : Ainsi sera-t-il fait à l’homme que le roi se plaît à honorer !
12 Ensuite, Mordechai retourna à la porte du roi. Mais Haman se précipita vers sa maison, en deuil et la tête couverte.
Maintenant qu’Esther voit Mordechai honoré publiquement, elle sera plus confiante de demander ce qu’elle voulait au roi.
Le Livre d’Esther nous donne de nombreux indices, mais nous demande toujours de faire un travail de détective par nous-mêmes. Se pourrait-il que la raison pour laquelle Esther a initialement invité Haman au banquet était afin de lui donner un faux sentiment de sécurité, afin qu’il puisse devenir trop confiant et montrer une zone de faiblesse qui pourrait être exploitée, afin de sauver les Juifs ? Se pourrait-il que ce qu’elle voulait vraiment était plus de visibilité sur lui ? Toujours conscient qu’Esther n’aurait pas risqué sa vie si cela n’avait pas été important, le roi Assuérus demande à nouveau à sa reine bien-aimée quelle est la question d’importance.
Esther 7:1-6
1 Le roi et Haman allèrent au festin chez la reine Esther.
2 Ce second jour, le roi dit encore à Esther, pendant qu’on buvait le vin : Quelle est ta demande, reine Esther ? Elle te sera accordée. Que désires-tu ? Quand ce serait la moitié du royaume, tu l’obtiendras.
3 La reine Esther répondit : Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et si le roi le trouve bon, accorde-moi la vie, voilà ma demande, et sauve mon peuple, voilà mon désir !
4 Car nous sommes vendus, moi et mon peuple, pour être détruits, égorgés, anéantis. Encore si nous étions vendus pour devenir esclaves et servantes, je me tairais, mais l’ennemi ne saurait compenser le dommage fait au roi.
5 Le roi Assuérus prit la parole et dit à la reine Esther : Qui est-il et où est-il celui qui se propose d’agir ainsi ?
6 Esther répondit : L’oppresseur, l’ennemi, c’est Haman, ce méchant-là ! Haman fut saisi de terreur en présence du roi et de la reine.
Après que le roi ait publiquement honoré Mordechai, Esther s’est sentie en sécurité en divulguant sa véritable nationalité, ainsi que la raison pour laquelle elle avait risqué sa vie. Dans l’enceinte privée de la fête qu’elle avait préparée, il est devenu clair pour le roi qu’Haman tentait d’exterminer sa reine choisie, ainsi que Mordechai, qui a risqué sa vie pour lui. Alors que Haman essayait de se sortir de la situation, les choses n’ont fait qu’empirer pour lui.
Esther 7:8-10
8 Lorsque le roi revint du jardin du palais au lieu du festin du vin, Haman était tombé en travers du lit où se trouvait Esther. Alors le roi dit : « Va-t-il aussi agresser la reine pendant que je serai dans la maison ?
Au moment où la parole sortait de la bouche du roi, ils couvraient le visage d’Haman.
9 Or Harbonah, l’un des eunuques, dit au roi : « Regarde ! Le gibet, haut de cinquante coudées, qu’Haman fit pour Mordechai, qui parla en bien au nom du roi, se tient devant la maison d’Haman.
Alors le roi dit : « Pendez-le dessus ! »
10 Ils pendirent Haman au gibet qu’il avait préparé pour Mordechai. Alors la colère du roi s’apaisa.
Lors de la fête de pourim, les juifs ont coutume de préparer des oreilles d’Haman. C’est une spécialité culinaire sucrée. Les juifs consomment ces gâteaux, car cela constitue un acte de destruction symbolique du vilain de l’histoire.
Cette fête est aussi une occasion pour ceux qui la pratique de se déguiser, un peu comme à carnaval, car c’est une occasion pour se rappeler que la reine Esther a également déguisé son identité et n’a révélé au roi qu’elle était juive uniquement à la fin de l’histoire.
Puis, après avoir révélé au roi que Mordechai est l’homme qui a élevé la reine, l’ancien roi antisémite Assuérus donne son sceau à Mordechai, faisant de lui le commandant en second de son royaume. Alors la reine Esther supplie le roi avec des larmes d’épargner sa vie et celle de son peuple.
Esther 8:3
3 Puis Esther parla de nouveau en présence du roi. Elle se jeta à ses pieds, elle pleura, elle le supplia d’empêcher les effets de la méchanceté d’Haman, l’Agaguite, et la réussite de ses projets contre les Juifs.
Peu de temps après la Pentecôte, des messagers sont sortis avec un nouveau décret, annulant le mal antérieur et déclarant que les Juifs pouvaient se défendre contre quiconque les attaquerait ce jour-là.
Esther 8:11-12
11 Par ces lettres, le roi permit aux Juifs qui se trouvaient dans chaque ville de se rassembler et de protéger leur vie – de détruire, de tuer et d’anéantir toutes les forces de tout peuple ou de toute province qui les attaqueraient, petits enfants et femmes, et de pillez leurs biens,
12 en un seul jour dans toutes les provinces du roi Assuérus, le treizième jour du douzième mois, qui est le mois d’Adar.
Lorsque le treizième jour du douzième mois arriva, les ennemis des Juifs furent vaincus.
Esther 9:1
1 Le douzième mois, c’est-à-dire le mois d’Adar, le treizième jour, vint le temps où l’ordre du roi et son décret devaient être exécutés. Le jour où les ennemis des Juifs avaient espéré les maîtriser, le contraire s’est produit, en ce que les Juifs eux-mêmes ont maîtrisé ceux qui les haïssaient.
Ensuite, le livre d’Esther rapporte qu’à cause de ces choses, Mordechai et Esther ont écrit à leur peuple et ont ajouté à la Torah, ordonnant que les quatorzième et quinzième jours du douzième mois (‘Adar’) soient observés comme une fête à perpétuité, parmi tous les Juifs pour toujours.
Esther 9:20-26
20 Et Mordechai écrivit ces choses et envoya des lettres à tous les Juifs, proches et lointains, qui étaient dans toutes les provinces du roi Assuérus,
21 pour établir parmi eux qu’ils célébreraient chaque année les quatorzième et quinzième jours de le mois d’Adar,
22 comme les jours pendant lesquels les Juifs se reposaient de leurs ennemis, comme le mois qui, pour eux, était passé de la tristesse à la joie, et du deuil à la fête ; qu’ils en fassent des jours de fête et de joie, d’envoi de présents les uns aux autres et de dons aux pauvres.
23 Les Juifs acceptèrent donc la coutume qu’ils avaient commencée, comme Mordechai le leur avait écrit,
24 parce que Haman, fils de Hammedatha l’Agagite, l’ennemi de tous les Juifs, avait comploté contre les Juifs pour les anéantir, et avait jeté Pur (c’est-à-dire le sort), pour les consumer et les détruire ;
25 mais quand Esther se présenta devant le roi, il ordonna par lettre que ce méchant complot qu’Haman avait ourdi contre les Juifs revienne sur sa tête, et que lui et ses fils soient pendus au gibet.
26 Ainsi ils appelèrent ces jours-ci Pourim, du nom de Pur (sort).
Certains érudits remettent en question l’exactitude du Livre d’Esther, pour des raisons dont nous discuterons un peu plus tard. Cependant, même si le Livre d’Esther n’est pas tout à fait exact, nous pouvons encore en apprendre beaucoup. Par exemple, le roi Assuérus n’était que dans la troisième année de son règne lorsqu’il a organisé sa fête de six mois.
Esther 1:3-4
3 La troisième année de son règne, il fit un festin pour tous ses officiers et serviteurs, les puissances de Perse et de Médie, les nobles et les princes des provinces étant devant lui,
4 lorsqu’il montra les richesses de son royaume glorieux et la splendeur de son excellente majesté pendant de nombreux jours, cent quatre-vingts jours en tout.
Haman a jeté le sort (le sort) dans la douzième année du règne du roi Assuérus (pour voir quand les Juifs seraient les plus vulnérables et susceptibles d’être attaqués).
Esther 3:7
7 Le premier mois, qui est le mois de Nisan, la douzième année du roi Assuérus, ils jetèrent Pur (c’est-à-dire le sort) devant Haman pour déterminer le jour et le mois, jusqu’à ce qu’il tombe sur le douzième mois, qui est le mois d’Adar.
Le nouveau décret d’Esther et de Mordechai a permis aux Juifs de se défendre à la fin de la douzième année du roi, ce qui était peut-être neuf ou dix ans après que le roi Assuérus eut initialement jeté le sort. Cependant, Daniel nous dit que ce n’est que la première année du fils d’Esther, Darius le Mède (à ne pas confondre avec Darius le Perse), que les soixante-dix ans d’exil (comme prédit par Jérémie) devaient se terminer.
Daniel 9:1-3
1 La première année de Darius, fils d’Assuérus, de la lignée des Mèdes, qui fut établi roi sur le royaume des Chaldéens
2 la première année de son règne, moi, Daniel, compris par les livres le nombre d’années spécifié par la parole de Yahweh par Jérémie le prophète, qu’il accomplirait soixante-dix ans dans les désolations de Jérusalem.
3 Alors je tournai ma face vers Yahweh Elohim pour faire des requêtes par des prières et des supplications, avec le jeûne, le sac et la cendre.
C’était la deuxième année du roi Darius le Mède (fils d’Assuérus et d’Esther), que ceux qui étaient rentrés chez eux en Terre d’Israël ont été autorisés à reprendre les travaux du Temple.
Ezra 4:24
24 Ainsi cessa l’oeuvre de la maison d’Elohim qui est à Jérusalem, et elle fut interrompue jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse.
Ezra rapporte comment ceux qui étaient retournés dans le pays ont écrit au juste roi Darius, demandant son plaisir en ce qui concerne la construction du Temple. Le roi Darius, qui savait probablement que sa mère était juive (Esther), accorda une grande faveur aux habitants du pays. Il a rendu tous les vaisseaux du temple et a même payé la reconstruction du temple aux frais du roi.
Ezra 6:8-10
8 De plus, je décrète ce que vous ferez pour les anciens de ces Juifs, pour la construction de cette maison d’Elah (Elohim): Que le coût soit payé aux frais du roi par les impôts sur le région au-delà du fleuve; cela doit être donné immédiatement à ces hommes, afin qu’ils ne soient pas gênés.
9 Et tout ce dont ils auront besoin, jeunes taureaux, béliers et agneaux pour les holocaustes d’Elah du ciel, froment, sel, vin et huile, selon la demande des sacrificateurs qui sont à Jérusalem, qu’il leur soit donné jour le jour sans faute,
10 afin qu’ils offrent des sacrifices de parfum agréable à l’Elah du ciel, et qu’ils prient pour la vie du roi et de ses fils.
Certaines autorités rabbiniques définissent Amalek comme toute personne qui a une haine irraisonnée pour Israël. De plus, ils nous rappellent également que Yahweh travaille selon des schémas, et ils établissent de lourds parallèles avec l’Allemagne nazie. Ils établissent également des parallèles entre les dix fils d’Haman et le titre du New York Times d’octobre 1946 :
GOERING MET FIN À LA VIE PAR POISON, 10 AUTRES PERSONNES PENDUS DANS LA PRISON DE NUREMBERG POUR CRIMES DE GUERRE NAZIS ; DES HOMMES CONDAMNÉS SUR POTENCE, PRIEZ POUR L’ALLEMAGNE.
Julius Streicher était l’un des dix hommes condamnés. Il aurait crié “Pourimfest 1946 !” alors que la trappe de la potence s’ouvrait, comme pour établir un parallèle avec la pendaison des dix fils d’Haman.
Les dix hommes ont été pendus le 16 octobre 1947. Dans le calendrier rabbinique (qui est différent du calendrier de la Torah), c’était le septième jour de la Fête des Tabernacles, que les rabbins appellent Hoshana Rabbah. Les rabbins affirment que Hoshana Rabbah est le jour où Yahweh scelle le destin des hommes pour l’année à venir.
Considérant que Yahweh est responsable de toutes choses, beaucoup de gens voient ces choses comme un soutien à l’idée que nous devrions observer la fête de Pourim. Cependant, nous devons garder à l’esprit que Yahweh ne nous a pas ordonné d’observer le calendrier rabbinique (qui est différent du calendrier que Yahweh nous ordonne d’observer dans la Torah).
De nombreux érudits voient des parallèles suspects entre la fête de Pourim et l’ancienne mythologie babylonienne. Par exemple, les noms Mordechai et Esther ressemblent fortement aux dieux babyloniens Marduk et Ishtar. De plus, dans la mythologie babylonienne, Marduk et Ishtar sont cousins, tout comme Mordechai et Esther dans l’histoire (voir verset 2:7). Marduk était le patron elohim (dieu) de la capitale babylonienne, et Esther est un autre nom pour Ishtar, que les Babyloniens adoraient comme une déesse de la fertilité et comme « la déesse mère ». Certains trouvent également suspect que le roi Assuérus ordonne une fête pour Esther au verset 2:18, et se demandent si c’est la même chose que la fête de Pâques (Ishtar) qui est pratiquée dans le christianisme traditionnel.
Esther 2:18
18 Alors le roi fit une grande fête, la fête d’Esther, pour tous ses officiers et serviteurs; et il a proclamé une fête dans les provinces et a donné des cadeaux selon la générosité d’un roi.
En plus de cela, la chronologie d’Esther semble s’écarter des archives historiques. Par conséquent, certains érudits affirment que le Livre d’Esther n’est pas vraiment un document historiquement exact et qu’il n’appartient pas au canon des Écritures. Cependant, ce débat est très complexe et sort du cadre de la présente étude.
Ce qui entre dans le cadre de la présente étude est d’affirmer que s’il y avait vraiment Esther et Mordechai, et s’ils ont vraiment ordonné aux Juifs d’observer une Fête appelée Pourim, Esther et Mordechai n’ont pas l’autorité d’ajouter des jours de fête à Le calendrier de Yahweh, car Yahweh nous commande de ne rien ajouter à sa parole.
Devarim (Deutéronome) 4:2
2 « Tu n’ajouteras rien à la parole que je te prescris, et tu n’en retrancheras rien, afin que tu gardes les commandements de Yahweh ton Elohim que je te prescris. »
Cet enseignement est issu du cours de Norman Willis : « Purim Reconsidered ».