Les nazaréens et la loi orale
Une des choses sur laquelle je suis le plus attaqué, c’est le rejet de la loi orale écrite appelée aussi la Mishna ou encore le Talmud. Beaucoup de croyants disent qu’on est obligé d’accepter certaines traditions de la loi orale, car sinon on ne saurait pas obéir à la Torah écrite parfaitement.
Pour vous faire comprendre l’importance du combat que nous devons mener contre la loi orale et les commandements d’hommes, je vais vous présenter un Camembert, je veux parler d’un diagramme.
Je me suis basé sur l’évangile de Matthieu. J’ai comptabilisé le nombre de versets où Yeshoua était en combat contre les rabbins de l’époque, les pharisiens, les sadducéens et les scribes. J’ai rapporté cela au nombre de versets totaux où Yeshoua travaillait à son ministère.
Yeshoua a passé 35% de son ministère à enseigner à ses disciples, 34% à enseigner à la foule, puis il a passé 20% de son temps à se battre contre les rabbins de l’époque et enfin, il a passé 11% à faire des guérisons ou des miracles.
Ce diagramme n’est qu’une estimation, de plus j’ai fait cela sur un seul évangile, il faudrait passer les trois autres pour avoir plus de précision, mais cela nous donne une bonne idée globale de la façon dont Yeshoua a géré son ministère.
On pourrait croire que Yeshoua a donné autant de temps à la foule qu’à ses disciples. Cependant, étant donné que les disciples étaient présents lorsque que Yeshoua parlait à la foule, cela signifie que les disciples ont reçu le double de la foule. Toutefois, ce que je veux vous faire réaliser, c’est que Yeshoua a dépensé 20% de son ministère pour combattre l’enseignement des rabbins de l’époque.
J’ai également réalisé quelques enseignements pour combattre les rabbins des temps modernes. C’est d’ailleurs un des grands reproches que l’on m’adresse, de m’en prendre aux rabbins, de m’en prendre à la loi orale, au talmud etc…
C’est pour cela que je voulais vous montrer ce Camembert. Est-ce qu’on a reproché à Yeshoua d’investir 20% de son ministère à se battre contre les rabbins ? Non, je ne crois pas. Donc en tant qu’imitateur du messie, je crois avoir toute légitimité pour en faire autant. Et d’ailleurs, posez vous la question par rapport aux enseignants que vous suivez, font-ils comme Yeshoua, soulignent-ils les défauts des rabbins comme le faisait Yeshoua ? Ne devrions-nous pas imiter Yeshoua même jusque dans sa façon d’enseigner ?
Il y a plusieurs mois j’avais reçu des commentaires par rapport à ma vidéo sur le talmud. Je reçois souvent des messages de personnes qui m’expliquent qu’on ne peut pas se passer de la loi orale. Voici quelques-uns de leur arguments :
« Shalom, de toute façon pour lire la Torah, iI faut dépendre de la tradition des rabbins, car c’est par eux que la voyelisation du texte est faite. »
Cette personne a raison, Yeshoua nous dit de suivre les scribes et les pharisiens quand ils sont dans la chair de Moïse.
Matityahu (Matthieu) 23:2-3
2 Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse.
3 Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent […]
Donc quand ils lisent la Torah écrite, effectivement, c’est le seul moment où on peut les écouter.
« Deuxième chose Paul demande de suivre la tradition, par exemple Jannes et Jambres, ne sont pas dans le Tanakh. »
Alors c’est faux, Shaoul ne demande pas de suivre la tradition sous prétexte qu’il cite la tradition orale. Vous savez moi aussi dans mes enseignements j’ai souvent cité la tradition orale, ou des passages du talmud. Il y a une nuance entre citer la loi orale et obéir aux commandements des traditions humaines. Les personnes qui défendent la pratique de la loi orale ne sont pas nuancées. Soit ils te mettent dans le tiroir où tu rejettes tout de la loi orale, soit ils te mettent dans le tiroir où tu acceptes tout. Moi il m’ont mis dans le tiroir des gens qui rejettent toutes les traditions.
Shaoul était un ancien pharisien, donc il est logique qu’il connaissait la tradition orale. Mais il y a une grande différence entre suivre les commandements de la loi orale et citer la loi orale. Encore une fois, je cite le talmud très souvent, j’utilise le talmud comme un ouvrage historique. Mais je ne dirais pas pour autant qu’il faut observer les commandements d’hommes présents dans le talmud. Il faut faire la part des choses.
Pour vous donner un exemple où l’on utilise les traditions, je vais vous lire un extrait d’un enseignement de Norman Willis.
Selon la tradition, Shavouot est le jour où la Torah fut donnée à Israël au mont Sinaï.
Vous voyez c’est le genre de passage où citer la tradition peut avoir du sens. Mais encore une fois, citer la tradition ne veut pas dire obéir aux ordonnances qui s’y trouvent.
De plus, cette tradition semble vraie, dans le sens qu’au niveau du timing, Shavouot tombait au même moment où Mosheh a reçu la Torah. Plus tard lorsque les disciples ont reçu les langues de feu, donc l’Esprit Saint, c’était à Shavouot ou pentecôte en français. Et il est vrai qu’Ezéchiel aussi fait le lien entre les commandements de la Torah et l’Esprit Saint.
Ezéchiel 36:27
Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois.
Donc dire que Shavouot est tombé le jour où la Torah fut donnée à Israël au mont Sinaï semble correct. Vous voyez on ne rejette pas la tradition, mais on est très prudent avec elle, c’est vraiment le comportement à adopter.
Parfois on m’a reproché que j’avais un esprit de karaïsme. Mais les karaïtes eux sont bien plus stricts concernant la tradition orale. Heureusement nous sommes un peu plus souples que cette secte. Et d’ailleurs même chez les croyants en Yeshoua, j’ai déjà observé des gens qui reprochaient à Norman Willis de citer certaines traditions. Donc il y a des croyants beaucoup plus extrêmes sur leur position vis-à-vis de la loi orale. Je crois qu’il faut être nuancé.
Encore une fois, je ne suis pas contre la loi orale, mais il faut que la loi orale reste orale comme son nom l’indique. Aujourd’hui la loi orale ce sont des ouvrages écrits, Talmud, Michna, Guemara etc… Moi je veux bien qu’il y ait de la transmission orale de père en fils, mais alors on ne devrait pas en faire des bouquins. Quand on y réfléchit une tradition orale qui est écrite, ça n’a plus de sens. La tradition orale doit rester orale, elle ne doit pas devenir un ouvrage écrit et surtout elle ne doit pas remplacer la Torah dans les écoles religieuses, comme c’est le cas dans le judaïsme.
Cette personne qui m’avait écrit dit que Paul cite le Talmud et donc Paul demande de suivre la tradition. Ça c’est un argument fallacieux, c’est un sophisme. Voyons un autre argument des pro-talmud.
« Troisièmement, dans la Torah, il y a bien la tradition de ne pas manger le nerf sciatique, en rapport avec le combat de Jacob, et ce n’est pas une prescription divine. »
Alors effectivement, il est fait mention de certaines traditions dans la Bible. Une tradition, on est pas tenu d’y obéir. Vous savez quand vous venez vivre dans un pays, vous devez respecter les lois du pays, vous ne devez pas faire d’excès de vitesse par exemple. Par contre, quand vous venez vivre dans un pays et qu’on vous propose de participer aux traditions, vous n’êtes pas obligé de suivre les traditions, c’est facultatif.
On a un bon exemple de ce coté non obligatoire des traditions dans Matthieu.
Matityahu (Matthieu) 15:1
1 Alors des pharisiens et des scribes vinrent de Jérusalem auprès de Yeshoua, et dirent :
2 Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas.
Yeshoua n’a pas obligé ses disciples à suivre les traditions du judaïsme. Cette tradition était facultative.
S’il y a des gens qui veulent ne pas manger le nerf sciatique en souvenir de Jacob, je ne dirais rien, si les gens veulent ajouter des choses en plus dans leur propres vies, ils sont libres, mais on ne peut pas l’imposer aux autres et en faire une loi comme le faisait les scribes et les pharisiens. C’est très différent d’un commandement divin où on doit tous y obéir dans la mesure du possible.
D’ailleurs quand on regarde ce que font les juifs aujourd’hui par rapport à cette tradition du nerf sciatique, je trouve que c’est un peu ironique. En effet les parties basses des animaux (bœuf et mouton) ne sont plus vendu dans les épiceries casher. Même si un juif voulait obéir à cette tradition et retirer le nerf sciatique, il ne pourrait tout simplement pas. Ou alors il devra acheter un gigot d’agneau dans une boucherie halal ou un jarret de bœuf dans une boucherie de supermarché. Le verset de Yeshoua est exact :
Matityahu (Matthieu) 23:4
Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils disent aux gens que le nerf sciatique c’est formellement interdit de le manger et eux, ils se passent bien de consommer la moindre partie basse de l’animal. Quel bande d’hypocrites.
Matityahu (Matthieu) 23:13
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites !
Voyons un 4ème argument maintenant.
« Quatrièmement, pourquoi Paul dit c’est moi qui dit pas le Seigneur? Paul établit donc une tradition humaine »
Alors là il fait référence au passage de Paul suivant.
1 Corinthiens 7:10-12
10 À ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais Adonaï, que la femme ne se sépare point de son mari
11 (si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme.
12 Aux autres, ce n’est pas Adonaï, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non-croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point ;
Dans ce passage Shaoul fait la distinction entre ce qui vient de Yahweh et ce qui vient de lui. On pourrait croire qu’il établit un commandement d’homme.
Si Shaoul précise ce qui vient de lui et ce qui vient de Yahweh, c’est justement pour faire comprendre la nuance. Son attitude montre en fait qu’il veut qu’on considère son opinion comme étant une simple parole humaine.
Par opposition dans le talmud par exemple, les paroles des sages sont supérieures aux paroles de la Torah.
Mon fils, prends garde à accomplir les paroles des Sages [soferim] encore plus que les paroles de la Torah. Car les paroles de la Torah comprennent des commandements positifs et négatifs, et même en ce qui concerne les commandements négatifs, la violation de beaucoup d’entre eux n’est punie que de coups de fouet. Alors qu’en ce qui concerne les paroles des Sages, quiconque transgresse les paroles des Sages est passible de la peine de mort.
(source : https://www.sefaria.org/Eruvin.21b.8?lang=bi&with=all&lang2=en)
Donc Shaoul était un sage, et il avait l’autorité de donner des conseils aux brebis, même dans la mesure où ce n’était pas des commandements divins. Si Shaoul prend la peine de préciser cela, c’est justement pour que les gens ne fassent pas de ses paroles des ordonnances divines, mais qu’ils comprennent que ce ne sont que de simples conseils. C’est quelque chose que je fais parfois, lorsque quelqu’un me pose une question, je précise que je n’ai pas reçu cela directement de Yahweh, mais c’est juste mon avis personnel. C’est important de le préciser, parce que parfois les gens donnent trop de valeur à nos paroles.
Donc voilà pour ce genre de commentaire que je reçois sans cesse des personnes qui défendent la tradition orale bec et ongle. Si Yeshoua s’est battu contre les traditions rabbiniques à hauteur de 20%, les apôtres eux aussi ont dû se battre contre ces traditions, mais parfois cela revenait à se battre contre eux même. Je m’explique.
Dans Actes chapitre 10, l’apôtre Pierre a eu une vision. Il a vu une grande nappe dans laquelle il y avait des mammifères, des reptiles et des oiseaux. Puis une voix lui a dit, tue et mange.
Actes 10:13-14
13 Et une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange.
14 Mais Pierre dit : Non, Adonaï, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur.
Pierre va refuser l’ordre divin qu’il vient d’entendre. Dans ce verset 14, on voit que Pierre n’avait jamais mangé de nourriture impure de sa vie, Pierre n’avait jamais mangé de porc ou des huîtres, ce genre d’aliment interdit dans la loi de Moïse.
La plupart des chrétiens utilisent ce passage pour dire justement qu’on peut manger n’importe quel animal, le christianisme enseigne en effet qu’on peut manger du porc ou des huîtres.
Ce qui est étrange c’est que Pierre a vécu des années au côté du Messie. Une question qu’on pourrait se poser c’est pourquoi Yeshoua n’a jamais montré à Pierre qu’il mangeait du porc ? Si Yeshoua avait mangé de la viande de porc, alors Pierre s’en serait aperçu, on peut difficilement cacher cela, car Yeshoua et ses apôtres ont vécu tous ensemble. Évidemment, on sait que Yeshoua ne mangeait pas de porc, car nous avons déjà vu ce qu’il avait fait à des éleveurs de porc dans la vidéo “Est-ce qu’un chrétien peut manger du porc ?”
Maintenant revenons en à l’apôtre Pierre appelé Kepha. Pour tout vous dire, la vision de Kepha n’a rien à voir avec la nourriture que l’on mange, en réalité cela parle surtout des personnes avec qui on mange.
Je m’explique, Yeshoua n’avait pas l’habitude de manger du porc, donc des nourritures impures, par contre, il est de notoriété publique que Yeshoua mangeait avec des gens qualifiés d’impurs par les pharisiens et les scribes.
Luc 15:1-2
1 Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s’approchaient de Yeshoua pour l’entendre.
2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux.
Les religieux de l’époque n’étaient pas d’accord avec Yeshoua, car il passait du temps et surtout mangeait avec des publicains et des gens de mauvaise vie.
Alors une personne de mauvaise vie, c’est un non-juif, c’est un pêcheur, un païen. D’après la coutume juive, un juif n’avait pas le droit d’entrer chez un païen et de manger avec lui comme le faisait Yeshoua. C’est ce que nous confirmera Kepha après avoir vu la nappe toujours dans Actes 10.
Actes 10:28
Vous savez, leur dit-il, qu’il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d’entrer chez lui ; mais Elohim m’a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur.
On a clairement la démonstration ici que la vision n’avait rien à voir avec la nourriture que l’on mange, en réalité, cela parlait des personnes avec qui on mange.
Une autre confirmation que la vision n’avait rien à voir avec la nourriture, c’est que l’Esprit va parler à Kepha et lui dire d’aller à la rencontre de non-juifs.
Actes 10:19-20
19 Et comme Pierre était à réfléchir sur la vision, l’Esprit lui dit : Voici, trois hommes te demandent ;
20 lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés.
Si Kepha a accepté de suivre ces non-juifs, c’est parce qu’il avait enfin compris la vision de la nappe. Kepha donnera l’explication de sa vision au verset 28.
Actes 10:28
Vous savez, leur dit-il, qu’il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d’entrer chez lui ; mais Elohim m’a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur.
Malgré les interdictions des coutumes juives des religieux de l’époque, Kepha est quand même entré dans la maison des non-juifs. De plus, dans Actes 11 certains croyants en Yeshoua reprocheront encore à Kepha d’avoir mangé avec des non-juifs.
Actes 11:2-3
2 Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis lui adressèrent des reproches,
3 en disant : Tu es entré chez des incirconcis, et tu as mangé avec eux.
Cela veut dire que beaucoup de juifs qui avaient cru en Yeshoua continuaient toujours à observer les traditions du judaïsme. Par la suite, Kepha leur a expliqué toute l’histoire de la nappe et de la rencontre avec Corneille et toutes les explications de Kepha vont finalement les convaincre.
Actes 11:18
Après avoir entendu cela, ils se calmèrent, et ils glorifièrent Elohim, en disant : Elohim a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie.
Une question qu’on peut se poser, c’est d’où vient cette tradition qui dit qu’on ne peut pas manger avec un non juif, ni même entrer chez lui ? Est-ce que cette loi de ne pas manger avec des non-juifs provient de la loi de Moïse ?
Vayikra (Lévitique) 19:34
Vous traiterez l’étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous ; vous l’aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. Je suis Yahweh, votre Elohim.
Dans la loi de Moïse, il est commandé de traiter l’étranger comme nous mêmes. Donc ces dérives doctrinales ne viennent pas de la Torah. Mais alors d’où viennent ces nouvelles ordonnances ? Je vous donne un indice.
Matityahu (Matthieu) 16:6
Yeshoua leur dit : Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens.
Vous ne comprenez toujours pas ? Je vous redonne une louche ?
Matityahu (Matthieu)16:11-12
11 Comment ne comprenez-vous pas que ce n’est pas au sujet de pains que je vous ai parlé ? Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens.
12 Alors ils comprirent que ce n’était pas du levain du pain qu’il avait dit de se garder, mais de l’enseignement des pharisiens et des sadducéens.
Vous savez, les disciples ont eu du mal à comprendre qu’il fallait se détourner de l’enseignement des pharisiens et des sadducéens, les fameux rabbins de l’époque du premier siècle. Les traditions du judaïsme étaient tellement ancrées dans la vie des disciples depuis leur naissance que c’était compliqué pour eux d’y renoncer.
Aujourd’hui je rencontre tellement de personnes qui ne comprennent pas qu’il faut se détourner de l’enseignement des rabbins. C’est pour cela que cet enseignement sur la loi orale est si crucial, si important.
En effet, si même l’apôtre Kepha était encore bloqué dans certaines coutumes ou traditions qui l’empêchait de fréquenter des non-juifs, à combien plus forte raison aujourd’hui beaucoup de disciples sont encore piégés dans ce traquenard rabbinique. Mon rôle d’enseignant c’est de montrer qu’un des plus gros combats que Yeshoua a mené, c’est de lutter contre ces commandements d’hommes.
Matityahu (Matthieu) 15:9
C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes.
Mais alors d’où vient cette nouvelle loi conçue par les hommes ? Cela provient de la loi orale. Aujourd’hui cette loi orale est appelée Mishna ou Talmud, mais à l’époque de Yeshoua, cette loi orale était déjà présente et enseignée dans les écoles des religieux.
En effet, à l’époque de Yeshoua, certains juifs avaient déjà inventé des lois et des commandements d’hommes. C’était le grand reproche de Yeshoua envers beaucoup de juifs.
Marc 7:7
C’est en vain qu’ils m’honorent, En donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes.
Ce reproche de Yeshoua était déjà inscrit dans la Torah et les prophètes, en effet nous trouvons cette citation dans Esaïe.
Esaïe 29:13
Et Adonaï dit : Ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi et la crainte qu’il a de moi n’est qu’un commandement humain, une leçon apprise.
Esaïe n’est pas le seul à avoir adressé des reproches aux scribes. Jérémie également nous en parle.
Jérémie 8.8
Comment pouvez-vous dire : Nous sommes sages, La loi de Yahweh est avec nous ? C’est bien en vain que s’est mise à l’œuvre la plume mensongère des scribes.
Outre Yeshoua, un des apôtres qui reprendra Kepha pour avoir suivi des commandements d’homme c’est l’apôtre Paul, qui était appelé Shaoul.
Galates 2:11-14
11 Mais lorsque Pierre vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible.
12 En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis.
13 Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie.
14 Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Pierre, en présence de tous : Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ?
Alors nous voyons que Shaoul dit qu’il ne faut pas judaïser. Judaïser, c’est utiliser la doctrine du judaïsme. Pour rappel, le judaïsme ne s’appuie pas sur la Torah et les prophètes. Le judaïsme au contraire s’appuie sur les traditions, la loi orale. C’est ce que nous dit Shaoul quelque verset plus haut.
Galates 1:13-14
13 Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l’assemblé d’Elohim,
14 et comment j’étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant animé d’un zèle excessif pour les traditions de mes pères.
Donc le judaïsme c’est quand on s’appuie sur les traditions ou les commandements d’homme. D’ailleurs, toute la lettre aux galates est très mal comprise, les gens pensent que la Torah de Moïse est abolie, alors qu’en réalité Shaoul se battait contre le judaïsme de ses pères et le judaïsme nazaréen, car même Kepha qui était nazaréen suivait encore les traditions du judaïsme. Aujourd’hui encore nous retrouvons des groupes nazaréens qui défendent le judaïsme.
D’ailleurs, quelle est la faute de Kepha ici, pourquoi a-t-il judaïsé ? Nous lisons qu’il a agit par crainte du regard des autres.
Galates 2:12
12 En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis.
Pour moi c’est ce qu’on appelle l’instinct tribal. C’est par exemple quand vous allez imiter les gens qui vous entourent, la pression sociale peut aussi nous faire agir comme un mouton, parce qu’on a pas envie d’être mal vu. Kepha avait ce problème là depuis longtemps, on voit ce problème lorsqu’il a renié Yeshoua trois fois, parce qu’il avait peur du regard des autres. Il y a plus d’un an, quand je travaillais dans une société, j’ai aussi dû lutter contre la pression sociale. Notamment quand il y avait des traditions, parfois les gens célébraient des traditions et m’invitaient à manger un gâteau pour l’épiphanie. Je refusais de les accompagner et je passais un peu pour un rabat joie. Kepha a eu ce problème, il avait peur du regard des juifs et ne voulait plus assumer son rejet de la tradition du judaïsme de ne pas manger avec les non-juifs.
Quand Shaoul a repris Kepha, c’était après l’épisode de la nappe d’actes 10, d’après la chronologie des historiens. Cela veut dire que même après une démonstration par une vision, Kepha était encore en lutte avec les traditions du judaïsme et également la pression sociale.
Et on verra plus loin dans cette étude que beaucoup de personnes aujourd’hui dans le mouvement nazaréen sont encore en lutte avec ces choses là.
Comme nous l’avons dit, Yeshoua n’était pas le seul qui s’est battu contre le judaïsme rabbinique. L’apôtre Shaoul aussi était en guerre contre de très nombreux juifs rabbiniques. En témoigne la lettre qu’il a adressée à Tite.
Tite 1:10-14
10 Il y a, en effet, surtout parmi les circoncis, beaucoup de gens rebelles, de vains discoureurs et de séducteurs,
11 auxquels il faut fermer la bouche. Ils bouleversent des familles entières, enseignant pour un gain honteux ce qu’on ne doit pas enseigner. […] 13 C’est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu’ils aient une foi saine,
14 et qu’ils ne s’attachent pas à des fables judaïques et à des commandements d’hommes qui se détournent de la vérité.
Encore une fois, Shaoul est clair, il n’est pas contre les fables du judaïsme et contre certaines traditions, mais il est contre le fait qu’on s’y attache et qu’on transforme une tradition en un commandement qui nous détournerait de la vérité de l’évangile.
On en revient systématiquement à ces fameux commandements d’hommes dont Yeshoua nous a averti si souvent. Si vous saviez combien il existe de telles personnes dans le mouvement nazaréen ou messianique, ces fameux discoureurs et séducteurs. J’aimerais tant leur fermer la bouche comme le dit Shaoul. J’ai déjà repris une personne comme ça, mais l’un d’eux m’a dit que sa nature de discoureur était tellement ancré en lui qu’il ne savait pas changer. Moi quand je les reprends je suis vraiment grave et sérieux, mais pour eux ce genre d’échange n’est qu’un jeu, un jeu d’argumentation, une partie de ping-pong, il n’y a que cela qui les excite. On peut reprendre les gens amoureux de Yeshoua comme Kepha, mais pour les discoureurs, on ne sait pas reprendre ce type de personne.
Vous savez je suis malheureusement trop souvent en contact avec de telles personnes comme pouvait l’être l’apôtre Shaoul ou Kepha. Le seul argument qu’ils ont c’est le fameux verset de Matthieu 23.
Matityahu (Matthieu) 23:2-3
2 Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse.
3 Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent […]
Donc c’est ce fameux verset qu’on me rabâche sans arrêt, “Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent.” C’est quand même fou que Yeshoua qui a donné 20% de son ministère à nous avertir de ne pas les écouter et bien il y a quand même des croyants qui prennent ce verset sorti du contexte, ils tordent les écritures pour croire qu’il faut écouter encore les rabbins modernes avec crainte et soumission.
C’est pour cela qu’aujourd’hui encore il y a des centaines de personnes encore soumises aux rabbins, les gens allument des bougies de shabbat, ils font les fêtes de hanoucca, de pourim, ils accrochent des téfilines, des mezouzot dans leurs maisons. On appelle ce mouvement le judaïsme nazaréen. Vous en trouverez beaucoup sur les réseaux sociaux. On reconnaît facilement ces groupes nazaréens, car ils ont le logo de l’étoile de remphan ou le poisson menorah, symbole qui proviennent du judaïsme.
Effectivement, ces logos ne sont nullement décrits par les écritures, ils proviennent des traditions.
Malgré les avertissements de Yeshoua, les avertissements de Shaoul, et malgré l’histoire de Kepha qui observait encore des traditions d’hommes, beaucoup d’entre nous continuent à écouter les scribes et les pharisiens modernes. Je sais de quoi je parle, car j’ai moi aussi suivi les traditions rabbiniques durant plusieurs années.
Alors pourquoi Yeshoua dit qu’on doit faire et observer tout ce que nous disent les scribes et les pharisiens. J’avais déjà expliqué cette histoire avec la chaire de Moïse, cela ne concernait que la Torah de Mosheh.
A l’époque effectivement tout le monde n’avait pas de Torah à la maison, il était donc important que Yeshoua dise au peuple d’écouter les scribes et les pharisiens quand ils lisaient la Torah de son père.
Aujourd’hui la situation a complètement changé, car l’accès à la Torah est quand même très facile, cependant même si les gens possèdent une Bible à la maison, ils ne la lisent malheureusement jamais. Cette fameuse Torah (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) très peu de personnes étudient ces choses là.
Il y a des personnes qui me demandent :
– « Benjamin, comment doit-on observer le shabbat ? »
Souvent je réponds :
– « As tu déjà lu la Torah ? c’est expliqué dedans … »
On me répond que :
– « Non, je ne lis pas la Torah. »
Les croyants ne réalisent pas le privilège qu’ils ont de savoir lire et d’avoir une Bible chez eux en accès libre. Tant qu’ils ne liront pas la bible, les gens sont condamnés à ne pas discerner la différence entre les commandements d’hommes et les commandements divins, ils sont condamnés à suivre les rabbins.
Si vous voulez en savoir plus sur le Talmud et la Torah je vous conseille la vidéo que j’ai faite il y a plusieurs mois.
Mais revenons en au passage d’Actes 10, où Kepha reçoit sa vision. La vision montrait des animaux dans la nappe. Il est vrai que certains passages du Talmud comparent les non-juifs à des animaux. Lisons un passage du Talmud.
Apprenez de là que le Miséricordieux dépossède le mâle gentil de sa descendance, comme il est écrit à propos des Égyptiens : « dont la chair est la chair des ânes, et dont la semence est la semence des chevaux » ( Ézéchiel 23 :20 ), c’est-à -dire , la progéniture d’un gentil mâle n’est pas considérée comme plus apparentée à lui que la progéniture des ânes et des chevaux. (source : https://www.sefaria.org/Yevamot.98a.3-4?lang=en&with=all&lang2=en)
Il faut savoir que le cheval et l’âne sont tous deux des animaux impures dans la Bible. Il y a aussi un passage dans le Talmud traité Keritot 6b. Il est en effet expliqué que les gentils, donc les non-juifs ne sont pas considérés comme des êtres humains. Dans ce passage les rabbins discutent sur l’huile d’onction du temple. En effet, d’après la Torah de Moïse, cette huile ne peut pas être appliquée sur le corps d’un homme.
Exode 30:31
31 Tu parleras aux enfants d’Israël, et tu diras : Ce sera pour moi l’huile de l’onction sainte, parmi vos descendants.
32 On n’en répandra point sur le corps d’un homme, et vous n’en ferez point de semblable, dans les mêmes proportions ; elle est sainte, et vous la regarderez comme sainte.
Dans le Talmud il est expliqué qu’on peut mettre de l’huile d’onction sur des objets ou des animaux.
La Guemara objecte : Certes, on est exempté dans le cas des animaux et des vases, comme il est écrit : « Cela ne sera pas appliqué sur la chair de l’homme » ( Exode 30 :32 ), et les animaux et les vases ne sont pas la chair d’ une personne. Il est également clair pourquoi on est exempté s’il l’applique à un cadavre, car une fois que quelqu’un est mort, le corps est appelé cadavre et non personne. Mais si l’on applique de l’huile d’onction aux gentils, pourquoi en est-il exempté ? Ne sont-ils pas inclus dans le sens du terme personne [ adam ] ? La Guemara explique : En effet, ils ne le sont pas. Comme il est écrit : « Et vous mes brebis, les brebis de mon pâturage, vous êtes un peuple [ adam ] » (Ézéchiel 34:31), d’où il est dérivé que vous, le peuple juif , êtes appelés adam , mais que les gentils ne le sont pas appelé Adam . (source : https://www.sefaria.org/Keritot.6b.19-20?lang=bi&with=all&lang2=en)
Ici on voit que dans le talmud les non-juifs n’étaient pas considérés comme des Adam, donc des être humains. Donc on comprend assez vite pourquoi Yahweh a envoyé cette vision de la nappe à Kepha, cela ne concernait évidemment pas le fait de manger ou non des animaux impures, mais cela concernait le fait de considérer certains être humains comme des animaux impures comme le fait la tradition orale.
Rendez vous compte, Kepha était un apôtre, il a vécu avec Yeshoua. Yeshoua lui a dit qu’il lui donnerait les clefs du royaume des cieux.
Matityahu (Matthieu) 16:19
Je te donnerai les clefs du royaume des cieux.
Donc Kepha était vraiment un homme si proche de la vérité, mais même lui il va continuer à observer certaines ordonnances du judaïsme qui le poussait à garder une distance avec les non-juifs.
Le passage d’Actes 10 avec la nappe est vraiment important, car il permet un rapprochement entre les tribus perdues et Juda, ces fameuses deux maisons d’Israël, Ephraïm et Juda. Si seulement les croyants pouvaient approfondir ce passage, car c’est si important pour le rassemblement des juifs et des chrétiens, pour qu’il ne fasse qu’un seul peuple. Si Yeshoua a donné 20% de son temps pour combattre les traditions humaines, ce n’était pas parce qu’il aimait la castagne avec les rabbins, le but derrière étant de rassembler en un seul corps les enfants d’Elohim dispersés à savoir les dix tribus perdues.
Yohanan (Jean) 11:51-52
51 Or, il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Yeshoua devait mourir pour la nation.
52 Et ce n’était pas pour la nation seulement ; c’était aussi afin de réunir en un seul corps les enfants d’Elohim dispersés.
Malheureusement, c’est l’inverse qui se passe. En effet, les chrétiens disent en lisant actes 10 que cela veut dire qu’on peut transgresser les lois alimentaires de la Torah de Moïse. Les juifs quant à eux s’entêtent toujours davantage à suivre le talmud au détriment de la Torah. Les juifs comme les chrétiens refusent toujours d’être soumis à la Torah de Moïse. Les deux maisons d’Israël ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour être réunies à nouveau.
Aujourd’hui encore beaucoup de nazaréens et de messianiques observent certaines traditions de la loi orale. Voici un extrait des fondements doctrinaux de Netivot Olam.
« Nous proclamons que les traditions hébraïques de l’époque du second Temple (surtout décrites dans la Mishnah et éventuellement dans les manuscrits de Qumran) qui ne transgressent pas la Bible et qui ne sont pas inutilement trop lourdes à porter, doivent être observées (au cas par cas). »
Nous voyons que les nazaréens de Netivot Olam observent encore en partie la loi orale et les traditions. Ils précisent que c’est fait au cas par cas. Ils utilisent des mots spécifiques. Mishnah au lieu de Talmud. Traditions hébraïques au lieu de traditions du judaïsme.
Mais alors pourquoi agir comme cela, si nous avons vu que les traditions et les commandements d’homme étaient désapprouvés par Yeshoua. La fondation de Netivot Olam dépend du rabbi James Trimm. En effet l’enseignement de ce rabbi concernant la loi orale est clairement affiché sur le site internet de Netivot Olam. (https://netivotolam.be/2022/10/07/les-nazareens-et-la-loi-orale-2/)
James Trimm est un rabbin qui enseigne le judaïsme nazaréen et qui a fondé la WNAE, la Worldwide Nazarene Assembly of Elohim, en Français l’Assemblée nazaréenne mondiale d’Elohim. Netivot Olam appartient à la WNAE, en ce sens qu’ils dépendent spirituellement de James Trimm dans leurs fondements doctrinaux.
Il ne faut pas confondre le judaïsme nazaréen avec les Israélites nazaréens du mouvement de Norman Willis. Norman Willis lui n’enseigne pas le judaïsme nazaréen.
Le judaïsme nazaréen c’est bien ce qu’enseigne le rabbin James Trimm sur ce site Nazarene Judaism (https://nazarenejudaism.com/?page_id=1588)
Le judaïsme nazaréen, c’est les personnes auxquelles était confronté Kepha et pour qui les traditions étaient d’une grande importance au point d’enguirlander un des apôtres de Yeshoua.
Actes 11:2-3
2 Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis lui adressèrent des reproches,
3 en disant : Tu es entré chez des incirconcis, et tu as mangé avec eux.
Shaoul va aussi reprendre Kepha, mais cette fois-ci pour le ramener à la vérité de l’Evangile. La vérité de l’évangile, ce sont ces fameux 20% du ministère de Yeshoua, cette lutte contre les judaïsants.
Galates 2:14
14 Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Pierre, en présence de tous : Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ?
Encore une fois le judaïsme dont parle Shaoul, c’est quand on s’appuie sur les traditions orales pour observer la Torah. Ces lois orales on peut les retrouver aujourd’hui dans le Talmud, la Mishna, la Guemara, la Halakha juive.
Mais revenons en à l’enseignement de James Trimm sur la loi orale. Ce cours est en 7 parties, mais on ne va pas tout lire, voyons ce qu’il dit ici.
La Torah écrite n’est pas complète en elle-même. Au contraire, elle présuppose que le lecteur a également accès à des informations supplémentaires. Par exemple, l’observance de la Torah implique l’utilisation du calendrier hébraïque. La Torah écrite ne nous indique nulle part le fonctionnement interne de ce calendrier, elle présuppose que cette information nous a également été transmise oralement par nos ancêtres. (https://netivotolam.be/2022/10/07/les-nazareens-et-la-loi-orale-2/)
Alors effectivement l’organisation de Netivot Olam utilise le calendrier de la Tekoufa. Ce calendrier repose sur l’observation de l’équinoxe de printemps, l’équinoxe est effectivement un concept qu’ont repris les rabbins pour leur calendrier. J’avais déjà fait une vidéo pour montrer que l’équinoxe n’est pas présente dans la Bible. Par contre, la Bible nous enseigne bien un calendrier. Si vous voulez en savoir plus sur le calendrier enseigné dans la Torah, j’ai fait un enseignement.
Donc ce que dit Trimm ici est faux, la Torah écrite au contraire nous indique le fonctionnement du calendrier et ce sont des rendez-vous qui dépendent des récoltes. L’orge est la plante utilisée pour démarrer l’année biblique conjuguée à l’observation de la nouvelle lune pour le début des mois.
Donc je ne vais pas vous lire toute l’étude de Trimm. Je veux surtout que vous compreniez l’état d’esprit qui se cache derrière. Le pourquoi du comment. La motivation qui a poussé James Trimm à aller étudier la loi orale c’est parce qu’il ne comprenait pas complètement la Torah.
Vous savez, la Torah écrite nous donne les grands principes, elle nous donne tout ce dont on a besoin, ni plus ni moins. Beaucoup de gens trouvent que la Torah n’est pas suffisante comme James Trimm.
« La Torah écrite n’est pas complète en elle-même. «
Cette déclaration est vraiment emblématique de la pensée judaïsante. Le souci qui se cache derrière cela, c’est un manque de confiance en Yahweh. Cependant quand Yahweh a donné la Torah écriture, voici l’attitude que les israélites ont eu :
Shemote (Exode) 24:7
Il prit le livre de l’alliance, et le lut en présence du peuple ; ils dirent : Nous ferons tout ce que Yahweh a dit, et nous comprendrons.
C’est ça la bonne attitude. Aujourd’hui, l’homme veut comprendre avant de faire, et si c’est trop compliqué, il ne fera rien.
Vous savez depuis 2015, je me suis mis a étudier le potager. En remettant les mains dans la terre, j’ai beaucoup appris et j’apprends encore beaucoup aujourd’hui. Je me rappelle qu’à l’époque un ami nazaréen judaïsant voulait lui aussi comprendre et pratiquer le potager, comment faire pour planter, et avoir des récoltes. Je me rappelle qu’il m’avait dit, “fait moi un protocole complet”, car il n’y comprenait pas grand chose, il voulait une procédure complète. Dans l’agriculture on utilise parfois des protocoles, date des semis, désherbage, tuteurage. Cependant, ceux qui ont déjà fait du potager savent que cela ne s’apprend pas vraiment avec des procédures, il faut surtout sortir, observer son sol, observer ses plantes, désherber, travailler la terre, enrichir le sol.
Cet ami nazaréen avait cette mentalité très procédurière. La mentalité procédurière, c’est un des aspects de la mentalité des pharisiens de l’époque. Lisons un passage qui nous montre cet état d’esprit procédurier.
Matityahu (Matthieu)10:9-14
9 Et étant parti de là, il vint dans leur synagogue.
10 Et voici, il s’y trouvait un homme qui avait une main sèche. Et ils l’interrogèrent disant : Est-il permis de guérir dans les jours de shabbat ? C’était afin de pouvoir l’accuser.
11 Mais lui leur dit : Quel sera l’homme d’entre vous qui aura une seule brebis, et qui, si elle tombe dans une fosse le jour du shabbat, ne la saisira et ne l’en retirera pas ?
12 Or, combien un homme ne vaut-il pas plus qu’une brebis ? Il est donc permis de faire du bien les jours de shabbat.
13 Alors il dit à l’homme : Étends ta main. Et il l’étendit ; et elle fut rendue saine comme l’autre.
14 Et les pharisiens étant sortis, tinrent conseil contre lui, afin de le faire périr.
Dans ce passage, on voit la mentalité ultra procédurière des pharisiens. Cette mentalité procédurière on l’a beaucoup remarqué lors de la crise du covid. Un ami m’a raconté qu’une femme qui avait accouché de son bébé à l’hôpital n’était pas vacciné pour le covid. On ne lui a pas permis de tenir son bébé après l’accouchement, parce qu’elle devait être vaccinée au préalable. Voici typiquement la mentalité contre laquelle se battait le Messie.
En lisant la Halakha juive j’ai retrouvé exactement le même genre de procédures qu’on pouvait trouver durant le covid. Vous allez voir c’est lunaire.
Une femme qui allaite et dont les seins sont engorgés peut tirer son lait pendant Chabbat, à condition de le tirer de telle manière que le lait soit gaspillé, par exemple dans l’évier ou dans un récipient contenant du savon, de sorte que le lait soit immédiatement gâché. Il est vrai que tirer du lait pendant Chabbat pour nourrir un bébé est interdit par la loi torahique en tant que tolada de Dash. Peninei Halakhah, Chabbat chapitre 28:7
(Source : https://www.sefaria.org/Peninei_Halakhah%2C_Shabbat.28.1.5?lang=bi&with=all&lang2=en)
Alors je vous rassure la Torah n’a jamais demandé de jeter du lait maternel le jour du shabbat. Dans ce chapitre 28 de la loi juive, ce sont des centaines de procédures sur les consignes à tenir pour des gens qui souffrent à shabbat.
Et on comprend pourquoi Yeshoua n’était pas autorisé à guérir un malade avec la main sèche, car les rabbins interdisent de guérir les maladies qui ne sont pas mortelles, graves ou urgentes.
Mais je vous invite vraiment à aller lire les centaines de procédures, ils expliquent s’il est permis de prendre tel médicament, si on a le droit d’ouvrir un emballage de médicament, si on a le droit d’étaler une crème pour soigner, si on peut utiliser un thermomètre, c’est vraiment lunaire. Ils obéissent à la loi orale (la tradition humaine) de telle façon qu’il n’y a plus aucune humanité et plus de bon sens.
Donc cette mentalité procédurière est un terreau fertile pour le judaïsme nazaréen. Si vous aimez les procédures, les protocoles précis, les recettes au milligramme près, faites attention, la Torah ne s’applique pas de cette façon.
Vous savez, plus on arrive à la fin des temps et plus l’esprit procédurier veut tuer les gens qui travaillent de leurs mains. Les agriculteurs aujourd’hui se suicident par centaine, car l’Europe les écrase sous des procédures infernales. Et finalement c’est ce qui se passe avec les rabbins, ils écrasent les croyants et détruisent leur foi.
Vous savez parfois on se demande pourquoi Yeshoua a choisi des pêcheurs comme apôtre, pourquoi ne pas avoir choisi des scribes, pourquoi avoir choisi des personnes manuelles et pas intellectuelles ? Et bien peut être pour éviter justement ces personnes procédurières. Un pêcheur, c’est quelqu’un qui doit faire preuve de bon sens, il ne prend pas ses décisions avec des procédures, mais il décide avec son expérience et selon les réalités du terrain. La Torah est un mode de vie concret, pas une série de procédures créées par des technocrates.
Maintenant relisons Matthieu 23, car beaucoup me disent qu’on doit observer la tradition enseignée par les rabbins selon ce que nous dit Yeshoua.
Matityahu (Matthieu) 23:1-3
1 Alors Yeshoua, parlant à la foule et à ses disciples, dit :
2 Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse.
3 Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent ;
Bon, si on s’arrête au milieu du verset trois, on pourrait croire qu’il faut absolument observer tout ce que disent les scribes et les pharisiens. C’est ce qu’on appelle sortir un demi verset de son contexte. Quand on lit tout le verset 3, on voit qu’il ne faut pas imiter les scribes et les pharisiens.
Matityahu (Matthieu) 23:3
3 Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent ; mais n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas.
Mais continuons au verset 4.
Matityahu (Matthieu) 23:4-6
4 Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.
5 Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements ;
6 ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ;
Donc Yeshoua nous dit de ne pas les imiter. Donc les tsitsit de 30 cm par exemple, ou même les téfilines, encore des éléments de la tradition orale. Je vous conseille les vidéos sur la mezouzah, les téfilines et sur les tsitsit pour comprendre ce que voulait dire Yeshoua.
Continuons dans Matthieu 23.
Matityahu (Matthieu) 23:7-8
7 ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi.
8 Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères.
Ici Yeshoua strike tout les rabbins messianiques, ou le rabbi James Trimm. Les messianiques se font également appeler des Rav et vous avez également Rabbi James Trimm comme on l’a vu tantôt. D’ailleurs, quand les rabbins parlent de Moïse, ils disent Mosheh Rabbénou. Ce qui renforce encore plus l’idée d’un rabbinisme déjà présent depuis Mosheh. Ils font de Mosheh un des leurs, pour s’attribuer son autorité. Mais les messianiques font la même chose, l’autre fois j’avais entendu un enseignant dire que l’apôtre Shaoul était un rabbin comme les autres.
On continue dans Matthieu 23.
Matityahu (Matthieu) 23:9
9 Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux.
Bon ici il strike les catholiques.
Matityahu (Matthieu) 23:10
10 Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Messie
Dans ce verset, Yeshoua rappelle ici que c’est lui le patron. Yeshoua est le seul qu’on peut appeler le patron.
Matityahu (Matthieu) 23:13
13 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.
Après Yeshoua continue de les reprendre, toujours avec la même expression « malheur à vous ». On peut retourner Matthieu 23 dans tous les sens qu’on veut, Yeshoua ne dit pas qu’on doit suivre les traditions du judaïsme rabbinique, au contraire, il les reprend très violemment et publiquement. Malgré que l’évangile de Matthieu a dédié un chapitre tout entier à nous alerter du rabbinisme, les croyants qui suivent les rabbins aujourd’hui sont toujours plus nombreux.
Maintenant nous allons étudier la conclusion de James Trimm dans son étude en faveur de la loi orale :
En tant que nazaréens, nous ne croyons pas que les rabbins du judaïsme pharisien/rabbinique aient eu le pouvoir de lier et de délier après le premier siècle, peut-être même pas avant le premier siècle.
Donc au début de sa conclusion, je suis à 100% d’accord et puis ça part en sucette :
Ainsi, nous ne devrions pas simplement accepter ces décisions, mais d’un autre côté, nous ne devrions pas les rejeter d’emblée.
En tant que nazaréens, nous ne devrions pas rejeter d’emblée le matériel du Talmud, nous devrions chercher à le comprendre. Ensuite, nous devrions « manger la datte et recracher le noyau ».
Dans l’exemple du calendrier de Netivot Olam, ils ont justement accepté le principe de l’équinoxe, qui pour moi est le noyau de la datte qu’ils auraient dû recracher. Avec ce calendrier basé sur l’équinoxe, ils ont mangé la datte et le noyau.
Vous savez, c’est une question d’orgueil le problème. L’apôtre Pierre s’est fait avoir. Il était retenu par une partie des lois orales. Alors qui peut se dire aujourd’hui :
– Oh tu sais, moi je suis supérieur à l’apôtre Pierre. Le talmud ne me fait pas peur. Je sais discerner le bien du mal dans les traditions rabbiniques.
Qui peut se dire aujourd’hui :
– Yeshoua a donné 20% de son temps pour nous alerter sur l’enseignement des rabbins de l’époque ? Oui et alors ? Qu’est-ce que ça peut faire, on est plus malin que ses apôtres.
Malheureusement, c’est l’attitude que je retrouve énormément dans le mouvement du retour à la Torah. Je vois une grande légèreté aujourd’hui quand on parle des traditions rabbiniques.
C’est l’orgueil de croire qu’on est plus intelligent que Kepha, l’orgueil de croire qu’on peut séparer le noyau de la datte. Pourquoi prendre ce risque malgré les avertissements répétés de Yeshoua, et des apôtres ?
Une autre attitude qui est derrière cela c’est quand Yahweh ne nous répond pas et que cela nous irrite. J’étais comme ça avant. Je ne supportais pas quand la compréhension de la Torah m’échappait. Je retrouve encore aujourd’hui cette boulimie de connaissance. Parfois les gens m’écrivent pour savoir, pour comprendre des choses qui leur échappent. Et souvent il y a des questions très étranges pour des débutants. Parfois je dis à la personne, ça va te servir à quoi de savoir cela ? Mais en fait la réponse c’est souvent : « Bah c’est juste pour savoir ». Un petit conseil que je peux vous donner: si vous mangez de la connaissance et que cela ne change rien à votre vie de tous les jours, c’est que vous êtes dans la boulimie. Vous savez, la Torah c’est notre nourriture. Mais pour certaines personnes, ce plat qui est complet n’est pas suffisant. Il faudra un petit excès de table. Combien de personnes aujourd’hui ont ce comportement avec la nourriture. Ils vont grignoter après le repas avec quelques nourritures ultra transformées devant la télé.
Si ce comportement existe avec la nourriture physique, il y a aussi son équivalent avec la nourriture spirituelle. Parfois le repas ne suffit pas à combler notre convoitise, il faudra un autre apport. Cela nous rappelle aussi le comportement des Israélites dans le désert. Yahweh leur avait donné une nourriture qui comblait tout leurs besoins nutritionnels, c’était la manne.
Bamidbar (Nombres) 11:5-6
5 Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Égypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx.
6 Maintenant, notre âme est desséchée : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne.
Mais beaucoup pensent que la nourriture que nous donne Yahweh ne nous suffit pas (Manne ou Torah écrite), et il leur faudra parfois un complément (traditions orales). On retrouve cette mentalité dans la déclaration de James Trimm.
« La Torah écrite n’est pas complète en elle-même. «
C’est typiquement ce que recherchent les gens qui lisent le talmud, car leur convoitise de connaissance n’est jamais satisfaite. Le Talmud et les traditions sont ce genre de nourritures ultras transformées qui comblent notre convoitise charnelle, mais qui nous rendent malade sur le long terme.
Vous savez il y a certaines choses qui m’échappent dans les commandements de la Torah. Je ne comprends pas tout. Mais je ne cours pas voir dans le talmud pour comprendre. J’accepte avec humilité de ne pas tout comprendre. Et quand je ne comprends pas, je demande à Yahweh de m’aider à comprendre par son Esprit. Il me répond la plupart du temps. Cela peut prendre un jour, une semaine, un mois ou même plusieurs années. Et peut-être que pour certaines questions il ne me répondra jamais. Il faut accepter de ne pas tout savoir, car certaines choses ne sont pas utiles dans notre vie de tous les jours.
1 Corinthiens 13:9
Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.
Il ne faut pas courir après la connaissance par boulimie. Il faut rechercher la connaissance pour que cela nous soit utile dans notre vie de tous les jours, car la Torah est un mode de vie et non un concours à qui a la plus grosse connaissance.
Pour conclure cette étude, nous voyons que certains apôtres ont eu des difficultés pour passer du sacerdoce des rabbins au sacerdoce de Melchisédek, celui du Messie Yeshoua.
Certains verront mon attitude anti-rabbin comme de la rébellion à l’autorité en place. En réalité, il faut voir cela comme de l’obéissance à Yeshoua.
On ne peut pas accepter certaines parties du ministère de Yeshoua et rejeter celles qui ne nous conviennent pas. Nous acceptons le salut en Yeshoua, son sacrifice, ses enseignements qu’il a donnés à ses disciples, à la foule, mais alors pourquoi certaines personnes refusent son combat contre l’autorité rabbinique en place ?
Pourquoi réinjecter des traditions rabbiniques à l’enseignement pur du Messie et de sa Torah qui se suffit à elle même ? S’il y a bien eu un changement de sacerdoce opéré par Yeshoua, alors pourquoi suivre l’ancien sacerdoce que Yeshoua désapprouve.
Donc vraiment je vous encourage à suivre ces fameux 20% du ministère de Yeshoua, quand il se battait contre l’autorité rabbinique, quand il se battait contre la loi orale. Soyons très prudents quant à notre rapport à la tradition. Inspirons nous des évangiles pour discerner les esprits de boulimie, les esprits procéduriers, les esprits discoureurs et séducteurs. Ils sont encore extrêmement actifs aujourd’hui.
Il faut prendre cet enseignement comme la remontrance qu’a donné Shaoul à Kepha, lui rappelant ce qu’est la vérité de l’Evangile. Si vous êtes encore lié avec les traditions du judaïsme et bien revenez à l’Evangile de Yeshoua.