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L’erreur de l’équinoxe

Dans cette étude, nous allons expliquer pourquoi il n’est pas nécessaire de fixer le début de l’année selon l’équinoxe de printemps et surtout, pourquoi c’est une grave erreur de le faire.

Avant de commencer à parler de l’équinoxe, je voudrais rappeler comment Yahweh veut que nous fixions le début de l’année. Les fêtes de Yahweh sont des fêtes agricoles, il est donc logique que ces fêtes dépendent de nos cultures, de nos champs.

Pendant la fête des pains sans levain, Yahweh veut que nous Lui apportions une offrande spéciale appelée l’offrande de la gerbe agitée (appelé omer, en hébreu). Yahweh dit de ne manger aucune des récoltes de l’année en cours jusqu’à ce que nous lui ayons présenté cet omer spécial (parfois appelé l’offrande des prémices).

Vayiqra (Lévitique) 23:10-11, 14
10 Parle aux enfants d’Israël et tu leur diras : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe, prémices de votre moisson.
11 Il agitera de côté et d’autre la gerbe devant Yahweh, afin qu’elle soit agréée : le sacrificateur l’agitera de côté et d’autre, le lendemain du shabbat.
14 Vous ne mangerez ni pain, ni épis rôtis ou broyés, jusqu’au jour même où vous apporterez l’offrande à votre Elohim. C’est une loi perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez.

C’est vraiment une bonté de la part de Yahweh de nous permettre de lui apporter de l’orge sous forme de prémices, c’est-à-dire qui n’est pas encore complètement mature donc sèche et dure. Et cela dans le but que nous puissions commencer à manger de nos récoltes dès que possible.  

On retrouve toujours ce phénomène des prémices, même pour ceux d’entre nous qui ont un potager. Il y a toujours des fruits ou légumes un peu plus précoces, qu’on appelle prémices. Cette année sur mon cerisier, avant que le gros de la récolte ne commence, une vingtaine de cerises étaient en avance. L’année dernière c’était un plant de maïs, il était mûr plusieurs semaines avant les autres. Pareil pour les pommes de terre primeur qui sont consommées bien avant leur pleine maturation. C’est comme si tous les végétaux avaient été créés par Yahweh pour lui offrir des prémices.

Évidemment quand nous offrons les prémices, il doit y avoir quelque chose à manger.
Il va donc de soi que la meilleure façon d’éviter d’apporter à Yahweh une offrande sans valeur est d’attendre que nous ayons déjà aperçu physiquement de l’orge aviv dans le pays d’Israël avant de déclarer la tête de l’année. Si nous procédons ainsi, il n’y a aucune possibilité de contrarier Yahweh, en lui présentant une gerbe immangeable. Cette méthode est simple et infaillible, deux caractéristiques que Yahweh aime. Alors pourquoi commencer le début de l’année avec un autre élément comme avec l’équinoxe ? D’autant plus que l’équinoxe n’a pas d’influence sur la maturité de nos champs et de nos cultures. Pourquoi beaucoup de calendriers aujourd’hui utilisent l’équinoxe ?

Certaines personnes veulent en effet faire les choses d’une autre manière. Il y a donc des partisans qui essaient de fusionner le concept grec de l’équinoxe avec les Écritures.

Mais alors qu’est-ce qu’un équinoxe ? Un équinoxe est défini comme le moment où le jour et la nuit sont de durée égale. Ce phénomène arrive deux fois par an, au printemps et à l’automne dans l’hémisphère nord. Dans l’hémisphère sud les saisons sont inversées, donc on les appelle différemment. L’équinoxe de printemps tombe en automne dans l’hémisphère sud, donc on l’appelle l’équinoxe de mars.

Ce concept de l’équinoxe a été établi pour la première fois par l’astronome chaldéen (babylonien) Kidinnu vers 379 avant notre ère. Cela n’a donc rien à voir avec la Torah de Mosheh. Les Babyloniens et aussi les Grecs prêtaient attention à l’astrologie et aux mouvements des corps célestes. 

Certaines personnes pensent que le mot tekoufah ( תְקוּפָה ) fait référence à un équinoxe dans le Tanach (Ancien Testament), car c’est ainsi que le mot est utilisé aujourd’hui. Cependant, nous venons de voir que le concept de l’équinoxe n’existait pas encore à l’époque de Mosheh. 

Beaucoup de mots peuvent changer de définition au fil des siècles. Par exemple, le mot secte dans les écritures faisait référence à une dénomination. Mais aujourd’hui il veut dire une communauté endoctrinée par un gourou, un groupe de personnes sous l’emprise de manipulateurs.

Comme nous le montrerons, c’est également le cas du mot tekoufah, puisque le concept d’équinoxe n’existait même pas dans les années où le Tanach a été écrit.

La concordance de Strong définit une tekoufah comme un cycle complet de temps (c’est-à-dire un circuit complet) ou une « révolution », sans aucune mention d’équinoxe.

Concordance Strong n°8622 tequwphah, tequphah (tek-oo-faw’, tek-oo-faw’) revenir, circuit en temps ou espace, un tour, une course.
SGD : la fin, le cours, être révolue (l’année), achever sa course (le soleil) 

Ces définitions ne disent rien sur un équinoxe. Elles ne font aucune référence à des parts égales de jour et de nuit. Il est juste mentionné de faire le tour, circuler, faire un circuit. En d’autres termes, ils se réfèrent à l’achèvement d’un cycle de temps (quelle qu’en soit la durée).

Le mot tekoufah ( תְקוּפָה ) ne se trouve que quatre fois dans les Écritures, et nous examinerons donc les quatre pour montrer que cela n’a rien à voir avec l’équinoxe. La première instance est dans les Psaumes chapitre dix-neuf.

Tehilim (Psaumes) 19:2-7
2 Les cieux racontent la gloire d’Elohim, et l’étendue fait connaître l’œuvre de ses mains.
3 Le jour parle au jour, et la nuit enseigne la nuit.
4 Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont la voix ne s’entende pas.
5 Leur voix se répand par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde. Là, il a dressé un pavillon pour le soleil.
6 Et lui, il est comme un époux sortant de sa chambre nuptiale ; il se réjouit, comme un héros, de parcourir la carrière.
7 Son point de départ est à l’extrémité des cieux, son orbite (tekoufah) embrasse leur étendue : rien ne se dérobe à sa chaleur.

Les théoriciens de l’équinoxe suggèrent que le verset 7 fait référence à un équinoxe parce qu’il parle de la façon dont le soleil parcourt un circuit d’un bout à l’autre du ciel. Cependant, la définition d’un équinoxe est lorsque le jour et la nuit sont de durée égale, et ce passage ne dit rien à propos de ce sujet. Ce passage parle du mouvement du soleil, même si nous savons aujourd’hui que c’est la terre qui tourne autour du soleil d’un point de vue astronomique.

De toute évidence, le mot tekoufah ne signifie pas équinoxe dans ce contexte, car si nous essayons de substituer le mot équinoxe dans la lecture, nous obtenons un non-sens.

Tehillim (Psaumes) 19:7 (Version absurde)
7 Son point de départ est à l’extrémité des cieux, son équinoxe embrasse leur étendue : rien ne se dérobe à sa chaleur.

Oui, le soleil se lève à l’est, et il se couche à l’ouest ; mais cela ne signifie pas que la Torah nous ordonne de commencer notre calendrier après l’équinoxe (lorsque le jour et la nuit sont de longueur égale); et suggérer que c’est le cas, c’est déformer sérieusement le texte.

Le mot tekoufah est également utilisé dans Exode 34:22. Yahweh nous dit d’observer la fête de la récolte (c’est-à-dire des tabernacles) à la fin de l’année (tekoufat hashanah, תְּקוּפַת הַשָּׁנָה ). Les défenseurs de l’équinoxe disent que cela fait référence à l’équinoxe d’automne, mais ce qu’il dit en réalité, c’est qu’à la fête de la récolte (c’est-à-dire, des tabernacles), l’année agricole a fait un circuit complet et ce sont les dernières récoltes avant l’hiver qui marquera la fin de l’année d’un point de vue agricole.

Shemote (Exode) 34:22
22 Tu célébreras la fête des semaines, des prémices de la moisson du froment, et la fête de la récolte, à la fin (tekoufah) de l’année.

Nous savons que ce mot ne peut pas signifier « équinoxe » pour les mêmes raisons que nous avons vues précédemment : si nous substituons le mot équinoxe dans ce passage, nous obtenons une absurdité.

Shemote (Exode) 34:22 (Version absurde)
22 Tu célébreras la fête des semaines, des prémices de la moisson du froment, et la fête de la récolte, à l’équinoxe de l’année.

Nous devons comprendre que le mot tekoufah ne veut pas dire la même chose que le mot fin (dans la plupart des langues européennes). Il se réfère plutôt à l’achèvement d’un cycle (et dans ce cas, l’achèvement du cycle des trois fêtes annuelles de pèlerinage). C’est un sens poétique, et nous ne devons pas le mutiler.

L’utilisation suivante est dans 1 Samuel 1:20, où il est dit que « dans le cours du temps » (l’tekufat hayamim) Anne conçut et enfanta un fils.

1 Smouel (Samuel) 1:20
20 Au terme de la période (tekoufah), Anne, qui avait conçu, enfanta un fils et lui donna le nom de SAMUEL, parce que, dit-elle, j’ai demandé cet enfant à Yahweh.

Le sens littéral de l’tekufat hayamim est « au cours des jours ». Dans ce cas, cela fait référence au début et au terme de la grossesse d’Anne. On voit facilement que la tekoufah est ici utilisée pour parler du cycle des 9 mois d’une grossesse humaine. Et si nous essayons d’insérer le terme équinoxe ici, nous obtenons un non-sens total.

1 Samuel 1:20 (Version absurde)
20 Il arriva donc, à l’équinoxe des jours, qu’Anne devint enceinte et enfanta un fils, et l’appela du nom de Samuel, en disant: « Parce que je l’ai demandé à Yahweh. »

Enfin, le mot tekoufah apparaît également dans 2 Chroniques 24:23, qui nous raconte comment l’armée de Syrie est venue contre Juda et Jérusalem lors de la tekoufat hashana, ou le « cycle de l’année ». 

2 Chroniques 24:23
23 Quand l’année fut révolue, l’armée des Syriens monta contre Joas, et vint en Juda et à Jérusalem. Ils tuèrent parmi le peuple tous les chefs du peuple, et ils envoyèrent au roi de Damas tout leur butin.

De toute évidence, aucun des quatre endroits où le mot tekoufah est utilisé dans les Écritures ne fait référence à un équinoxe. Au lieu de cela, ils se réfèrent à la course quotidienne du soleil dans le ciel, à l’achèvement des trois fêtes de pèlerinage annuelles, à la gestation des quarante semaines de la maman de Samuel et au moment où les rois sont partis en guerre.

Pourtant, étonnamment, certaines personnes insistent encore sur le fait que c’est la preuve que nous ne pouvons pas commencer l’année biblique avant que l’équinoxe de printemps ne soit passé, sur la base de Genèse 1:14-19.

B’reisheet (Genèse) 1:14-15
14 Elohim dit : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ;
15 et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.

Les défenseurs de l’équinoxe soutiennent que lorsque Genèse 1:14 dit que le soleil et la lune sont utilisés pour séparer le jour de la nuit, cela fait référence à l’équinoxe (lorsque le jour et la nuit sont de longueur égale). Cela semble être tiré par les cheveux. Si Yahweh veut que nous passions par l’équinoxe, pourquoi ne le dit-il pas tout simplement ? Et comment Yahweh peut-il nous ordonner d’utiliser l’équinoxe, alors que l’idée a été inventée quelque 1500 ans après le don de la Torah (par les Grecs, pas avant) ?

En réponse, les partisans de l’équinoxe attaquent la méthode de l’orge aviv, rétorquant que le commandement d’établir la tête de l’année par l’orge n’est pas non plus directement énoncé dans la Torah. Cependant, leur argument ne tient pas, car comme nous l’avons déjà vu, il faut s’assurer que l’orge soit comestible (aviv) avant de pouvoir tenir l’offrande de la gerbe agitée, alors que l’équinoxe n’a absolument rien à voir avec la gerbe agitée.

Examinons à nouveau Exode 9:31, où l’on nous dit que l’orge était déjà en épi (aviv).

Shemote (Exode) 9:31
31 Le lin et l’orge avaient été frappés, parce que l’orge était en épis et que c’était la floraison du lin ;

Les Écritures se font un devoir de nous dire que le premier mois de l’année arriva peu de temps après que l’orge fut aviv.

Shemote (Exode) 12:2
2 Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l’année.

Shemote (Exode) 13:4
4 Vous sortez (d’égypte) aujourd’hui, dans le mois des épis (aviv).

Shemote (Exode) 34:18
18 Tu observeras la fête des pains sans levain ; pendant sept jours, au temps fixé dans le mois des épis (aviv), tu mangeras des pains sans levain, comme je t’en ai donné l’ordre , car c’est dans le mois des épis (aviv) que tu es sorti d’Égypte.

Nous voyons dans ces trois passages que le premier des mois est l’aviv et que c’est dans ce mois que nous devons faire la fête des pains sans levain.
On ne peut pas en dire autant de l’équinoxe.

Nous pourrions ajouter un autre argument contre l’utilisation de l’équinoxe. C’est le même argument que j’avais utilisé dans la vidéo sur les anniversaires. Dans le calendrier satanique d’Anton LaVey, nous avions dit que l’anniversaire est la fête la plus importante pour les sataniques, car c’est la glorification de nous même à travers une fête. Mais dans la religion enseignée par les apôtres, nous ne devons pas nous occuper de nous même, mais plutôt nous soucier des autres.

Yaakov (Jacques) 1:27
27 La religion pure et sans tache, devant Elohim notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.

Et bien l’équinoxe est aussi quelque chose de très important pour Anton LaVey et les satanistes du monde entier. Nous pouvons lire cela sur la page wikipédia du calendrier sataniste :

Ces dates sont considérées comme « sacrées » dans de nombreuses religions païennes (voir fête païenne). LaVey décrit brièvement leur importance, les citant comme marqueurs du premier jour de chaque saison, sans développer les raisons de leur importance comme il le fait pour Walpurgisnacht et Halloween. (source wikipédia)

Nous pourrions nous arrêter ici. Mais on nous rétorque souvent que Yeshoua, durant son ministère, n’a jamais critiqué les rabbins concernant leur calendrier. Yeshoua suivait le calendrier en vigueur et faisait les fêtes en même temps que les rabbins.

Voyons donc à présent comment les rabbins utilisaient encore l’orge aviv du temps de Yeshoua. Et voyons surtout comment ils sont progressivement passés au système de l’équinoxe et surtout pourquoi ils ont fait cela.

Avant de commencer à discuter de cela, il est important de comprendre ce concept de l’intercalation. Intercaler, c’est insérer un jour ou un mois dans un calendrier. Par exemple, dans le calendrier grégorien, on ajoute un jour, le 29 février durant les années bissextiles. Mais dans d’autres calendriers on peut ajouter 1 mois. Voilà l’aparté est terminée.

Les rabbins ont d’abord décidé d’introduire l’équinoxe dans leur processus d’intercalation, dans lequel la tête de l’année est établie. (Le simple fait que l’équinoxe n’ait pas toujours été inclus dans le processus d’intercalation rabbinique dit quelque chose d’important, mais il en va de même pour la manière dont l’équinoxe a été inclus pour la première fois.)

Rabbi Gamliel (Gamaliel) était le professeur de Shaoul (Paul).

Ma’asei (Actes) 22:3
3 Je suis en effet un Juif, né à Tarse de Cilicie, mais élevé dans cette ville aux pieds de Gamli’el, enseigné selon la rigueur de la Torah de nos pères, et j’ai été zélé envers Elohim comme vous l’êtes tous aujourd’hui !

Gamliel était aussi un contemporain de Yeshoua.

Ma’asei (Actes) 5:34
34 Alors un membre du conseil se leva, un pharisien nommé Gamli’el, un maître de la Torah tenu en respect par tout le peuple, et leur ordonna de mettre les apôtres dehors pour un peu de temps. 

Le récit historique du Talmud babylonien traité Sanhédrin 11b nous dit donc qu’environ en l’an 50 de notre ère, Gamliel a commencé à établir la tête de l’année en se basant non seulement sur l’orge, mais aussi sur l’état des colombes naissantes et des agneaux nouveau-nés.

Talmud babylonien, Sanhédrin 11b
Il est arrivé une fois que Rabban Gamliel était assis sur une marche sur le mont du temple, et le scribe bien connu Yochanan se tenait devant lui avec trois feuilles coupées [de parchemin] posées devant lui. Il [Gamliel] lui dit [Yochanan]… « Prends la troisième [feuille] et écris à nos frères, les exilés de Babylone et à ceux de Médéa, et à tous les autres [fils] exilés d’Israël, disant : ta paix soit grande pour toujours! Nous vous prions de vous informer que les colombes sont encore tendres, que les agneaux sont encore jeunes et que l’aviv [orge] n’est pas encore mûr. Il me semble judicieux, à moi et à mes collègues, d’ajouter trente jours à cette année.

Ce passage illustre parfaitement comment les rabbins voient leur autorité en matière de Torah. Les rabbins ne croient pas qu’il soit de leur devoir de suivre la Torah de Mosheh à la lettre. Au contraire, ils croient que Yahweh a donné à Mosheh le pouvoir d’établir la «loi de la Torah» comme il l’entendait; et qu’à la mort de Mosheh, l’autorité d’établir la « loi de la Torah » a ensuite été transférée à ses successeurs (c’est-à-dire Josué, etc.). Parce que les rabbins se considèrent comme les héritiers de cette autorité, ils n’ont aucun scrupule à changer la Torah à leur convenance, comme lorsque Gamliel l’a fait lorsqu’il a pris en compte les jeunes colombes et les agneaux nouveau-nés (en plus de la maturité de l’orge). Malgré tout, nous voyons qu’il utilisait encore la maturité de l’orge pour déterminer s’il fallait ou non ajouter un mois supplémentaire, ce qu’on appelle intercalation. Malheureusement il était déjà en train d’ajouter d’autres éléments comme les agneaux et les colombes.

Le Talmud rapporte également comment le fils de Gamliel, Rabban Shimon ben Gamliel I, a été confronté à une situation similaire une génération plus tard, et a rendu une décision identique, reportant le début de l’année civile en fonction de facteurs autres que l’orge aviv. Rabban Yannai cite Rabban Shimon ben Gamliel ci-dessous.

Talmud babylonien, Traité Sanhédrin 11a
R. Yannai a dit au nom de R. Shimon b. Gamliel: « Nous vous prions de vous informer que les colombes sont encore tendres, et les agneaux sont encore jeunes, et l’aviv n’est pas encore mûr. J’ai réfléchi à la question et j’ai pensé qu’il convenait d’ajouter trente jours à cette année.

Entre les années 50 à 80 de notre ère, la tête de l’année n’était plus basée uniquement sur l’orge, mais était basée sur un total de trois facteurs agricoles.

  1. L’état de l’orge
  2. L’état des colombes naissantes
  3. L’état des agneaux nouveau-nés

D’un certain point de vue, cette décision avait du sens. L’orge, les colombes et les agneaux doivent tous être à un certain état de maturité avant que la Pâque et la gerbe agitée puissent être offertes. Cependant, si nous nous arrêtons pour y penser, lorsque l’orge est aviv, les agneaux et les jeunes colombes seront également prêts, donc vraiment il n’y a jamais eu besoin d’élargir la portée au-delà de ce que Yahweh ordonne. Mais c’est important, car nous voyons la façon dont fonctionne l’esprit rabbinique. Une fois qu’un « précédent juridique » avait été établi pour élargir le champ d’application pour prendre en considération d’autres facteurs agricoles, il était simple d’élargir un peu plus le champ d’application, pour inclure l’équinoxe. C’est pour cette raison que l’équinoxe a finalement pu remplacer l’orge au stade aviv, en quelques années seulement. 

Les œuvres de Flavius ​​​​Josèphe sont datées d’environ 90 de notre ère, environ 60 ans après la mort de Yeshoua. En écrivant pour un mécène romain, Josèphe a déclaré que les Juifs établiraient le début de leur année civile au mois romain de Xanthicus.

Josèphe, Antiquités Judaïques 3:10:5, vers 93-94 CE, traduction de Whiston
« Au mois (greco-romain) de Xanthicus, que nous appelons Nissan, et qui est le début de notre année, le quatorzième jour de la lune mois, quand le soleil est en Bélier (car c’est en ce mois que nous avons été délivrés de la servitude sous les Égyptiens)… “

Alors que Josèphe était autrefois un prêtre très respecté, nous devons nous rappeler que Jérusalem est tombée aux mains des Romains en 70 de notre ère, et à l’époque où Josèphe a écrit les Antiquités Judaïques, il écrivait pour plaire à un mécène gréco-romain. Puisqu’il dépendait de plaire à ce mécène gréco-romain pour gagner sa vie, il a probablement formulé son explication en des termes que son mécène pouvait facilement comprendre.

C’est probablement en raison de l’assujettissement romain que des termes latins tels que l’équinoxe ont fait leur chemin dans le Talmud. La première utilisation du terme équinoxe se trouve dans le Talmud Traité Sanhédrin 11b, daté d’environ 100 de notre ère, quelque 30 ans après la chute de Jérusalem (et peut-être quelque 1 600 ans après le don de la Torah).
[Avant de lire cet extrait du Talmud, il faut préciser ce qu’est l’intercalation. Intercaler, c’est insérer un jour ou un mois dans un calendrier.]

Talmud babylonien, Sanhédrin 11b
“Nos rabbins ont enseigné : ‘L’année intercalée est basée sur trois choses : sur l’aviv, sur le fruit des arbres et sur l’équinoxe. Sur la base de deux d’entre eux, l’année est intercalée, mais sur la base de l’un d’eux seul, l’année n’est pas intercalée; mais quand l’Aviv en fait partie, tout le monde est content.”

Tout le monde était content lorsque l’orge aviv était l’un des facteurs utilisés pour déterminer la tête de l’année, mais ce n’est pas la même chose que de prendre un soin extrême à s’en tenir à la lettre de la Torah de Yahweh. En fait, ce passage est une illustration parfaite du genre de chose que Yahweh interdit dans Deutéronome 4:2, où Il nous dit de ne pas ajouter à Ses lois, afin que nous puissions garder Ses lois (plutôt que nos propres lois).

Devarim (Deutéronome) 4:2
2 « Tu n’ajouteras rien à la parole que je te prescris, et tu n’en retrancheras rien, afin que tu gardes les commandements de Yahweh ton Elohim, que je te prescris. »

Remarquez comment le langage spécifique implique que si nous ajoutons aux commandements de Yahweh, ce ne sont plus Ses commandements, mais les nôtres. C’est exactement ce que font nos frères rabbiniques (à la fois orthodoxes et messianiques) lorsqu’ils décident eux-mêmes de ce qu’est la « loi de la Torah » (au lieu de s’accrocher à la Torah de Yahweh).

Nos frères et sœurs juifs ont continué à déterminer la tête de l’année depuis le mont du temple, tant qu’ils avaient encore un accès libre à Jérusalem. Cependant, après que les Juifs ont été impitoyablement écrasés à la suite de la révolte de Bar Kochba vers 135 CE, les Romains ont alors interdit aux Juifs d’entrer dans n’importe quelle partie de la Judée (sud d’Israël). Parce que les rabbins ne pouvaient plus entrer dans les régions plus chaudes, comme Gaza et la vallée du Jourdain (où l’orge mûrit le plus tôt), il n’était plus possible pour les rabbins de baser la tête de l’année sur l’orge aviv. Pourtant, puisque les rabbins avaient déjà établi un « précédent légal » consistant à baser la tête de l’année sur autre chose que l’orge, ils étaient maintenant mentalement préparés à adopter un calendrier créé par l’homme dans lequel la tête de l’année était basée principalement sur l’équinoxe.

Le changement se fait souvent lentement. Il est intéressant de noter que même après 135 de notre ère (cent ans après le ministère de Yeshoua), les rabbins enseignaient toujours qu’il n’était pas idéal d’établir (ou d’intercaler) la tête de l’année avant que l’orge aviv ne soit observée. Nous le savons parce que le Traité Sanhédrin 12a (qui date d’après 135 de notre ère) parle d’une époque où Rabbi Akiva intercalait trois ans à l’avance. La raison pour laquelle il a fait cela est qu’il était en prison après la révolte de Bar Kochba, risquant d’être exécuté. (Bien que son rôle dans la révolte de Bar Kochba ne soit pas clair, il a été exécuté en 137 de notre ère.)

Talmud babylonien, Traité Sanhédrin 12a
Nos rabbins ont enseigné : Nous ne pouvons pas dans l’année en cours, intercaler l’année suivante, ni intercaler trois
années de suite.
R. Shimon a déclaré : [Cependant,] il est arrivé une fois que R. Akiva, lorsqu’il était détenu en prison (à la suite de la révolte de Bar Kokhba), intercalait trois années de suite.

Le rabbin Akiva a peut-être estimé qu’il était nécessaire d’établir le début de l’année trois ans à l’avance car la nation était en plein désarroi. Il a peut-être estimé qu’il était nécessaire de gagner du temps pour que ses frères se remettent de leur misérable défaite aux mains des Romains et d’établir une nouvelle direction.

Le judaïsme rabbinique, cependant, est orienté vers la loi, et il soutient que tout précédent juridique ancien justifie une décision similaire (même si cette décision va à l’encontre de la Torah de Mosheh). Ainsi, lorsque les Romains ont interdit aux Juifs d’entrer en Judée (c’est-à-dire le sud d’Israël, où l’orge mûrit le plus tôt), ils ont dû se retirer en Galilée et chercher un autre moyen d’établir la tête de l’année. Puisqu’il y avait déjà un précédent impliquant l’utilisation de l’équinoxe, et puisqu’ils ne pouvaient plus faire leur observation quand les prémices de l’orge devenaient aviv, ils pensaient qu’ils avaient de bonnes raisons d’intercaler les années en Galilée. Cela peut expliquer une entrée ultérieure dans le Sanhédrin 11b, qui, selon certains érudits, a été écrite après la révolte de Bar Kochba (c’est-à-dire après 135, mais avant les années 200).

Talmud babylonien, Sanhédrin 11b
Nos rabbins ont enseigné : Les années ne peuvent être intercalées qu’en Juda ; mais s’il a été intercalé en Galilée, il tient.

En 200 de notre ère, le Sanhédrin s’est officiellement déplacé en Galilée afin de trouver un soulagement à la persécution romaine (ici appelé par euphémisme « le mauvais œil ») :

Talmud de Jérusalem, Sanhédrin 1:18:3b
« Il est arrivé une fois que 24 villages du domaine de Rabbi [Judah le Prince] se sont réunis pour intercaler l’année à Lod [près de l’actuel aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv]. Le mauvais œil [c’est-à-dire les soldats romains] les pénétra, et tous moururent en une seule occasion. À partir de ce moment-là, ils ont retiré l’intercalation de l’année de Juda et ont définitivement établi le rite en Galilée.”

Des euphémismes, tels que « le mauvais œil », étaient généralement utilisés pour éviter d’être punis pour avoir enregistré les péchés de l’Empire romain (car de telles choses étaient généralement punies de mort). Ayant été interdits de Jérusalem et de Judée, les rabbins n’avaient d’autre choix que d’adopter de nouveaux moyens de déclarer la tête de l’année. Finalement, au quatrième siècle de notre ère, les rabbins ont créé un calendrier appelé le calendrier Hillel II, qui utilise un brillant algorithme mathématique pour approximer la date à laquelle l’orge arrive réellement à maturité dans le pays. Fait intéressant, cet algorithme ne déclare jamais la tête de l’année avant l’équinoxe vernal. Bien qu’il y ait des erreurs et des problèmes avec ce calendrier, la plupart des années, il se rapproche de l’apparition de la nouvelle lune à un jour ou deux jours près.

Même si nos frères juifs sont maintenant de retour dans le pays, les rabbins utilisent encore le calendrier Hillel II à ce jour (2023), et c’est un problème. Alors que le calendrier Hillel II était une solution brillante pendant les années où le frère Juda était incapable d’observer la maturation de l’orge en terre d’Israël, maintenant qu’ils sont à nouveau capables d’observer directement la maturité de l’orge, le temps est venu (et c’est maintenant) de retourner à la Torah du Père comme Il dit de la garder (sur la base de l’orge aviv seule).

Cet article est une étude du frère Norman Willis appelée « The Equinox Error »

 

 

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