Yom Terouah (Le jour des trompettes)


Nous avons vu dans d’autres enseignements comment la tête de l’année devrait être déclarée lorsque le premier croissant de la nouvelle lune est physiquement aperçu depuis la Terre d’Israël, et après que l’orge de la Terre d’Israël soit devenue Aviv.

La proclamation du début de l’année établit le calendrier de toutes les Fêtes du premier mois, y compris la Pâque, la Fête des Pains sans Levain, la Gerbe Agitée et même la Pentecôte. Toutes ces dates de fête peuvent être déterminées dès que la tête de l’année est connue. Cependant, pour les fêtes du septième mois, cela est différent. En effet, il faudra attendre l’observation du premier croissant de la nouvelle lune du septième mois pour connaître les dates des Fêtes car Yahweh contrôle finalement le temps. Personne ne sait le jour ni l’heure.

Le Jour de la Nouvelle Lune du septième mois est appelé Yom Terouah (יוֹם תְּרוּעָה). Ceci est souvent traduit par le « Jour des trompettes », bien qu’il se traduise en réalité plutôt par le « Jour du son » ou le « Jour des cris ». La concordance de Strong nous dit que le mot « Terouah » (תְּרוּעָה) fait référence à une acclamation de joie, en particulier des trompettes, et aussi à un cri de bataille ou à un cri d’alarme.

Concordance Strong n°8643 teruw`ah (ter-oo-aw’); de la racine Strong n°7321 ; alarme, signal, son de trompette, cri, hurlement ou cri de guerre ou d’alarme ou de joie.

Avec cette explication, considérons Nombres 10:8-9, qui nous dit que chaque fois qu’Israël sortait au combat, les prêtres sonnaient des trompettes d’argent, sonnant l’alarme afin que Yahweh se souvienne d’Israël et le sauve de ses ennemis.

Bamidbar (Nombres) 10:8-9
8 Les fils d’Aaron, les sacrificateurs, sonneront des trompettes. Ce sera une loi perpétuelle pour vous et pour vos descendants.
9 Lorsque, dans votre pays, vous irez à la guerre contre l’ennemi qui vous combattra, vous sonnerez des trompettes avec éclat, et vous serez présents au souvenir de Yahweh votre Elohim, et vous serez délivrés de vos ennemis.

Israël a également reçu l’ordre de sonner avec des trompettes d’argent lors de leurs fêtes désignées, au début de leurs mois, sur les sacrifices de leurs offrandes de paix et dans leur «jour de joie». Les érudits diffèrent quant à savoir si ce «jour de joie» est une référence au shabbat, à la fête des tabernacles ou à un autre jour.

Bamidbar (Nombres) 10:10
10 Dans vos jours de joie, dans vos fêtes, et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d’actions de grâces, et elles vous mettront en souvenir devant votre Elohim. Je suis Yahweh votre Elohim.

Mais s’il nous est ordonné de sonner dans les trompettes d’argent au début de chacun de nos mois, alors qu’est-ce qui différencie Yom Terouah de tout autre jour de nouvelle lune ? En effet, si on doit sonner du shofar à chaque nouvelle lune et qu’on doit aussi sonner du shofar à Yom terouah qui est aussi la nouvelle lune du septième mois, quelle est donc la différence avec un Rosh Hodesh classique ?

Une chose qui distingue Yom Terouah des autres nouvelles lunes est la façon dont Israël n’est pas censé travailler ce jour-là, mais il lui est ordonné d’avoir un jour de repos réservé.

Bamidbar (Nombres) 29:1
1 Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez une sainte convocation : vous ne ferez aucune œuvre servile. Ce jour sera publié parmi vous au son des trompettes.

Dans les cinq versets suivants, Yahweh prescrit les offrandes que nous devons lui apporter ce jour-là.

Bamidbar (Nombres) 29:2-6
2 Vous offrirez en holocauste, d’une agréable odeur à Yahweh, un jeune taureau, un bélier, et sept agneaux d’un an sans défaut.
3 Vous y joindrez l’offrande de fleur de farine pétrie à l’huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier,
4 et un dixième pour chacun des sept agneaux.
5 Vous offrirez un bouc en sacrifice d’expiation, afin de faire pour vous l’expiation.
6 Vous offrirez ces sacrifices, outre l’holocauste et l’offrande de chaque mois, l’holocauste perpétuel et l’offrande, et les libations qui s’y joignent, d’après les règles établies. Ce sont des sacrifices consumés par le feu, d’une agréable odeur à Yahweh.

Certains comparent les offrandes de Yahweh à un barbecue en plein air, et un barbecue sent toujours bon pour le nez humain. Cependant, puisque Yahweh est Esprit, se pourrait-il que la raison pour laquelle Il dit que ces choses sont une “bonne odeur” est que cela Lui plaît chaque fois que nous renonçons volontairement à ce que nous voulons, afin de suivre Sa parole ?

Lévitique 23 confirme que nous devons observer Yom Terouah comme un mémorial Saint, et lui apporter une offrande faite par le feu.

Vayikra (Lévitique) 23:23-25
23 Yahweh parla à Mosheh, et dit :
24 Dis ceci aux enfants d’Israël : Au premier jour du septième mois, vous célébrerez par le son des trompettes un shabbat, pour servir de mémorial (souvenir), et il sera appelé saint.
25 Vous ne ferez aucune œuvre servile, et vous offrirez à Yahweh des sacrifices consumés par le feu.

Mais quelle est la signification profonde de Yom Terouah ? Yom Terouah est parfois appelé « la fête dont nul ne connaît ni le jour ni l’heure » car on ne peut savoir à l’avance ni le jour ni l’heure à laquelle elle commencera. Nous devons plutôt attendre que Yahweh nous montre le premier croissant de sa nouvelle lune.

Comme nous le verrons dans d’autres études, Yeshoua est probablement né le premier jour de la Fête des Tabernacles. Nous avons déjà vu qu’il a été mis à mort en accomplissement de la Pâque (Pessah), et qu’il a également accompli les jours des pains sans levain, la gerbe agitée et la Pentecôte (Shavouot). De la même manière, de nombreux érudits croient que Yeshoua reviendra pour l’accomplissement du Jour des Trompettes. En effet, aucun homme ne connaît le jour ou l’heure de Yom Terouah (Jour des trompettes) avant que le premier croissant de la nouvelle lune ne soit physiquement vu en Israël. Yeshoua nous dit aussi qu’aucun homme ne sait non plus le jour ou l’heure à laquelle Il reviendra physiquement.

Mattityahu (Matthieu) 24:29-32
29 Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.
30 Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire.
31 Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre.
32 Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche.

Dans la parabole du figuier, Yeshoua semble nous dire que nous pouvons connaître à l’avance la saison générale de son retour, mais nous ne pouvons pas connaître le jour exact.

Mattityahu (Matthieu) 24:36
36 Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul.

C’est exactement pareil avec Yom Terouah. Nous savons que les fêtes du septième mois approchent, car nous voyons les récoltes se rapprocher. Mais malgré cela nous devons attendre que Yahweh nous montre le premier croissant de la nouvelle lune du septième mois pour connaître le jour précis.

Nous devons connaître le moment approximatif durant lequel le Fils de l’homme apparaîtra, mais nous ne pouvons pas connaître l’heure ou le jour exact de son apparition avant qu’il n’arrive réellement. Par conséquent, nous devons être vigilants, attendre et veiller.

Mattityahu (Matthieu) 24:42
42 Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Adon viendra.

Le judaïsme enseigne que les dix jours commençant par Yom Terouah et se terminant par Yom Kippour sont appelés les «dix jours de pénitence». Le dernier service de Yom Kippour est appelé «Neilah», ce qui signifie littéralement «fermé», le concept étant que Yahweh verrouille les portes du ciel contre nous à ce moment-là, si nous ne nous sommes pas déjà repentis.

Cela nous rappelle le passage des vierges folles quand elles trouvent les portes fermées.

Mattityahu (Matthieu) 25:10
10 Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.
11 Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent : Adon, Adon, ouvre-nous.
12 Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.
13 Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure.

De nombreux érudits croient que le passage dans 1 Corinthiens 15 implique que Yeshoua reviendra à Yom Terouah, puisque nous serons changés à sa venue, qui se produira à la dernière trompette.

Qorintim Aleph (1Cor.) 15:50-52
50 Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume d’Elohim, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité.
51 Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés,
52 en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés.

Les trompettes sont également mentionnées à de nombreux autres endroits dans les Écritures, et les trompettes sont généralement associées au jugement et à la rédemption finale. Ceci est cohérent avec le thème des fêtes du septième mois en général, car durant ce mois, ce sont les dernières récoltes avant la fin de l’année agricole, le jugement divin est aussi en quelque sorte une grande moisson finale.

Apocalypse 14:14-15
14 Je regardai, et voici, il y avait une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, ayant sur sa tête une couronne d’or, et dans sa main une faucille tranchante.
15 Et un autre ange sortit du temple, criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Lance ta faucille, et moissonne ; car l’heure de moissonner est venue, la moisson de la terre est mûre.

Bien qu’il existe de nombreuses traditions rabbiniques associées à Yom Terouah, beaucoup d’entre elles contredisent les Écritures. Ce n’est pas notre but de détailler ces traditions rabbiniques ici.

Comme nous l’avons vu plus tôt, Yahweh nous dit que Roch Hachana commence le premier jour du premier mois.

Shemote (Exode) 12:2
2 Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l’année.

Les rabbins, cependant, ont élaboré une règle selon laquelle Rosh HaShanah devrait être célébrée non pas le premier jour du premier mois, mais les deux premiers jours du septième mois. Le développement de cette tradition est complexe, et ce n’est pas notre propos de le détailler ici.

Nous préférons quant à nous nous en tenir à la Torah de Mosheh qui nous dit de ne faire cette fête qu’un seul jour. Et d’autre part nous faisons Rosh Hashana non pas le septième mois comme les rabbins, mais le premier jour du premier mois. C’est-à-dire durant le mois de l’aviv.

Comme nous l’avons déjà vu dans d’autres enseignements, les différentes fêtes bibliques sont symboliques des différentes étapes de l’ancien mariage hébreu.

Pour Yom Terouah, la symbolique c’est quand l’époux arrive pour vivre avec son épouse. Nous savons que l’époux arrive car des messagers crient et annoncent son arrivée. Nous trouvons cette symbolique dans Matthieu 25.

Mattityahu (Matthieu) 25:6
6 Au milieu de la nuit, on cria : Voici l’époux, allez à sa rencontre !
7 Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes.

Dans cette fameuse parabole des dix vierges, on est vraiment dans le thème de Yom Terouah. Au verset 6 il est écrit qu’au milieu de la nuit, on cria. On a vu que Terouah signifie crier. Que ce soit un cri de guerre, un cri de joie, ou un cri pour prévenir de quelque chose.
Et puis la parabole se termine sur ces versets où Yeshoua dit aux vierges folles qu’il ne les connait pas  : 

Mattityahu (Matthieu) 25:12
12 Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.
13 Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure.

Avec le calendrier de l’aviv qui dépend de la maturité de l’orge pour le début de l’année et l’observation de la nouvelle lune pour fixer les mois, on arrive à comprendre ce verset qui dit qu’on ne connaît ni le jour, ni l’heure.

En effet Yom Terouah c’est vraiment la fête où on ne sait pas prédire la date au jour prêt.

On me demande souvent : Benjamin, c’est quand la date de cette fête ? Et je réponds souvent, et bien je ne sais pas te donner le jour exact. Et souvent les gens ne comprennent pas ce concept d’un calendrier où l’on ne connaît pas à l’avance les dates. En général quand je réponds au gens que je ne peux pas connaître les dates en avance, ils s’en vont rapidement pour trouver un calendrier qui leur correspondra plus, et qu’on pourra leur prédire avec exactitude les dates des fêtes. Je crois que cela effraie beaucoup de gens quand ils ne savent pas quand un événement doit arriver. Mais pourtant ce concept de ne pas savoir une date est vraiment biblique. C’est pour cela que le calendrier de l’aviv n’est pas très connu.

Beaucoup préfèrent les calendriers rabbinique de Hillel II ou celui d’Enoch, car toutes les dates sont prévues à l’avance. Je comprends que cela soit pratique pour prendre ses congés à l’avance, mais d’un autre côté, cela casse tout le concept de la fête de Yom Terouah, qui est justement une fête symbolique de l’annonce, le crie qui nous préviens que Yeshoua arrive. Le calendrier de l’aviv est un calendrier qui permet de vivre et de comprendre ce verset qui nous dit qu’on ne connaît ni le jour, ni l’heure. Avec les autres calendriers rabbiniques ou Enochiens on ne peut pas vraiment vivre et comprendre les écritures.

Voilà, pour conclure sur la fête de Yom Terouah, il ne faut pas travailler, car c’est un shabbat, il faut si possible sonner du shofar pour que Yahweh se souvienne de nous, c’est-à-dire pour réveiller sa miséricorde. Il faut se réjouir avec un bon repas, des chants, on peut crier de joie. Il faut aussi sonner du shofar pour être réveillé et prêt pour le retour de Yeshoua, donc n’hésitez pas à relire la parabole des 10 vierges. 

C’était un enseignement du frère Norman Willis.

 

 

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