Le mythe des 613 commandements

Si vous avez déjà adhéré au mouvement messianique vous avez probablement déjà entendu parler de cette idée selon laquelle la Torah contiendrait 613 commandements en totalité. Nous les nazaréens ne validons pas cette expression, car ce concept des 613 commandements est en réalité un mythe rabbinique. 

Parfois les gens nous demande pourquoi les nazaréens ne suivent pas les rabbins et leurs traditions, mais nous l’avions déjà expliqué plusieurs fois, notamment dans la vidéo : “Pourquoi Yeshoua reprenait les rabbins” et également dans la vidéo “Les nazaréens et la loi orale”.

N’hésitez pas à aller voir ces deux enseignements très importants.

Mais revenons maintenant au mythe rabbinique très déroutant des 613 commandements. Nous allons l’examiner. Si nous cherchons dans Wikipédia à propos de ce mythe, voici ce qui est écrit.

« La valeur numérique du mot « TORaH » (תורה) est 611 (ת vaut 400, ו vaut 6, ר vaut 200 et ה vaut 5). À cela s’ajoutent les deux premiers commandements du Décalogue, que le peuple d’Israël aurait entendus de Dieu Lui-même, ainsi qu’en atteste l’emploi de la première personne. D’autres disent que beTorah, « dans la Torah », vaut 613.”
(source Wikipédia)

Alors ce mythe provient du Talmud de Babylone, dans le traité Makkot 24b. Lisons le Talmud pour confirmer ce que dit Wikipédia.

Le nombre de mitsvot reçues et enseignées par Moïse, notre maître , est de 611. À cela s’ajoutent deux mitsvot : « Je suis l’Éternel, ton Dieu » et « Tu n’auras pas d’autres dieux » ( Exode 20:2 , 3), les deux premiers des Dix Commandements, prononcés de la bouche du Tout-Puissant, pour un total de 613.

Ce mythe ou cette tradition provient du Talmud. Les messianiques sont très friands des traditions Talmudiques, par exemple ils aiment aussi beaucoup allumer des bougies quand le shabbat commence, mais c’est encore une ordonnance du Talmud, et non de Yahweh.

Bon, nous allons maintenant aborder ce sujet avec sérieux. Premièrement, les gens parcourent souvent la Torah et additionnent les commandements positifs et négatifs, et n’arrivent pas à 611 comme le prétend le Talmud. 

Deuxièmement, nous savons que les Dix Commandements (la première série de Tables) ont été transmis à Moïse par Elohim. 

Mais alors, comment les rabbins du Talmud peuvent-ils dire qu’Elohim n’a dicté que les deux premiers des Dix Commandements ? Est-ce qu’ils sous -entendent que c’est Moïse qui a inventé le reste des dix paroles ? 

La Torah écrite en tout cas nous dit que les tables de la loi ont été écrites par le doigt de Yahweh.

Shemot (Exode) 31:18
Lorsque Yahweh eut achevé de parler à Moïse sur la montagne de Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt d’Elohim.

Nous comprenons donc que Yahweh a donné sa Torah à Moïse, et que Moïse a ensuite transmis la Torah de Yahweh au reste du peuple. Donc Yahweh n’a pas dicté uniquement les 2 premiers commandements, il a évidemment donné toutes les dix paroles. 

Le faux concept que les juifs orthodoxes enseignent, c’est que Yahweh a donné à Moïse l’autorité d’établir sa propre Torah à chaque génération. Donc cela ne les choquent absolument pas d’affirmer que Yahweh a seulement dicté les deux premiers commandements et que Mosheh a donné le reste, même si la Torah écrite enseigne exactement l’inverse.

Évidemment comme nous l’avons lu dans la parole, c’est faux, Mosheh n’a pas donné ses propres directives. Mais c’est avec ce mensonge que les rabbins expliquent leur autorité, comme étant égale à celle de Yahweh, mais c’est encore une sorte de mythe.

Les rabbins affirment aussi que Moïse a finalement imposé les mains à Josué. Josué a ensuite imposé les mains aux juges. Puis les juges ont finalement imposé les leurs aux sages, et ainsi de suite jusqu’aux rabbins. C’est de cette façon qu’ils justifient et affirment avoir reçu le pouvoir d’établir la Torah pour leur génération.

C’est pourquoi aujourd’hui on se retrouve avec un méli mélo de commandements humains mélangés à des commandements divins. Et cette soupe contradictoire est ce qu’on appelle la religion du judaïsme.

Souvent nous sommes accusés de judaïsés quand nous appelons les croyants à observer la loi de Mosheh et à rejeter le Talmud. Alors que judaïser c’est au contraire appeler les gens à suivre les traditions et les lois rabbiniques qui contredisent souvent la Torah de Yahweh.

L’apôtre Shaoul nous le confirme, car il va lui-même définir ce qu’était le judaïsme à son époque.

Galates 1:13-14
13 Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l’assemblée d’Elohim,
14 et comment j’étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant animé d’un zèle excessif pour les traditions de mes pères.

Shaoul ne dit pas qu’il était zélé par la Torah de Mosheh, mais par les traditions de ses ancêtres. 

Ce que Yeshoua reprochera aux pharisiens, c’est-à-dire les rabbins de l’époque, ce n’est pas qu’ils suivaient la loi de Moïse, c’est justement qu’ils suivaient autre chose.

Marc 7:8
Vous abandonnez le commandement d’Elohim [Torah de Mosheh], et vous observez la tradition des hommes [Talmud].

Marc 7:13
Annulant ainsi la parole d’Elohim [Torah] par votre tradition [Loi orale], que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables.

Matityahu (Matthieu) 15:3
Il leur répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement d’Elohim au profit de votre tradition ?

Matityahu (Matthieu) 15:9
C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes.

Yeshoua va répéter fréquemment cela dans les évangiles, qu’il ne faut pas suivre les commandements des rabbins. Aujourd’hui quand j’enseigne qu’il faut suivre les commandements d’Elohim alors je me fais traiter de judaïsant. C’est triste que personne ne sache vraiment ce qu’est le judaïsme.

Mais revenons à ce mythe des 613 commandements. Encore une fois, suggérer que les deux premiers des Dix Commandements étaient les seuls entendus directement de la part d’Elohim, est évidemment un mensonge. Mais poursuivons la lecture du Talmud babylonien Makkoth 23b-24a.

Rabbi Simlaï a enseigné : La Torah compte 613 mitsvot données à Moïse , dont 365 interdictions correspondant au nombre de jours de l’année solaire, et 248 mitsvot positives correspondant au nombre de membres d’un corps humain.
Rabbi Simlaï, IIIe siècle de notre ère.
[Talmud babylonien ; Makkoth 23b-24a].

Pardon ? Alors oui, vous avez bien compris, les rabbins inventent des concepts basés sur les jours de l’année solaire et sur l’étude du corps humain.  C’est en quelque sorte exalter les astres comme le soleil ou exalter les hommes. Ils se focalisent sur la création au lieu d’écouter le Créateur. 

C’est complètement absurde, nous ne pouvons pas définir un certain nombre de commandements parce que nous élevons le soleil et le corps humain. Pourtant c’est exactement ce qui se passe chez les rabbins !

Le chiffre 613 était donc l’opinion du rabbin Simlaï, un rabbin du IIIe siècle de notre ère. Le problème du judaïsme c’est que lorsque quelque-chose devient une tradition depuis trois ou quatre générations, elle prend alors force de loi. C’est comment cela que fonctionne le judaïsme depuis l’exil à Babylone. A force d’enseigner à tout le monde que la Torah compte 613 commandements, alors c’est devenu une sorte de loi ou de concept que tout le monde utilise.

C’est précisément contre ce principe que Yeshoua reprenait les rabbins de son temps.

Matityahu (Matthieu) 15:3
Il leur répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement d’Elohim au profit de votre tradition ?

Yeshoua n’aimait pas quand les traditions devenait une loi comparable aux lois divines. Yeshoua mettait une frontière entre les lois humaines et les lois divines. Les rabbins au contraire disaient que leur tradition devenait une loi divine.

C’est ce qui se passait lorsqu’une tradition était écrite ou codifiée dans le Talmud, elle devenait effectivement une loi que tous les juifs suivaient à la lettre. 

C’est pourquoi aujourd’hui les nazaréens s’efforcent de démêler ce sac de nœud, car les lois humaines sont parfois mélangées aux lois divines. Nous nous efforçons de mettre de côté les traditions humaines et de garder la Torah de Mosheh, donc les lois divines. Et même si nous travaillons pour séparer le judaïsme de la foi que Yeshoua nous a transmise, nous sommes encore traités de judaïsant. 

Même si le concept des 613 commandements est totalement erroné, beaucoup de gens parcourent la Torah et essayent de compter les commandements, mais la plupart ne peuvent pas formuler 613 commandements. Beaucoup de personnes suivent le Talmud et ils se sentent obligés de le faire.

Beaucoup d’israélites pratiquent les commandements non par la foi, mais par les œuvres. Vous qui me regardez, vous avez peut-être cette mentalité de checklist. C’est typiquement ce concept pour tous ceux qui parlent des 613 commandements. Pour eux leur foi se résume à faire une liste de commandements, alors que la Torah est plutôt un mode de vie à vivre selon la foi et pas selon les œuvres. 

Les rabbins ont semé beaucoup de confusion en définissant la Torah de Mosheh comme une liste de 613 lois. Cela donne l’impression que Yahweh a donné à Israël une liste de 613 choses à faire et à ne pas faire, et tant qu’Israël ne violerait aucune de ces 613 lois, elle serait automatiquement son épouse. 

Encore une fois la Torah est un mode de vie, pas une checklist des rabbins du talmud. Selon le sacerdoce où nous sommes et selon qu’on soit sur ou en dehors du territoire d’Israël, certaines lois changent, car la Torah s’adapte toujours à la situation. Si par exemple il n’y a plus de temple à Jérusalem, alors certains commandements qui en découlent ne seront plus praticables, c’est une question de bon sens.

Contrairement à ce qu’enseignent les rabbins, « observer la Torah » n’exige pas une obéissance rigide à une liste de lois fixes. Au contraire, « garder la Torah » est une condition de cœur dans laquelle nous recherchons ardemment à plaire à notre Époux en suivant ses instructions. Cela peut sembler un point de distinction délicat, mais il est essentiel que nous le comprenions.

Les commandements de la Torah doivent tous être observés, nous demande Yeshoua.

Matityahu (Matthieu) 5:19
Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.

Nous voyons que même si Yeshoua parle de tous les commandements de la Torah du plus grand jusqu’au plus petit, il ne parlera jamais des 613. Yeshoua classait les commandements de la Torah des plus grands aux plus petits. En effet, il y a des commandements plus importants que d’autres :

Marc 12:29-31
29 Yeshoua répondit: Voici le premier: Écoute, Israël, Yahweh, notre Elohim, est l’unique Yahweh;
30 et: Tu aimeras Yahweh, ton Elohim, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.
31 Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là.

Souvent les chrétiens disent qu’hormis ces deux commandements, tous les autres sont abolis. Alors que Yeshoua répondait à la question de quels étaient les plus grands commandements. Mais Yeshoua dira qu’on ne doit pas supprimer même les plus petits. En tout cas, il n’a jamais parlé de 613 commandements.

Même si nous devons observer tous les commandements de la Torah, comme le demande Yeshoua, il est évident que certains commandements sont parfois impossibles à réaliser, donc nous obéissons aux commandements que l’on peut pratiquer aujourd’hui dans notre situation, car nous sommes dans la dispersion et nous n’avons pas un état ou un pays pour notre nation.

Vous savez, c’est comme avec la grande mission que Yeshoua nous a transmise. 

Matityahu (Matthieu) 28:19-20
19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant en mon Nom,
20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

L’annonce de la bonne nouvelle est un commandement que Yeshoua nous a donné. Nous devons donc y obéir, car c’est la mission globale.

Cependant, il arrive parfois que nous ne devons pas obéir à ce commandement dans certains contextes ou temporairement nous ne devons pas y obéir.

Actes 16:6-7
6 Ayant été empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la parole dans l’Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie.
7 Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie ; mais l’Esprit de Yeshoua ne le leur permit pas.

Évidemment ce passage d’Acte 16 n’annule pas le commandement de Yeshoua d’aller annoncer la parole aux nations, mais il y avait parfois des moments où on ne pouvait pas obéir en fonction des possibilités et du contexte. C’est ça aussi obéir à la Torah. Torah signifie instruction. Et la grande mission est une instruction de Yeshoua. Mais dans certains contextes, certains commandements seront impossibles à pratiquer, cela ne les abolit pas, mais on les garde de côté jusqu’au moment où nous pourrons à nouveau y obéir. Il faut donc continuer à les enseigner pour ne pas les oublier, car le moment viendra où ils seront à nouveau praticables. 

 

 

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