Les couvre-chefs dans les écritures

De nombreux chrétiens pensent qu’il est interdit pour un homme de se couvrir la tête pendant la prière. Si par exemple un chrétien conduit une moto, et bien il ne pourra pas prier, il devra s’arrêter et retirer son casque puis il pourra prier. Cette doctrine est généralement basée sur un seul témoin, un seul verset, celui de 1 Corinthiens 11:4. Dans la version Louis Segond, ce passage se lit comme suit :

1 Corinthiens 11:4 (LSG)
4 Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.

Avant de commencer à étudier en détail le chapitre 11 de 1 Corinthiens, nous allons d’abord poser le contexte de la Torah et de la culture hébraïque concernant la couverture de notre tête.

Comme nous le verrons dans d’autres études, nos vêtements nous définissent par rapport au monde extérieur. Nos vêtements parlent de qui nous sommes. Pour cette raison, il est compréhensible que les gens ne veuillent pas porter un couvre-chef si Yahweh ne l’exige pas, car la tendance n’est pas de vouloir se démarquer, mais plutôt de s’intégrer au monde et de passer inaperçu. De plus, de nombreuses personnes trouvent que les couvre-chefs sont physiquement inconfortables. Cependant, si Yahweh ordonne quelque chose, ou s’Il veut que nous portions quelque chose, nous devrions le porter et vouloir le porter.

Il y a un débat de longue date sur les couvre-chefs pour hommes et femmes. Ce sont des questions très controversées, voire explosives, et beaucoup de gens y sont extrêmement attachés.

Vous serez sans doute confrontés à ces mêmes questions, c’est pourquoi je souhaite dans cette étude vous donner les informations dont vous avez besoin pour traiter ces questions importantes.

Pour commencer cette étude, nous devons comprendre qu’il peut y avoir une différence entre ce que Yahweh commande, ce que Yahweh sous-entend et ce qui plaît le plus à Yahweh. Parfois Yahweh ne commande pas directement quelque chose. Mais pour autant certaines choses lui sont agréables. Beaucoup de personnes se contentent d’obéir aux exigences, aux commandement de Yahweh comme une check-list et rejette tout ce qui peut être sous entendu dans la parole. Nous devons donc faire une distinction et encourager les gens à aller vers ce qui plaît le plus à Yahweh. En effet, Yahweh ne nous forcera jamais à nous conformer à sa volonté. Mais si nous l’aimons et voulons lui plaire, nous devrions faire ce qui lui plait. 

Partons maintenant dans la Torah de Yahweh.
Elohim commande des couvre-chefs dans l’ordre lévitique, et ce, dans le cadre d’un uniforme de service. Par exemple, Exode 29:6 nous dit que le souverain sacrificateur devait porter à la fois un turban et une couronne dans le cadre de son uniforme de service.

Shemote (Exode) 29:6
6 Et tu mettras le turban sur sa tête, et tu placeras la couronne de sainteté sur le turban.

On a également dit aux fils d’Aharon de porter des bonnets lorsqu’ils entraient dans le lieu saint, afin qu’ils ne commettent pas d’iniquité et ne meurent pas. C’est une loi pour toujours, et comme nous le verrons, elle s’appliquera également à l’ordre de Melchisédek, après l’Armageddon.

Shemote (Exode) 28:40-43
40 Et pour les fils d’Aaron tu feras des tuniques, et tu leur feras des ceintures, et tu leur feras des bonnets, pour gloire et pour ornement.
41 Et tu en revêtiras Aaron, ton frère, et ses fils avec lui ; et tu les oindras, et tu les consacreras, et tu les sanctifieras, afin qu’ils exercent la sacrificature devant moi.
42 Et tu leur feras des caleçons de lin pour couvrir la nudité de leur chair ; ils iront des reins jusqu’aux cuisses.
43 Et ils seront sur Aaron et sur ses fils lorsqu’ils entreront dans la tente d’assignation ou lorsqu’ils s’approcheront de l’autel pour faire le service dans le lieu saint, afin qu’ils ne portent pas d’iniquité et ne meurent pas. C’est un statut perpétuel, pour lui et pour sa semence après lui.

Pour le troisième verset (témoin), Exode 39 nous dit que tandis que le souverain sacrificateur devait porter un turban (et une couronne), ses fils devaient porter des « hauts bonnets ».

Shemote (Exode) 39:27-29
27 Ils firent pour Aharon et ses fils des tuniques soigneusement tissées de fin lin,
28 Et le turban de fin lin, et les ornements des hauts bonnets de fin lin retors.

La concordance hébraïque de Strong définit ces bonnets comme des migba’ot ( מִּגְבָּעֹת ). Migba’ot est le pluriel de migba’ah.

Concordance Strong n°4021 migba`ah (mig-baw-aw’); de la racine n°1389 ; turban, parure de tête, bonnet.

Lorsque nous regardons la référence à la racine n°1389, nous voyons que ce bonnet  ressemblait à une petite colline.

Concordance Strong n°1389 gib`ah (ghib-aw’); une butte : -colline, petite colline.

Cependant, ces bonnets n’étaient portés que pendant le service, à l’intérieur du tabernacle ou du temple. Les Lévites enlevaient cet uniforme (et mettaient d’autres vêtements) quand ils étaient sortis. Cela signifie qu’ils ne les portaient pas tous les jours.

Vayiqra (Lévitique) 6:11
11 Alors il ôtera ses vêtements, en mettra d’autres, et portera la cendre hors du camp dans un lieu pur.

Nous ne savons pas si les Lévites portaient d’autres couvre-chefs lorsqu’ils n’étaient pas en service, mais il semble que lorsqu’on veut s’approcher du lieu Saint, c’est à dire de se rapprocher de la présence de Yahweh, alors il faut se couvrir la tête. 

Maintenant est-ce que les hommes portaient un couvre-chef avant le don de la Torah sur le Sinaï?

Considérons le hiéroglyphe égyptien appelé la procession de l’Aamu (c’est-à-dire, Aramu, ou Araméens, se référant à Avraham l’Araméen/Syrien), qui, selon beaucoup d’érudits, représente les Israélites descendant en Égypte.


Les hommes ne semblent pas avoir quoi que ce soit sur la tête, ce qui est logique si l’on considère que c’était avant que la Torah Lévitique ne soit donnée, et qu’Israël était encore sous l’ordre de Melchisédek, et que l’ordre de Melchisédek était extérieur à la terre d’Israël à cette époque. C’est-à-dire que l’homme israélite moyen n’était pas encore membre du sacerdoce royal dont parle Kepha (Pierre).

Kepha Aleph (1 Pierre) 2:9
9 Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière…

Les hiéroglyphes parlent en symbolisme, de sorte que les quatre femmes pourraient symboliser Léa, Rachel, Zilpah et Bilhah. Cependant, qu’elles symbolisent ou non les quatre épouses d’Israël, elles portent toutes des bandeaux similaires. Cela suggère que c’est un symbole d’autorité sur leur tête.

Dans les temps anciens, de nombreuses cultures exigeaient que les femmes (et en particulier les femmes mariées) se couvrent les cheveux ou portent sur la tête un symbole de l’autorité et de la protection de leur mari. On retrouve cela également chez les patriarches, lorsque Rivka s’est couvert la tête quand elle a rencontré son mari Itzrak.

Bereshit (Genèse) 24:65
65 Elle dit au serviteur : Qui est cet homme, qui vient dans les champs à notre rencontre ? Et le serviteur répondit : C’est mon adon. Alors elle prit son voile, et se couvrit.

Cela ressemble beaucoup à la tradition moderne de l’alliance, sauf qu’il s’agit de mettre quelque chose sur la tête. Dans ces cultures, ne pas porter de couvre-chef était considéré comme équivalent au fait de retirer son alliance. C’est-à-dire que les femmes annonçaient leur disponibilité. Et si l’on était marié, cela était considéré comme un grave manque de respect à l’autorité de son mari. Dans certaines cultures, cela était même considéré comme une cause de divorce.

Alors que Yahweh ne dit jamais, « une femme mariée doit se couvrir la tête », les commandements du mari jaloux de Nombres 5 implique clairement des couvre-chefs pour les femmes. C’est un exemple de demande implicite de Yahweh, c’est suggéré mais pas clairement commandé. Dans Nombres 5:18, lorsque le prêtre présente la femme du mari jaloux devant Yahweh, il découvre sa tête. De toute évidence, il ne pouvait le faire que si sa tête était déjà couverte.

Bemidbar (Nombres) 5:18
18 Le sacrificateur fera tenir la femme debout devant Yahweh ; il découvrira la tête de la femme, et lui posera sur les mains l’offrande de souvenir, l’offrande de jalousie ; le sacrificateur aura dans sa main les eaux amères qui apportent la malédiction.

Le mot découvrir est le numéro Strong 6544, para ( פָרַע ), se référant à desserrer son couvre-chef (et par implication, exposer ses cheveux).

Concordance Strong n°6544 para; une racine primitive; découvrir, laisser faire, détacher, ignorer, laisser seul, desserrer, être détaché, relâché de contraintes.

Une partie du rituel consiste pour le prêtre à retirer le symbole d’autorité et de protection de l’épouse. Qu’il s’agisse d’un bandeau ou d’un autre type de couverture, ce n’est pas précisé. Cependant, il est clair qu’elle doit déjà porter quelque chose symbolisant la direction et la protection de son mari.

La situation n’est pas encore très clarifiée, car les exemples que nous avons sont mitigés. La Torah ne dit jamais à l’homme ou à la femme non marié de se couvrir (ou de ne pas se couvrir) la tête ; Pourtant, les hommes du Moyen-Orient ont longtemps couvert leur tête pour se protéger du soleil, généralement avec un turban : pourtant, lors de l’évènement du buisson ardent, Yahweh n’a pas dit à Mosheh d’enlever la couverture de sa tête, mais seulement les sandales de ses pieds.

Shemote (Exode) 3:5
5 Elohim dit: N’approche pas d’ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte.

La coutume et la tradition du Moyen-Orient veulent que les serviteurs se couvrent la tête et marchent pieds nus. Est-ce que Yahweh voulait que Mosheh devienne son serviteur pieds nus devant lui ?

Le roi David s’est également couvert la tête et est allé pieds nus lorsqu’il a fui son fils Absalom. Était-ce pour montrer à Yahweh que David se considérait comme son serviteur et qu’il lui était soumis ?

Shemuel Bet (2 Samuel) 15:30
30 David monta donc par la montée du mont des Oliviers, et pleura en montant; et il avait la tête couverte et marchait pieds nus. Et tout le peuple qui était avec lui se couvrit la tête et monta en pleurant.

Pourtant, le fait que David se soit couvert la tête nous indique qu’il ne se couvrait pas normalement la tête (du moins pas de cette façon). De plus, nous voyons que le prophète Elisée n’a pas toujours gardé sa tête couverte tout le temps, sinon les jeunes gens ne se seraient pas moqués de lui parce qu’il était chauve.

Melachim Bet (2 Rois) 2:23
23 Puis il monta de là à Béthel; et comme il montait la route, des jeunes gens vinrent de la ville et se moquèrent de lui, et lui dirent : « Monte, chauve ! Monte, chauve !

Bien que cela ne semble pas « juste », la Torah semble soutenir que les règles sont différentes pour les hommes et les femmes. Les prêtres lévitiques doivent se couvrir la tête en service dans le Temple, mais doivent laisser ces vêtements dans le Temple. De plus, David et Eliyahu ne se couvraient pas toujours la tête ; il semblerait donc qu’il n’y ait pas de commandement clair pour les hommes de se couvrir ou de ne pas se couvrir la tête. Cependant, d’autres passages de la Torah semblent indiquer que les femmes doivent se couvrir la tête, du moins lorsqu’elles sont à l’intérieur du Temple comme nous l’avons vu dans Nombres 5 avec le passage sur le mari jaloux.

Maintenant que nous avons un peu posé le contexte des couvres chef dans la Torah et de la culture hébraïque, passons maintenant à la lettre aux corinthiens de l’apôtre Shaoul (Paul).

Corinthe était une ville portuaire, et les villes portuaires ont tendance à avoir des normes morales beaucoup plus basses que les villes non portuaires. Corinthe était également un centre de prostitution avec des temples idolâtres, de sorte que les normes morales étaient encore plus dégradées. Si nous nous souvenons, au chapitre 5, Shaoul a fustigé les Corinthiens pour avoir permis à un homme sexuellement immoral d’entrer dans leur assemblée ce qui confirme que les normes morales étaient extrêmement dépravées.

Qorintim Aleph (1 Corinthiens) 5:1-2
1 On entend dire généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens ; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père.
2 Et vous êtes enflés d’orgueil ! Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous !

Le contexte général de 1 Corinthiens, c’est que Shaoul nous dit : “Je me rends compte que vous êtes une ville portuaire, et que vous êtes aussi un centre pour la prostitution des temples, mais vous ne suivez pas les traditions hébraïques ici ! Laissez-moi vous dire ce que les hommes et les femmes hébreux font et ne font pas.” Dans ce contexte, alors que nous commençons le chapitre onze, Shaoul nous dit de l’imiter, tout comme il imite également Yeshoua.

Qorintim Aleph (1 Corinthiens) 11:1
1 Imitez-moi, comme j’imite aussi le Messie.

Ce qui est surprenant, c’est que Shaoul dira aux corinthiens au verset 2 de suivre les traditions.

Qorintim Aleph (1 Corinthiens) 11:2 
2 Je vous loue, mes frères, de ce que vous vous souvenez de moi en toutes choses, et que vous gardez les traditions (paradosis) que je vous ai données.

Cela est surprenant, car nous savons que ce mot tradition c’est paradosis, qui est souvent utilisé pour parler des traditions rabbiniques que Yeshoua critiquait.

Mattityahu (Matthieu) 15:3
3 Il leur répondit : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement d’Elohim au profit de votre tradition (paradosis) ?

Mais cela nous montre que Paul n’enseignait pas que des commandements d’Elohim. Et comme nous l’avons vu en introduction, certaines choses sont des commandements implicites et en particulier tout ce qui touche à l’habillement et au couvre-chef. Nous avons vu que le fait que la femme soit couverte n’est jamais demandé directement par Yahweh, et pourtant dans la Torah du mari jaloux, la femme est forcement déjà couverte pour que le sacrificateur puisse la découvrir.

Bemidbar (Nombres) 5:18
18 Le sacrificateur fera tenir la femme debout devant Yahweh ; il découvrira la tête de la femme, et lui posera sur les mains l’offrande de souvenir, l’offrande de jalousie ; le sacrificateur aura dans sa main les eaux amères qui apportent la malédiction.

Il y a d’autres exemples ou Yahweh ne commande pas clairement, mais suggère quelque chose. Avoir la barbe chez les hommes est également suggérée par certains commandements.

Vayikra (Lévitique) 19:27
27 Vous ne couperez point en rond les coins de votre chevelure, et tu ne raseras point les coins de ta barbe.


Cet exemple sur la barbe nous montre encore une fois que certains commandement sont implicites et jamais clairement demandés par Yahweh. Yahweh ne nous commande pas de laisser pousser la barbe. Mais implicitement il est essentiel d’en avoir une pour obéir à certains commandements.

En tant que Juif pieux, Yeshoua a sûrement gardé les traditions ancestrales, qui incluaient de se couvrir la tête, ou d’avoir une barbe. Shaoul nous rappelle dans le verset 2 combien il est important de garder les traditions ancestrales du moins celle des hébreux et pas celle des rabbins que Yeshoua reprenait, en effet les traditions ancestrales nous informent de qui nous sommes, et nous définissent. Shaoul pose également les bases pour rappeler aux lecteurs que tous les nazaréens sont sous la direction et l’autorité d’Elohim, et en tant que tel, nous devons tous avoir un symbole de son autorité sur nos têtes.

Qorintim Aleph (1 Corinthiens) 11:2-3
2 Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez les traditions, telles que je vous les ai transmises.
3 Mais je veux que vous sachiez que le chef de tout homme est le Messie, le chef de la femme est l’homme, et le chef du Messie est Elohim.

Cependant, le sens de Shaoul commence à se perdre au verset 4, à cause d’une mauvaise traduction en français. Le verset 4 nous dit que si un homme prie ou prophétise la tête couverte, cela déshonorera sa tête (soit Yahweh, soit lui-même). 

1 Corinthiens 11:4 MAUVAISE TRADUCTION
4 Quiconque prie ou prophétise, la tête couverte [κατὰ], déshonore sa tête.

Cependant, cela n’a aucun sens. Nous avons déjà vu comment Yahweh a dit à l’ordre Lévitique de se couvrir la tête, et Yahweh ne dirait pas aux Lévites de faire quelque chose qui le déshonorerait ou les déshonorerait. L’idée de ne pas mettre un couvre-chef comme les lévites peut sembler logique aux chrétiens babyloniens gréco-romains qui croient que la Torah a été abandonnée, mais cela n’a aucun sens pour quiconque comprend que la Torah est encore valide aujourd’hui.

Dans le verset 4 le mot couvert est le numéro Strong n°2596, kata (κατὰ). Comme nous le verrons, cela ne fait pas référence au couvre-chef d’un homme. Il s’agit plutôt d’un homme ayant un voile ou une écharpe qui pend sur sa tête (comme le voile d’une femme).

Concordance Strong n°2596 kata (kat-ah’); une particule primaire; (préposition) vers le bas (en lieu ou en temps), selon, envers, le long de, contre …

Les prostituées masculines des temples où était pratiqué les cultes idolâtre étaient souvent bisexuelles et pouvaient également s’habiller en femmes. Donc, ce que Shaoul dit vraiment ici, c’est : “Je sais que Corinthe est un centre de prostitution de temple, mais ce n’est pas bien pour les hommes de porter des foulards ou des voiles de femmes. Les hommes hébreux ne font pas cela.” 

Maintenant relisons le verset 4 avec la bonne traduction :

Qorintim Aleph (1Corinthiens) 11:4 CORRIGÉ
4 Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête voilée, déshonore sa tête.

Maintenant parlons de ce que Shaoul enseigne pour la femme au verset 6 :

Qorintim Aleph (1Corinthiens) 11:6
Car si une femme n’est pas entièrement couverte, qu’elle soit aussi tondue. Mais s’il est honteux pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle soit entièrement couverte.


Shaoul aurait pu dire que c’est un commandement de la Torah de se couvrir, mais comme nous l’avons vu pour la femme, ce n’est pas clairement commandé, cela est suggéré, c’est d’avantage une tradition. C’est probablement pour cela que Shaoul parle de tradition.

Qorintim Aleph (1 Corinthiens) 11:2-3
2 Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez les traditions, telles que je vous les ai transmises.

La Torah ne dit pas si la tête d’une femme doit normalement être couverte, ou si elle la couvre juste pour le commandement du mari jaloux, mais il semble dans la lettre aux corinthiens que Shaoul ait compris que le foulard d’une femme était un symbole de l’autorité de son mari, qu’elle devait porter chaque fois qu’elle priait ou prophétisait.

1 Corinthiens 11:4-10
4 Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête voilée (c’est-à-dire enveloppée d’un voile féminin), déshonore sa tête.
5 Mais toute femme qui prie ou prophétise la tête non entièrement couverte déshonore sa tête, car c’est la même chose que si elle avait la tête rasée.
6 Car si une femme n’est pas entièrement couverte, qu’elle soit aussi tondue. Mais s’il est honteux pour une femme d’être tondue ou rasée, (alors) qu’elle (la tête) soit entièrement couverte.
7 Car un homme ne doit pas se voiler la tête, puisqu’il est l’image et la gloire d’Elohim ; mais la femme est la gloire de l’homme.
8 Car l’homme ne vient pas de la femme, mais la femme vient de l’homme.
9 L’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme.
10 C’est pourquoi la femme doit avoir sur la tête un symbole d’autorité, à cause des anges (messagers).

Encore une fois, il peut sembler « déséquilibré » ou « injuste » que les règles soient différentes pour les femmes que pour les hommes, et nous n’avons toujours pas de commandement explicite dans la Torah, mais il y a beaucoup de choses dans la vie qui ne semblent pas justes mais il est important d’obéir aux Écritures. Donc, si nous acceptons les paroles de l’apôtre Shaoul comme Écriture, il semblerait qu’il serait préférable pour une femme de garder la tête couverte (au moins lorsqu’elle est en public), afin qu’elle soit préparée chaque fois qu’elle voudra prier.

Mais que signifie le verset dix, « la femme doit avoir un symbole d’autorité sur sa tête, à cause des anges (messagers)? » Le mot grec pour ‘ange’ est le strong n°32 ‘aggelos’ (prononcé ang’-el-os), et il a de multiples significations.

Concordance Strong n°32 agelos (ang’-el-os) ; de aggello (signifiant, apporter des nouvelles); un messager; surtout un « ange » ; (ou) par implication, un pasteur.

Le mot ‘aggelos’ signifie ‘un messager’, surtout un ‘ange’, mais aussi un pasteur (dans le Strong en anglais). Toutes ces traductions ont un sens. Premièrement, un « ange » a du sens parce que les Nephilim sont des anges déchus qui ont pris à tort les filles des hommes comme épouses.

B’reisheet (Genèse) 6:4
4 Il y eut des géants (nephilim) sur la terre en ces jours-là, et même après, quand les fils des Elohîms vinrent vers les filles des hommes, et qu’elles leur enfantèrent des enfants. C’étaient les hommes puissants qui étaient d’autrefois, des hommes de renom.

Il est possible que Shaoul parle des nephilim mais l’une des raisons pour lesquelles le mot «pasteur» fonctionne également ici est qu’au Moyen-Orient, les femmes mariées cachent traditionnellement leur beauté à tout le monde sauf à leur mari. Tout cela est considéré comme faisant partie de l’habillement chaste, afin de ne pas attirer ou éveiller l’attention masculine indésirable. Ce genre de chose est généralement ignoré chez nous en Occident, mais dans la société hébraïque, une robe chaste et modeste (y compris la couverture des cheveux) est considérée comme un sujet très important.

Le problème d’incompréhension par rapport à ce passage de Shaoul, c’est surtout une question de culture et de mœurs. Shaoul nous demande d’adopter les mœurs et les habitudes vestimentaires chastes des hébreux qui est plus de l’ordre de la tradition que des commandements. Mais les corinthiens et par extension nous aujourd’hui en occident, nous avons grandi dans un monde où les hommes et les femmes s’habillent n’importe comment et où les mœurs sont opposées à celles des écritures, c’est pour cela que le chapitre 11 de Corinthiens est si mal compris, car nous avons notre prisme occidental qui nous empêche de comprendre.

L’homme est beaucoup plus sensible à ce qu’il voit que les femmes, et l’industrie des soins capillaires qui est de plusieurs milliards d’euros chaque année témoigne du fait que les femmes sont conscientes de l’impact de leurs cheveux sur la gent masculine. Il est malhonnête pour une femme de consacrer du temps, de l’argent et de l’énergie à rendre ses cheveux attrayants, puis de prétendre qu’ils n’ont pas d’effet subliminal sur les hommes. La raison pour laquelle elle consacre autant de temps, d’argent et d’énergie à ses cheveux est précisément de les rendre attrayants, et donc le fait même qu’elle consacre ce temps et cette énergie à ses cheveux montre qu’elle est consciente de l’effet que cela peut avoir.

La raison pour laquelle les jeunes filles et les femmes célibataires de la société hébraïque ne se couvrent pas les cheveux est précisément parce qu’elles annoncent leur éligibilité ; pourtant, les femmes mariées couvrent généralement leurs cheveux, de manière à dissimuler leur beauté à tous sauf à leur mari. C’est un peu ce qu’on a vu avec Rivkah quand elle va à la rencontre d’Itzrak, elle se voile la tête. Quand elles sortent, les femmes « relèvent leurs cheveux », et quand elles rentrent à la maison, elles « détachent leurs cheveux ». Ce « relever les cheveux » sert le même genre de but défensif visuel qu’une alliance à la main, sauf que c’est d’autant plus efficace que cela dissimule également la beauté féminine aux yeux masculins. Si nous lisons 1 Corinthiens 11 avec cette compréhension, nous pouvons voir qu’une femme mariée doit porter un symbole d’autorité sur sa tête non seulement pour son mari, mais aussi pour le pasteur. Bien qu’un pasteur puisse se consacrer à vaincre la chair, il est toujours sujet aux tentations comme n’importe quel homme. Lorsqu’une femme dissimule sa beauté, cela sert de rappel visuel de sa dévotion à son mari et à Yahweh. Et même si une femme n’est pas mariée, il est toujours juste qu’elle se couvre les cheveux dans la synagogue (tout comme il convient aux hommes de contrôler leurs yeux), car la synagogue est un lieu réservé à la prière.

Au verset treize, Shaoul demande de manière rhétorique s’il est approprié pour une femme de prier Elohim avec ses cheveux exposés :

Qorintim Aleph (1Corinthiens) 11:13
13 Jugez entre vous : est-il convenable qu’une femme prie Elohim la tête découverte (avec ses cheveux apparents) ?

Certains pourraient répondre par un « oui ! » catégorique, mais cela ne peut pas être correct, car cela contredit ce que Shaoul a dit dans les versets 5, 6 et 10, à savoir que la tête d’une femme doit être entièrement couverte lorsqu’elle prie ou prophétise, sinon elle devrait être rasée ou tondue.

De nombreux chrétiens croient qu’il est tout à fait acceptable que les femmes se rendent dans des endroits saints avec un décolleté, les cuisses visibles et les cheveux apparents, sans tenir compte de la pierre d’achoppement que ce genre de chose place devant les hommes. Bien que cela puisse être considéré comme acceptable dans les cercles chrétiens ou à Corinthe, cela n’a jamais été acceptable dans la synagogue et chez les hébreux.

Il n’est pas non plus acceptable pour les hommes de décorer leurs cheveux ou de les porter en tresses. 

De nombreuses traductions nous donnent Shaoul suggérant que la nature nous enseigne que c’est un déshonneur pour un homme d’avoir les cheveux longs, alors que ce n’est pas vrai. (En fait, les lions mâles adulte ont les cheveux plus longs que les femelles, enseignant tout le contraire.)

Qorintim Aleph (1Corinthiens) 11:14-16
14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que si un homme a des cheveux [κομᾷ], c’est un déshonneur pour lui ?
15 Mais si une femme a des tresses [κομᾷ], c’est une gloire pour elle; car ses cheveux lui sont donnés pour une couverture.
16 Mais si quelqu’un semble contester, nous n’avons pas une telle coutume, ni les assemblées d’Elohim.

De plus, le mot en grec est la concordance Strong anglaise n°2863, komao (κομᾷ). Cela ne fait pas référence uniquement aux cheveux longs, mais aux tresses de cheveux (c’est-à-dire aux cheveux tressés).

Concordance Strong (anglaise) n°2863 komao (kom-ah’-o); de 2864 ; porter des tresses de cheveux 

En d’autres termes, komao n’est qu’un simple « cheveux”. Au lieu de cela, komao indiquent une forme d’habillage, de tressage des cheveux (comme pour les mèches). C’est sûrement ce que Shaoul a dit aux Corinthiens d’éviter, car comme nous l’expliquerons dans d’autres études Shaoul a prononcé au moins deux vœux nazaréat différents, qui demandent que les cheveux de la tête poussent longtemps. Cela n’a aucun sens pour Shaoul de dire qu’il est inapproprié pour les hommes d’avoir les cheveux longs alors qu’il aurait lui-même eu les cheveux longs à cette époque. Au contraire, ce qui a plus de sens est de comprendre qu’il disait aux corinthiens que les femmes devaient s’habiller comme des femmes et que les hommes devaient s’habiller comme des hommes.

Devarim (Deutéronome) 22:5
5 Une femme ne portera rien qui appartienne à un homme, et un homme ne mettra pas un vêtement de femme; car tous ceux qui agissent ainsi sont en abomination à Yahweh ton Elohim.

Après cette analyse du chapitre 11 de Corinthiens, nous voyons qu’il n’est pas interdit pour les hommes d’avoir la tête couverte. Mais si nous sommes actuellement membres de l’Ordre Melchisédekien, devrions-nous alors nous couvrir la tête comme l’Ordre Lévitique a reçu l’ordre de le faire ? Certains disent oui, et d’autres disent non. La Torah ne le précise pas, mais ce que nous savons, c’est que les règles pour l’ordre Melchisédekien et l’ordre lévitique sont différentes. L’Ordre Lévitique devait opérer à l’intérieur d’un Tabernacle ou d’un Temple, tandis que l’Ordre de Melchisédek était conçu pour opérer à l’extérieur. De plus, le sacerdoce lévitique devait toujours laisser ses vêtements derrière lui chaque fois qu’il quittait le lieu saint. C’est-à-dire que le Grand Prêtre et ses fils ne portaient jamais leurs couvre-chefs saint à l’extérieur du Temple.

Juste pour les besoins de la discussion, si les prêtres melchisédekiens doivent porter des couvre-chefs, alors où et quand doivent-ils être portés ? Devraient-ils être portés uniquement à l’intérieur du Temple qui sera reconstruit dans Ezéchiel, puisque les Lévites ne les portaient jamais à l’extérieur du Temple ? Devraient-ils être portés dans les synagogues (et autres lieux réservés au culte) puisque ceux-ci sont une « sorte » de lieu saint ? La Torah n’aborde tout simplement pas ces questions. C’est parce que la dispersion est une punition : nous ne pouvons pas garder toute la Torah dans la dispersion. Jusqu’à ce qu’Il nous rappelle dans Son pays et que nous construisions le prochain Temple (Ezéchiel), nous ne pouvons même pas savoir comment garder la Torah correctement. 

Il serait commode que l’Écriture nous dise s’il faut ou non se couvrir la tête, à l’extérieur d’un Temple. Cependant, ce n’est pas le cas.

Nous avons vu que la Torah n’ordonne pas directement à l’homme ou à la femme israélite moyen de se couvrir la tête ; et nous voyons comment le roi David et Elisée n’ont peut-être pas eu la tête couverte tout les jours. Cependant, la Torah du mari jaloux et 1 Corinthiens 11 semblent impliquer qu’une femme doit se couvrir la tête si elle est mariée; et que la tête d’une femme doit être couverte dans les lieux de culte publics, quel que soit son statut matrimonial. C’est du moins l’étendue de ma compréhension à ce stade, mais je dois également souligner que dans mon rôle d’enseignant, je ne suis pas en mesure de juger d’autres personnes quant à leur niveau d’acceptation de cette étude. Mon travail consiste simplement à enseigner et à permettre à l’Esprit de Yahweh d’être celui qui condamne (ou non), comme Yahweh le juge bon.

Chaque fois qu’une étude est publiée sur les couvre-chefs, il y a toujours un tollé selon lequel la petite kippa juive dérive de la tradition païenne. Cela est vrai. La petite kippa juive représente une auréole, ou un « disque solaire ». C’est un symbole d’adoration du soleil, et il doit être évité. Il y a aussi des kippot avec une étoile pour l’adoration de ramphan. Etoile qu’on retrouve sur les temples franc-maçon. Donc ce serait une double idolâtrie de porter ce genre de kippot pour adorer une étoile et le soleil. Cependant, rejeter le concept du couvre-chef à cause de la kippa d’origine païenne et ignorer le commandement pour les prêtres lévitiques en service de se couvrir la tête chaque fois qu’ils servent dans un temple n’est pas très équilibré. 

Est-ce que j’ai le droit de me couvrir la tête ? Oui, je crois que je peux. Mais dois-je le faire dans un environnement de synagogue ou quand nous sommes dans l’assemblée ? Il n’y a pas de certitude la dessus. Je crois que les Écritures sont claires sur le fait que lorsque le Temple sera reconstruit et que les ordres Lévitique et Melchisédek seront fusionnés (comme le Prophète Esaïe l’a prédit dans Esaïe 66:21), alors il faudra porter un couvre chef pour servir. Quand j’enseigne, je considère que je le fais pour le sacerdoce de Melchisedek, pour servir Yeshoua, c’est pour cela que je porte un couvre-chef. Je le porte également pour montrer que je n’enseigne pas en mon nom propre, mais sous la couverture de mon chef qui est Yeshoua. Et je crois être guidé par son Esprit. Quand je vais à la rencontre de Yahweh lors de la prière, je me couvre également la tête, car je pense que quand on veut se rapprocher de Yahweh comme les prêtres le faisaient dans le temple, ils devaient se couvrir la tête, et quand David montait la montagne des oliviers pour adorer Yahweh il se couvrait la tête. Je veux vraiment imiter ces personnages bibliques et être au plus prêt des écritures.

Est-ce que je pense que les femmes devraient se couvrir la tête dans un environnement de temple ou dans n’importe quelle maison de prière ? Oui, je crois que ce serait la bonne chose à faire pour elles, mais dans la dispersion, je ne peux qu’encourager en tant qu’enseignement des Écritures, mais je ne peux rien imposer. C’est l’Esprit qui doit nous conduire à l’obéissance de ce qu’il lui est agréable.

Tant que nous resterons dans la dispersion, je ne crois pas que nous puissions établir des règles strictes à suivre pour notre peuple. Nous devrions simplement être conscients du fait que jusqu’à ce qu’Il nous rappelle dans la terre d’Israël, nous devrions essayer de nous préparer à suivre la Torah du mieux que nous pouvons. 

Ce cours est l’adaptation francophone de deux études de Norman Willis : “Head coverings in Scripture” et “Head Coverings for Men and Women”

 

 

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