Romains 14:23 – la différence entre foi et conviction
Aujourd’hui nous allons parler de ce fameux verset de l’apôtre Shaoul :
Romains 14:23 (Segond)
Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché.
Ce verset est souvent cité pour dire que si nous faisons des actions sans avoir de convictions, alors c’est un péché. Le problème c’est que quand quelqu’un n’est pas sûr de lui et qu’il doute, il rentre dans une forme de condamnation envers lui-même. Mais nous allons voir que ce n’est pas ce que Shaoul voulait dire ici.
Il y a une autre façon de mal comprendre Romains 14:23. Certains pensent en lisant ce verset que ce sont nos convictions qui déterminent ce qu’est le péché. Cela voudrait donc dire qu’en fonction de nos opinions, alors cela déterminerait ce qui est bien ou mal. Nous savons d’après les écritures, que l’homme ne peut pas décider du bien ou du mal en fonction de ses convictions. La pensée de décider du bien ou du mal, cela rappelle évidemment la pensée du serpent :
Bereshit (Genèse) 3:4-5
4 Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point;
5 mais Elohim sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
Le serpent a réussi à changer l’opinion de la femme. Quand Havah (Eve) a saisi le fruit défendu, elle avait une pleine conviction que c’était une bonne chose pour elle. Mais pourtant, même si elle a réalisé cette action en étant pleinement convaincue, cela a été le début de la chute de toute l’humanité.
Si nous restons dans le domaine des choses que l’on mange, nous voyons que parfois les chrétiens nous disent qu’ils ont reçu la conviction que manger du porc n’est pas un péché. Il suffit d’avoir une pleine conviction et pouf, le péché disparaît comme par enchantement.
C’est parfois de cette façon que les croyants interprètent ce verset de Shaoul, que ce sont nos intentions qui déterminent le péché. Pourtant Yohanan nous dit ce qu’est le péché.
1 Yohanan (Jean) 3:4
Quiconque pèche transgresse la Torah (loi), et le péché est la transgression de la Torah (loi).
Mais alors qu’est-ce qu’a voulu dire Shaoul dans Romains 14:23 ? Est-ce que c’est Yahweh avec ses commandements et sa Torah qui déterminent le péché ? Ou bien est-ce notre propre conviction qui détermine si on pêche ?
Nous savons par l’Apôtre Kepha (Pierre) que les lettres de Shaoul sont difficiles à comprendre.
2 Kepha (Pierre) 3:16
C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine.
Nous savons donc que Shaoul ne voulait pas dire que si nous sommes pleinement convaincus de nos actions, alors nous ne péchons pas, car cela contredirait toutes les écritures.
Ce que Shaoul voulait dire, c’est que si nous faisons une action sans savoir si c’est un péché, alors c’est une faute. Peu importe si cette action était permise par les lois divines de la Torah.
Je vais vous donner un exemple pour que vous compreniez mieux. Parfois dans ma ville des gens déposent une caisse devant leur maison avec des objets qu’ils ne veulent plus. Souvent ils mettent une indication du style, “servez-vous” ou “à donner”.
Donc techniquement si je viens et que je prends un des objets, je ne vole pas la personne puisque c’est offert. Cependant, supposons que l’étiquette qui dit “servez-vous” se détache avec un coup de vent. Il y a maintenant une caisse d’objets devant la maison de quelqu’un.
Si je passe devant cette caisse remplie d’objet, je pourrais me dire :
– C’est surement un déménagement et quelqu’un a oublié de rentrer cette caisse.
ou alors on pourrait croire que
– Peut être que ce sont des objets à donner.
Donc si je décide de prendre un objet malgré qu’il n’y a pas d’indication, alors je commets un péché. Peu importe si ces objets étaient en libre service. C’est comme cela qu’il faut comprendre le verset de Shaoul.
Cela peut sembler étrange, car si les objets sont en libre service, alors il n’y a techniquement pas de faute. D’un point de vue purement légaliste, on ne peut pas condamner une personne qui a pris des objets qui étaient à donner. Des policiers ne pourraient rien faire dans ce cas précis. Cependant, dans le cas de la justice divine, Yahweh voit dans les intentions du cœur et il condamnera celui qui n’était pas pleinement convaincu s’il avait le droit de prendre ces objets ou non.
En fait, le verset de Shaoul ne peut se comprendre que dans un seul sens. Si nous agissons sans connaître les lois divines et que nous faisons une action sans savoir si nous péchons, alors c’est une faute.
Mais l’inverse n’est pas vrai. Ce n’est pas parce que nous sommes convaincus qu’une action n’est pas un péché que nous ne péchons pas. C’est l’exemple avec les chrétiens qui prétendent avoir la conviction que manger du porc est licite, alors qu’en réalité les lois de Yahweh n’autorisent pas cette action. Ils commettent donc un péché, car ils sont faibles dans la foi.
Yahweh nous juge selon nos cœurs, mais il nous juge surtout selon ses lois indépendamment de nos intentions. Cela nous amène à comprendre la notion de péché volontaire et de péché involontaire. Dans la Torah Yahweh nous montre que le traitement des péchés volontaires ou involontaires est un peu différent.
Le péché volontaire est beaucoup plus grave que le péché involontaire. Yahweh est plus clément dans le cas d’un péché involontaire. Cependant, nous avons souvent l’apriori qu’un péché involontaire n’aura aucune conséquence dans nos vies. Cet a priori est faux, car nous voyons dans la Torah que même les pécheurs involontaires devaient offrir des sacrifices pour leurs péchés.
Bamidbar (Nombres) 15:27
Si c’est une seule personne qui a péché involontairement, elle offrira une chèvre d’un an en sacrifice pour le péché.
Cela signifie que même si nous ne sommes pas conscients d’un péché, cela ne veut pas dire qu’on ne pêche pas. Il y a quand même des conséquences dans nos vies, si nous péchons sans en avoir conscience.
Ce principe peut sembler contre-intuitif au premier abord, mais c’est pourtant un principe spirituel qui est biblique. Cela démontre encore une fois que nous devons être enseignés par les voies de Yahweh et non par nos intuitions humanistes.
Yesha`yah (Esaïe) 55:8
Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit Yahweh.
Il y a des chapitres entiers dans la Torah qui traitent des conséquences des péchés involontaires, et ces conséquences sont assez importantes. Lisez par exemple Lévitique chapitre 4 et 5 ou Nombres 15 et 35, dans ces passages Yahweh insiste beaucoup sur les péchés involontaires et nous explique toutes les conséquences de ces péchés dans nos vies.
Donc pour résumer, les péchés involontaires restent des choses spirituellement importantes si Yahweh a donné autant d’instructions les concernant. Cependant, aujourd’hui quand nous parlons à des gens faibles dans la foi et que nous leur expliquons qu’ils pêchent sans le savoir, ils prétendent qu’ils ne font rien de mal et qu’il n’y a aucune conséquence.
Regarder de la pornographie ? Non, mais je ne fais de mal à personne. Manger du porc ? Non, mais je ne fais de mal à personne. Beaucoup de personnes ne sont pas convaincues de péché, lorsque ce péché n’a pas d’impact sur les personnes qui les entourent. Beaucoup pensent que les commandements de Yeshoua c’est de ne pas faire de mal à son prochain, mais si on fait du mal à soi même, là c’est différent et ce n’est plus un péché.
Mais se faire du mal à soi-même c’est aussi un péché. Car si on ne s’aime pas soi-même, comment pouvons-nous aimer les autres ?
Matityahu (Matthieu) 7:12
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la Torah et les prophètes.
Si un homme se maltraite par toutes sortes de péchés solitaires, comment pourrait-il obéir à la Torah et faire le bien pour son prochain ? Si quelqu’un rentre chez lui tous les soirs et boit une bouteille de tequila jusqu’à s’en rendre malade et qu’il dise, “oh je ne fais rien de mal aux autres”, comment pourra-t-il obéir à ce que dit Yeshoua ?
Yeshoua explique de faire aux autres ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous. Mais si quelqu’un est alcoolique et qu’il veut qu’on lui offre une caisse de whisky, alors est-ce que c’est le genre d’action qu’il devrait faire à son prochain pour lui montrer son amour ?
Nous savons que la Torah et les prophètes ce n’est évidemment pas cela. La Torah c’est justement faire du bien à son prochain selon les lois divines et pas d’après nos propres convictions du bien ou du mal.
Yeshoua nous le dit dans Yohanan 13.
Yohanan (Jean) 13:34
Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.
Yeshoua dit d’aimer les autres comme JE vous ai aimés et pas d’aimer les autres en leur infligeant les péchés qu’on s’inflige soi même. Il faut aimer les autres avec les standards de Yeshoua et pas avec les idées du monde en matière de bien et de mal. Les standards de bien et de mal de Yeshoua c’est tout simplement la Torah.
Ceux qui boivent de l’alcool en excès, ceux qui fument, ceux qui se droguent, se disent peut-être qu’il ne font pas de mal à leur entourage. Par contre, quand ce péché solitaire se transformera en cancer du foie, en cancer de la gorge ou en maladies diverses et variées, est-ce que les proches ne seront pas impactés par ce péché ? Est-ce qu’accompagner un malade à l’agonie dans un hôpital c’est une chose qui édifie l’entourage ? On ne voit pas toujours immédiatement les conséquences de nos péchés et nous pensons parfois que ce n’est pas si grave.
Quand nous suivons Yeshoua, nous ne pouvons plus penser égoïstement, il faut penser en termes d’assemblée, car nos actions impactent spirituellement tout le groupe. Il y a d’ailleurs plusieurs exemples dans la Torah où le péché d’un seul homme a des conséquences sur toute l’assemblée.
Il y a l’exemple de Phinée (Pinchas). Dans cette exemple Zimri de la tribu de Shimon avait emené une idolatre dans le camp pour pratiquer l’idolatrie et la prostitution.
Bamidbar (Nombres) 25:6-11
6 Et voici, un homme des enfants d’Israël vint et amena vers ses frères une Madianite, sous les yeux de Moïse et sous les yeux de toute l’assemblée des enfants d’Israël, tandis qu’ils pleuraient à l’entrée de la tente d’assignation.
7 A cette vue, Pinchas, fils d’Éléazar, fils du sacrificateur Aaron, se leva du milieu de l’assemblée, et prit une lance, dans sa main.
8 Il suivit l’homme d’Israël dans sa tente, et il les perça tous les deux, l’homme d’Israël, puis la femme, par le bas-ventre. Et la plaie s’arrêta parmi les enfants d’Israël.
9 Il y en eut vingt-quatre mille qui moururent de la plaie.
10 Yahweh parla à Moïse, et dit:
11 Pinchas, fils d’Éléazar, fils du sacrificateur Aaron, a détourné ma fureur de dessus les enfants d’Israël, parce qu’il a été animé de mon zèle au milieu d’eux; et je n’ai point, dans ma colère, consumé les enfants d’Israël.
Il y a aussi l’histoire d’Acan. Un seul homme avait péché et tout Israël avait été condamné.
Yehoshua (Josué) 7:1
Acan, fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de Zérach, de la tribu de Juda, prit des choses dévouées. Et la colère de Yahweh s’enflamma contre les enfants d’Israël.
Ce principe spirituel a l’air injuste. Pourquoi la faute d’un seul homme doit se répercuter sur des innocents ? La réponse c’est que le mal se répandra petit à petit dans toute l’assemblée. Un peu comme une cellule cancéreuse, au début elle est toute seule, mais elle finit par contaminer l’ensemble des organes et finalement tout le corps.
Yahweh a créé ce principe dans le corps humain. Dès que le système immunitaire voit une cellule malade, elle est immédiatement attaquée et détruite. Ce principe immunitaire se retrouve donc dans le corps de Yeshoua et dans l’assemblée d’Israël en général.
Il faut vraiment faire attention quand nous pensons que notre péché solitaire n’a pas d’impact autour de nous, c’est complètement faux. Quand nous vivons en communauté, nous devons plus que jamais être attentifs à nos péchés, car cela n’impactera pas seulement notre condamnation personnelle, mais cela attirera la condamnation de toutes les personnes autour de nous.
Revenons maintenant à notre sujet principal, Romains 14:23.
Romains 14:23 (Segond)
Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction (pistis) est péché.
Dans cette traduction, le traducteur Louis Segond a choisi de traduire le mot grec pistis par « conviction ». Cependant, dans d’autres traductions, le mot pistis est traduit par le mot « foi ».
Romains 14:23 (Ostervald)
Or tout ce que l’on ne fait pas avec foi, est un péché.
Louis Segond traduit en général toujours le mot pistis par le mot « foi » dans la lettre aux Romains, mais bizarrement il a agit différemment dans le verset 23. Mais alors pourquoi faire différemment d’Ostervald ou Darby et surtout quelles ont été les conséquences de mal traduire ce verset ?
Il faut comprendre que les mots conviction et foi, ce n’est pas exactement la même chose dans notre compréhension francophone. En français, la conviction a souvent le sens d’une opinion personnelle très marquée. Alors que la foi, c’est différent d’une opinion, la foi est un don qui nous vient de Yahweh.
Ephésiens 2:8
Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don d’Elohim.
Donc la traduction de pistis en utilisant le mot conviction, peut nous amener à penser que la foi n’est qu’une opinion personnelle. Mais est-ce vraiment le cas ?
Mais pour comprendre ce mot pistis, nous devons l’étudier dans sa version hébraïque. La question qui va animer cette étude, c’est : est-ce que la foi c’est quelque chose qui vient de nous, comme une opinion, ou alors est-ce que la foi provient de Yahweh et de sa parole. Bon, certains savent déjà que la foi vient du Tanakh, c’est-à-dire la parole d’Elohim.
Romains 10:17
La foi vient donc de ce qu’on entend ; et ce qu’on entend, vient de la parole d’Elohim (Tanakh).
Quand Shaoul nous dit que la foi vient des écritures, il voulait parler du Tanakh, c’est-à-dire la Torah et les prophètes, car les écrits de l’alliance renouvelée n’avaient pas encore été rédigées. De plus, Shaoul insiste sur le fait que la foi vient de ce qu’on entend. Cela veut dire qu’à l’époque, chacun allait à la synagogues pour entendre la Torah et les prophètes être lu à chaque shabbat, car il n’y avait pas d’imprimerie à ce moment-là et il n’y avait pas de Bible dans tous les foyers. Les croyants devaient donc se déplacer dans les synagogue pour avoir accès à la parole de Yahweh.
Pour comprendre ce qu’est la foi, nous devons donc nous plonger dans le mot foi en hébreu, c’est le mot emounah. En effet, nous croyons en l’inspiration hébraïque des écritures. Allons donc voir ce qu’est la réelle définition de la foi en hébreux, car il est certain que Shaoul avait la pensé hébraïque de la foi et non la pensé gréco-romaine.
Pour comprendre la pensée de Shaoul qui était hébreu, de la tribu de Benjamin, voyons ce qu’il dit dans le début de la lettre aux romains.
Romains 1:17
Selon qu’il est écrit: Le juste vivra par la foi (pistis).
Shaoul parle de la foi, en citant le prophète Habakuk.
Habakuk 2:4
Voici, celui dont l’âme s’enfle au-dedans de lui, il n’est pas dans le droit chemin, mais le juste vivra par sa foi (emounah).
Le mot utilisé dans la lettre au romains pour parler de la foi, c’est pistis, mais dans le manuscrit hébreu d’Habakuk c’est le mot emounah, qui est le terme hébreux pour la foi.
Au lieu d’apprendre la définition de pistis, il est préférable de connaître la définition de la emounah, car Shaoul avait une pensée hébraïque.
La définition en hébreu c’est : « fermement, fidélité, constance, le devoir accompli. »
Maintenant voyons ce mot hébreu dans des contextes différents, pour étudier comment les hébreux comprennent ce mot. Dans un premier temps, la emounah est souvent associée aux commandements de la Torah.
Psaumes 119:86
Tous tes commandements ne sont que fidélité (emounah).
La emounah c’est quand notre foi nous pousse à l’obéissance aux commandements de Yahweh.
Psaumes 25:10
Tous les sentiers de Yahweh sont miséricorde et fidélité (emounah), pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements.
A travers ces deux psaumes nous voyons que la foi est intimement liée aux commandements et à l’obéissance. Nous retrouvons ce sens avec pistis dans l’alliance renouvelée.
Actes 6:7
La parole d’Elohim se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi (pistis).
Les disciples obéissaient à la foi.
Les chrétiens par contre sont piégés dans la compréhension gréco-romaine de l’alliance renouvelée. Comme nous venons de le voir, le mot foi a été traduit par conviction selon Louis Segond.
Romains 14:23
Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché.
Dans la tête d’un chrétien, ce qui est péché c’est un manque de conviction, mais ce ne sera pas un manque d’obéissance aux commandements. Les chrétiens ont une définition incomplète de la foi, l’aspect obéissance aux commandements a été retiré, au profit d’une simple opinion.
Dans l’inconscient des chrétiens, la connaissance du bien et du mal provient de leur conviction, de leur conscience. Mais dans la pensée hébraïque, la connaissance du bien et du mal provient des commandements de Yahweh. Et nous venons aussi de voir que la foi hébraïque, c’est ceux qui gardent ses commandements et son alliance.
Psaumes 25:10
Tous les sentiers de Yahweh sont miséricorde et fidélité (emounah), pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements.
Maintenant nous comprenons pourquoi le verset de Romains 14:23 est tellement utilisé par les chrétiens pour dire que c’est la conviction qui doit guider notre vie pour éviter le péché et certainement pas la Torah qui d’après eux a été abolie.
Pour comprendre ce verset mal compris de Shaoul nous devons étudier le contexte du Chapitre 14 de Romains.
Romains 14:1
Quant à celui qui est faible dans la foi, accueillez-le avec bonté, sans discussion d’opinions.
Shaoul parle de personne faible dans la foi. Comme nous l’avons vu dans la pensée hébraïque, les forts dans la foi symbolisent ceux qui connaissent et obéissent aux commandements de Yahweh.
Psaumes 25:10
Tous les sentiers de Yahweh sont miséricorde et fidélité (emounah), pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements.
Si les forts dans la foi sont ceux qui obéissent aux commandements, alors les faibles sont ceux qui ne connaissent pas les commandements. Etre faible dans la foi, c’est quand on est au début de l’enseignement de la Torah, on connaît quelques commandements, comme le shabbat par exemple, on est au lait de la parole comme le dit Shaoul, on est comme des maternelles qui apprennent à lire et à écrire. Le verset 2 parle de personnes faibles dans la foi qui ne mangeaient que des légumes ou des végétaux.
Romains 14:2
L’un croit pouvoir manger de tout ; et celui qui est faible, ne mange que des légumes.
Nous savons que la Torah et les commandements de Yahweh ne demandent pas une abstinence de viande. Au contraire, Yahweh nous autorise à en manger.
Devarim (Deutéronome) 12:15
Néanmoins, quand tu en auras le désir, tu pourras tuer du bétail et manger de la viande dans toutes tes portes, selon les bénédictions que t’accordera Yahweh, ton Elohim.
Manger de la viande n’est donc pas un péché. Mais pour les faibles dans la foi c’était le cas, car ils ne connaissaient pas la Torah. Comme nous l’avons dit, tout le monde n’avait pas une Torah à la maison, il fallait aller dans les synagogues pour l’entendre. Cependant, même aujourd’hui que tous les croyants ont une bible chez eux, beaucoup de personnes ne connaissent pas les commandements de Yahweh, cela peut paraître étonnant, mais je vous assure que c’est ce que je constate en parlant avec les croyants.
Encore une fois, le raisonnement de Shaoul ne fonctionne que dans un seul sens, que dans le sens d’une personne qui commet une action sans savoir si c’est un péché, mais que cette action était en réalité permise.
Le chapitre 14 de romains parle spécifiquement de personnes faibles dans la foi. Faible dans la foi, cela veut dire qu’ils ne connaissaient pas bien les lois divines, c’était des débutants dans l’enseignement des lois bibliques.
Dans le cas des chrétiens modernes c’est différent, car ils ne sont pas des étudiants de la Torah. Un chrétien n’est pas un élève débutant, c’est plutôt un élève qui ne va jamais à l’école, l’école étant l’apprentissage de la Torah. Au contraire, le dogme chrétien enseigne que la Torah est abolie. Il y a donc une nuance entre les faibles dans la foi à l’époque de Shaoul qui désiraient apprendre les commandements et les faibles dans la foi d’aujourd’hui qui enseignent à désobéir aux commandements.
On ne doit donc pas agir de la même façon avec les chrétiens modernes et avec les faibles de l’époque de Shaoul, le contexte et les intentions des faibles étant radicalement différents. Bon, poursuivons notre étude sur le mot emounah en lisant d’autres versets qui utilisent ce terme. Dans la langue hébraïque nous voyons que la emounah est aussi quelque chose qui définit une fonction et une action.
1 Chroniques 9:22
David et Samuel le voyant les avaient établis dans leurs fonctions (emounah).
Le christianisme avec la pensée gréco-romaine a complètement détaché les œuvres de la foi. Voyons encore un verset qui parle de la foi, comme d’une fonction.
1 Chroniques 9:31
Matthithia, l’un des Lévites, premier-né de Schallum le Koréite, s’occupait (emounah) des gâteaux cuits sur la plaque.
Dans la mentalité hébraïque la emounah n’est pas quelque chose qui concerne une simple pensée, mais la foi est connectée à des actions concrètes comme celle de faire des gâteaux.
C’est aussi pourquoi Yaakov nous dit ceci :
Yaakov (Jacques) 2:17
Il en est ainsi de la foi (pistis): si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même.
Yaakov était déjà confronté à son époque à la pensée gréco-romaine, car il devait enseigner que la foi est dépendante des œuvres. Yaakov devait donc rencontrer beaucoup de personnes qui écoutaient la parole mais ne la mettaient pas en pratique.
Yaakov (Jacques) 1:22
Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter (à la synagogue), en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements.
Quand Yeshoua parle de la foi, donc du mot pistis, il parle de pratiquer ces choses.
Matityahu (Matthieu) 23:23
Vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la foi (pistis) : c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses.
Yeshoua dit que la foi est une composante importante de la loi, et qu’il faut pratiquer sa foi. La foi n’est donc pas qu’une opinion, mais cela montre des actions, des œuvres que nous devons pratiquer.
Voyons maintenant un troisième sens du mot emounah. Voyons des passages où emounah est traduit par le mot vérité :
Proverbes 12:17
Celui qui dit la vérité (emounah) proclame la justice, et le faux témoin la tromperie.Proverbes 12:22
Les lèvres fausses sont en horreur à Yahweh, Mais ceux qui agissent avec vérité (emounah) lui sont agréables.
Dans les écritures, la vérité est un mot qui apparaît un peu partout. Ici, nous avons vu que la foi c’est la vérité. Les psaumes nous disent que la vérité c’est la Torah.
Psaumes 119:142
Ta justice est une justice éternelle, et ta Torah est la vérité (emeth).
Mais comment la vérité peut-elle être équivalente au mot « Torah » et équivalente au mot « foi » ? La réponse c’est que Yeshoua est la Torah vivante, il est la parole faite chair. De plus, nous avons foi en Yeshoua. Avoir la foi revient donc à observer la vérité, c’est-à-dire observer la Torah. Et voilà, comment la boucle est bouclée.
Maintenant si nous étudions le mot pour « vérité » en hébreu, c’est emeth. Les mots « emounah » et « emeth » ont la même racine hébraïque, c’est la racine « aman ». Mais aman est une sorte de synonyme du mot foi. On retrouve cette racine aman dans ce verset très connu :
Bereshit (Genèse) 15:6
Abram eut confiance (’aman) en Yahweh, qui le lui imputa à justice.
Aman est traduit par « croire, confiance, éprouver, fidèle, foi ». La foi et la vérité sont des mots très proches, car emounah est parfois traduit par vérité et emeth est parfois traduit par foi.
Nous savons que Yeshoua est la Torah vivante, car il a déclaré qu’il est la vérité. Et nous avons vu que la Torah est aussi la vérité.
Yohanan (Jean) 14:6
Yeshoua lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie.Psaumes 119:151
Tu es proche, ô Yahweh ! Et tous tes commandements sont la vérité (’emeth).Psaumes 119:142
Ta justice est une justice éternelle, et ta Torah est la vérité (‘emeth).
Tous ces versets confirment que Yeshoua est la Torah vivante. Quand Shaoul parle des faibles dans la foi, il parle des gens faibles dans la connaissance des commandements de la Torah. C’est-à-dire des gens faibles dans la connaissance du bien et du mal.
Le commun des mortels pense souvent que les faibles dans la foi, ce sont des gens qui ont des doutes sur l’existence d’Elohim ou de sa puissance pour faire des miracles.
Mais dans le contexte de Romains 14, c’était des gens qui ne connaissaient pas la Torah, car il prétendait qu’on ne peut pas manger de la viande, alors que la Torah l’autorise.
Cela me fait penser à Ellen White, une des fondatrices du mouvement adventiste. Elle prêchait qu’il ne fallait pas manger de viande. Voici deux de ces citations.
Ne laissez aucun de nos ministres donner le mauvais exemple en mangeant de la viande. Faites qu’eux et leurs familles se montrent dignes des lumières de la réforme sanitaire. Ne permettez pas que nos ministres animalisent leur propre nature et la nature de leurs enfants. (Spalding and Magan, p. 211)
Dans ce passage les responsables adventistes comme les pasteurs ou les évangélistes ne devaient pas manger de viande selon Ellen White. Voyons une deuxième déclaration.
La viande ne devrait pas être placée devant nos enfants. Son influence est d’exciter et renforcer les passions inférieures, et a tendance à amoindrir les capacités morales. Les céréales et fruits préparés sans graisse, et en condition aussi naturelle que possible, devraient être la nourriture des tables de tous ceux qui déclarent se préparer, à être transmutés au Ciel. (Testimonies, Vol. 2, p. 352)
Ici, elle interdisait la consommation de viande pour les enfants, car elle affirmait que cette consommation de viande empêchait qu’on aille au ciel.
Ce qu’on peut dire de tout cela, c’est que les faibles dans la foi sont encore présents aujourd’hui, car il existe beaucoup d’adventistes qui suivent encore Mme White en 2025. Quand j’avais publié ma vidéo sur les adventistes, j’avais reçu un grand nombre de messages très virulents de leur part.
Les dirigeants adventistes au lieu d’écouter la Torah et d’être enseignés, ils ont pris la place d’enseignant. Donc à nouveau nous ne devons pas agir comme agissait Shaoul pour les faibles dans la foi de son époque. L’attitude des adventistes aujourd’hui n’est pas d’apprendre la Torah, même si techniquement ils sont des faibles dans la foi. Leur attitude c’est qu’ils ont pris la place de l’autorité doctrinale et ils enseignent au plus grand nombre certaines hérésies. Comme je le disais, ce ne sont pas des élèves débutants, ce sont des élèves qui ne veulent pas aller à l’école et qui sont devenus les enseignants d’une école sans Torah.
Le contexte d’aujourd’hui n’est pas le même que celui de Romains 14. Du temps de Shaoul les faibles dans la foi devaient être traités avec douceur, jusqu’à ce qu’ils apprennent progressivement la Torah à chaque shabbat. Mais dans le cas d’aujourd’hui, ces gens qui n’ont pas la connaissance de la Torah, ils enseignent au plus grand nombre et entraînent des milliers de personnes dans le péché. Il faut donc évidemment dénoncer les gens qui enseignent les fausses doctrines.
Le souci c’est que les gens qui lisent les lettres de Paul pensent qu’il faut encore suivre ses conseils concernant les faibles dans la foi et ne rien faire. Ils ne tiennent pas compte du contexte.
Bon fin de l’aparté concernant les faibles dans la foi qui nous côtoient aujourd’hui. Nous avons également fini notre petit tour de la pensée hébraïque du mot « emounah ». On a vu que la emounah c’est la fidélité aux commandements divins, puis qu’elle désigne une action et troisièmement la emounah désigne la vérité.
Maintenant que nous avons une meilleure idée de la façon de pensée hébraïque, nous pouvons revenir au verset de cette étude, Romains 14:23
Romains 14:23 (Segond)
Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché.
Il faut remarquer une chose supplémentaire. Louis Segond ne traduit pas en disant le produit de la conviction, mais le produit d’une conviction, ce qui renforce encore davantage l’idée que c’est une conviction parmi tant d’autres.
Segond parle d’une conviction, comme si c’était une opinion parmi tant d’autres. Tu as ta conviction, j’ai la mienne. Sous entendu, il y a plusieurs convictions, donc il y a plusieurs vérités. C’est typiquement la pensée chrétienne qu’on entend un peu partout. Chacun a sa définition du bien et du mal.
D’ailleurs, dans la pensée du monde, la conviction s’oppose au concept de la vérité. Un grand philosophe mondain a déclaré que :
« Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges. »
Friedrich Nietzsche.
Même un simple philosophe du monde, sait qu’une conviction n’a rien à voir avec la vérité, la emounah en hébreu.
La pensée gréco-romaine veut nous pousser à croire que la foi est comme une simple opinion. Le monde veut nous faire penser que notre foi n’est en réalité qu’une chose qui vient de nous et pas de Yahweh. C’est pour ça que je cite Nietzsche avec des pincettes, car les philosophes sont souvent là pour nous faire dévier de la foi.
Une conviction est un terme qui ne pourra jamais remplacer la foi et encore moins la foi dans le contexte biblique, la fameuse emounah.
La foi est un don divin, c’est donc la vérité. Alors que des convictions, c’est comme des opinions, tout le monde en a une. Dans un sens, Nietzsche a raison, les convictions n’ont rien à voir avec la vérité, les convictions sont ennemies de la vérité et donc de la foi, la emounah.
Être convaincu de quelque chose ne signifie pas qu’on détient la vérité. Je vais tenter de vous expliquez la différence concrète entre une conviction et la foi originelle.
Aujourd’hui quand j’enseigne, j’ai souvent des retours de personnes dans les commentaires. J’entends souvent les gens dire que tel ou tel enseignement les a convaincus. Les gens sont souvent convaincus dans leur intellect, mais ils n’ont pas forcément la foi, c’est-à-dire la démarche de l’obéissance.
Vous savez au début quand j’ai entendu la foi nazaréenne qui dit que nous devons obéir aux commandements de la Torah, je n’étais pas convaincu intellectuellement parlant. On ne m’avait pas démontré intellectuellement qu’il fallait observer la Torah. Pourtant j’avais intérieurement la foi que c’était la vérité. C’est à ce moment là que j’ai compris que foi et conviction sont deux choses différentes. Une conviction c’est humain et la foi c’est divin. Évidemment cela n’est pas interdit d’avoir des convictions, mais cela ne suffit pas pour suivre Yeshoua.
La conviction vient du latin convictio qui veut dire « démonstration convaincante ». La conviction est plutôt une démarche intellectuelle qui repose sur une démonstration cartésienne. Cependant, la foi est différente, car c’est une démonstration de choses qu’on ne voit pas, c’est Yahweh qui nous donne cette certitude, mais sans avoir une démonstration intellectuelle.
En 2015, j’ai commencé à obéir aux commandements de la Torah, même si intellectuellement je n’étais pas totalement convaincu. Je me rappelle que c’était un sentiment étrange, car l’Esprit en moi défendait l’obéissance aux commandements, alors que intellectuellement je ne trouvais pas encore les arguments pour expliquer cela à mes proches. J’ai commencé à arrêter de manger du porc, alors que mon intellect n’avait pas encore validé la chose. Pareil pour la circoncision, je me suis fait circoncire, bien avant d’avoir été convaincu intellectuellement.
Mais aujourd’hui c’est l’inverse que je vois, les gens veulent d’abord être convaincus intellectuellement avant d’obéir aux commandements. Pour moi, ce n’est pas la bonne démarche, ce n’est pas la véritable foi. En réalité, leur foi est plus une opinion personnelle. La foi hébraïque, c’est justement d’obéir avant de tout comprendre, comme le montre ce passage de Shemot 24.
Shemot (Exode) 24:7
Il prit le livre de l’alliance, et le lut en présence du peuple; ils dirent: Nous ferons tout ce que Yahweh a dit, et nous obéirons.
Ce que je veux dire c’est qu’aujourd’hui je ne vois plus cette mentalité hébraïque chez les croyants. Dans shemot 24, Mosheh a lu une seule fois le livre de l’alliance et hop c’était bon. Imaginez que je rentre dans une église évangélique, et que je lise la Torah, et bien personne ne va me dire : nous ferons tout ce que tu as lu et nous obéirons.
Aujourd’hui les gens sont convaincus commandements après commandements. Un jour ils sont convaincus par le commandement du shabbat et puis quelques mois plus tard par les interdits alimentaires, puis quelques années après ils sont convaincus d’obéir à la circoncision. Cependant, les hébreux ont dit qu’ils obéiront aux commandements de Yahweh après avoir écouté ce que Mosheh disait.
Devarim (Deutéronome) 5:27
Approche, toi, et écoute tout ce que dira Yahweh, notre Elohim; tu nous rapporteras toi-même tout ce que te dira Yahweh, notre Elohim; nous l’écouterons, et nous le ferons.
Yeshoua redira également la même chose dans Luc 16 avec la parabole du pauvre et du riche.
Luc 16:31
Et Abraham lui dit: S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait.
Dans cette parabole, Yeshoua rappelle que si on ne croit pas dans la Torah de Mosheh, alors c’est fini pour nous, et nous sommes définitivement perdus. Nous avons vu que David disait que la Torah c’est la vérité, et que Yeshoua est la vérité donc la Torah vivante. Or si les chrétiens pensent qu’il ne faut pas obéir à la Torah, alors ils ne suivent pas réellement Yeshoua. Leur Jésus n’est pas la vérité, c’est une idole et surtout un faux prophète.
On avait déjà enseigné que le verbe « écouter » en hébreux, cela veut dire « obéir ». On en revient toujours à la différence de définition des mots français et des mots hébreux. Les érudits chrétiens comme Frédéric Godet savent que la pensée hébraïque est différente de la pensée francophone, voici son commentaire sur la parabole du riche et du pauvre.
Commentaire biblique de Luc 16:29
Éclatant témoignage rendu par le Sauveur à cette vérité que la révélation, même de l’Ancien Testament, suffit pour amener les hommes à la foi : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ! Ce verbe, dans la langue que parlait le Sauveur, ne signifie pas seulement entendre, mais obéir.
Ce commentaire de Luc 16 est incroyable, car il montre que les érudits chrétiens savent qu’il faut obéir aux commandements de Mosheh. De plus, ils savent qu’il faut enseigner en utilisant la définition hébraïque des mots et de ne pas utiliser notre compréhension gréco-romaine.
Poursuivons l’explication pour comprendre la différence entre le mot conviction et le mot foi. Les opinions, les convictions il y en a des centaines, alors que Juda nous dit que la foi originelle est unique.
Yehouda (Juda) 1:3
Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi (pistis) qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.
Juda n’a pas dit qu’il nous exhortait à combattre pour une foi qui a été transmise une fois pour toutes aux saints, il parle de la seule et unique vérité que Yeshoua nous a transmise.
Donc pour faire un premier bilan, nous avons vu que la foi dans la langue hébraïque, n’a pas la même signification que dans la pensée gréco-romaine.
La emounah veut dire plusieurs choses, d’une part c’est la fidélité aux commandements divins. La deuxième définition c’est que la emounah désigne une action et troisièmement la emounah désigne la vérité.
Alors on ne sait pas exactement qui étaient les faibles dans la foi dans Romains 14, mais ils ne correspondent pas à la définition des adventistes modernes, qui eux se sont fait des docteurs de la Bible.
L’hypothèse la plus réaliste c’est que c’était des païens qui avaient gardé certaines habitudes de leurs anciennes croyances.
Je n’ai pas la prétention de dire que je comprends tous les versets des lettres de Shaoul. Les chrétiens le prétendent, mais je pense que c’est une forme d’orgueil.
Vous savez si Kepha, un apôtre, dit que les lettres de Shaoul sont difficiles à comprendre, alors imaginez si je disais que je comprends tout ? Cela ferait de moi un menteur, car je ne vaux pas mieux que l’apôtre Kepha.
Je reçois des messages de personnes qui veulent que j’explique absolument toutes les lettres de Paul. Ils veulent que je fasse une vidéo pour chaque lettre de Paul. En effet, la foi de certaines personnes ne repose que sur l’apôtre Paul, mais en aucun cas sur la Torah, c’est-à-dire sur la vérité comme nous venons de l’étudier.
Si vous saviez le nombre de personnes qui veulent être convaincues par les lettres de Shaoul avant d’obéir à la Torah. On voit encore ici la différence entre la foi et une simple conviction ou démonstration intellectuelle.
Alors pour répondre à ces personnes qui veulent que je fasse l’explication de toutes les lettres de Paul, il faut comprendre que techniquement c’est impossible, on ne peut pas expliquer tous les écrits de Shaoul, même si on le voulait.
Une lettre par définition, c’est quelque chose qui est adressée à une communauté en particulier et souvent les lettres de Shaoul sont des réponses à des questions qu’on lui avait posées, mais dont nous ignorons tout. Shaoul écrivait ces lettres pour répondre à celles qu’il avait reçues. Mais nous ne disposons pas toujours du contexte et des questions que Shaoul avait reçu.
Vous savez c’est un peu comme quand vous regardez un film où deux personnes discutent entre elles. Les lettres de Paul, ce serait comme de regarder un film où on aurait retiré les répliques d’un des deux personnages. Je vous garantis que ce ne sera pas facile de comprendre le film.
Donc il est impossible de tout comprendre. Les seules certitudes que nous avons concernant Shaoul, c’est que, même Kepha, un apôtre, disait que ces lettres sont difficiles à comprendre. De plus, le contexte d’Actes 21:24 montre que Shaoul était un observateur de la Torah, malgré que les gens comprenaient le contraire.
Romains chapitre 14 est souvent cité pour dire que Paul enseignait qu’on peut manger des aliments impurs. Mais nous avons vu que le contexte n’était pas la pureté des animaux, mais c’était le végétarisme qui exclut la consommation de chair animale.
Même si nous pouvons pas comprendre tous les versets de Romain 14 par manque de contexte, il faut quand même retenir que Shaoul va dans le sens d’Actes 15, à savoir que les nouveaux dans la foi ou les faibles dans la foi ne devaient pas être constamment harcelés parce qu’ils ne suivait pas encore tous les commandements de la Torah immédiatement.
Actes 15:19
C’est pourquoi je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Elohim.
Les faibles dans la foi nazaréenne devaient apprendre les commandements à chaque shabbat quand la Torah de Mosheh était lue dans les synagogues.
Actes 15:21
Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de shabbat dans les synagogues.
Aujourd’hui, malheureusement comme nous l’avons vu avec les adventistes ou les chrétiens, ces faibles dans la foi n’écoutent pas vraiment les enseignements de la Torah. Ces faibles dans la foi ne sont plus des apprenti disciples. Ils se considèrent au contraire comme des docteurs de la loi, des enseignants, et ils enseignent contre les commandements de la Torah. Donc ce n’est pas qu’ils sont faibles dans la foi, c’est plutôt qu’ils n’ont pas la foi du tout, car l’Esprit de Yahweh nous pousse à observer les commandements de la Torah.
Yechezqe’l (Ezéchiel) 36:27
Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois.
Les croyants se focalisent souvent davantage sur des versets des lettres de Shaoul, plutôt que sur les enseignements de la Torah, car ils ont perdu la foi que la Torah est la vérité.
Dans le livre des Actes des Apôtres nous voyons que les convertis étaient au contraire zélés pour observer la Torah, car ils avaient reçu l’Esprit de Yahweh.
Actes 21:18-20
18 Le lendemain, Shaoul se rendit avec nous chez Yaakov, et tous les anciens s’y réunirent.
19 Après les avoir salués, il raconta en détail ce qu’Elohim avait fait au milieu des païens par son ministère.
20 Quant à eux, l’ayant entendu, ils glorifièrent Yahweh et ils lui dirent : Frère, tu vois combien il y a de milliers de Juifs qui ont cru, et ils sont tous zélés pour la Torah.
Dans ce passage nous voyons que la nation israélite avait retrouvé le chemin vers la vérité, vers l’observation de la Torah. La foi en Yeshoua provoquait en eux un zèle nouveau pour l’observation de la Torah.
Les chrétiens d’aujourd’hui au contraire préfèrent écouter les lettres de Paul, au lieu de suivre la vérité de la Torah. Or c’est est une aberration, car comme je l’ai dit, le style épistolaire, c’est à dire une correspondance par lettre n’a pas la même importance que les écrits de la Torah qui sont un message clair au peuple de Yahweh.
Le style épistolaire répond à des problématiques très précises de personnes dans une communauté et dans une ville en particulier, dont nous n’avons aucun contexte pour comprendre pleinement les réponses de Shaoul. De plus, nous avons vu que le contexte change en fonction des époques, car les faibles dans la foi d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ceux de l’époque.
C’est une pure folie que de s’appuyer uniquement sur des lettres plutôt que sur l’enseignement que Mosheh a donné dans la Torah. De plus, nous n’avons que les manuscrits grecs et les traductions françaises qui souffrent de l’influence de la pensée gréco-romaine qui parfois est contraire à la pensée hébraïque de Shaoul et de la Torah en général. Les personnes qui ne voient leur foi que par le prisme des lettres de Shaoul sont donc dans une grande impasse.
Bon passons à la conclusion de cette étude. Même si nous n’avons pas toutes les réponses concernant l’interprétation de la lettre aux romains, nous avons compris qu’avoir une conviction ne suffit pas à retirer le péché. Mais nous avons vu que Shaoul enseigne que le péché vient aussi d’un manque de foi, c’est-à-dire un manque de connaissance de la Torah. Quand on étudie les lettres de Shaoul, nous devrions toujours revenir à la définition hébraïque des mots qu’il utilisait.
Une personne qui est faible dans la Torah, n’était pas au courant que manger de la viande était permis par Yahweh. Cette fausse croyance les poussaient donc à pécher en voyant d’autres frères manger de la viande, même si la Torah ne condamne personne pour manger de la viande. Mais le simple fait de croire qu’on pêche est un péché, car Yahweh juge à la fois notre cœur et également nos fautes par rapport à ses commandements.
Si vous êtes dans ce cas, que vous ne savez pas si une action est permise ou non par Yahweh, le mieux c’est encore de s’abstenir de la faire. Rappelez-vous que j’avais donné l’exemple d’une caisse d’objet devant une maison et on ne savait pas si ces objets étaient en libre service ou non. Et bien la décision la plus sage aurait été de sonner à la porte pour demander si ces objets avaient été oubliés par mégarde ou si on pouvait se servir.
Dans le langage spirituel, cela se traduit par une volonté des faibles dans la foi d’aller apprendre à connaître le bien et le mal d’après la Torah de Mosheh. Donc le plus important à retenir c’est que vous devez continuer d’apprendre les commandements de la Torah de Mosheh pour vous détacher du péché.
Si vous n’êtes pas dans cette démarche vous serez toujours dans le brouillard sur vos actions, ne sachant pas si vous pêchez ou si vous agissez selon les règles instaurées par notre créateur.
J’espère que cet enseignement vous permettra d’y voir plus clair concernant la pensée de l’apôtre Shaoul qui n’est pas toujours facile à comprendre. Mais c’est un peu sa marque de fabrique d’après Kepha et d’après Actes chapitre 21 qui sont les deux témoins qui nous rappellent que Shaoul était (même à son époque) incompris par de nombreux croyants.
Soyons donc attentifs quand nous utilisons un des versets de Shaoul en dehors de son contexte précis.