Diriger une synagogue selon Yeshoua
La question qui va nous intéresser aujourd’hui, c’est pourquoi les chrétiens vont dans des églises, alors que le Messie allait dans des synagogues ?
Marc 1:21
Ils se rendirent à Capernaüm. Et, le jour du shabbat, Yeshoua entra d’abord dans la synagogue, et il enseigna.
Et d’ailleurs, même après la mort et la résurrection de Yeshoua, les disciples ont continué d’aller dans des synagogues.
Actes 13:14
De Perge ils (les apôtres) poursuivirent leur route, et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Étant entrés dans la synagogue le jour du shabbat, ils s’assirent.
Si Yeshoua et ses disciples allaient dans des synagogues, alors pourquoi les chrétiens d’aujourd’hui vont dans des églises ? Et si nous devons imiter Yeshoua encore aujourd’hui, alors ne devrions nous pas bâtir des synagogues plutôt que des églises ?
Mais alors nous aujourd’hui, que devons nous faire ? Devons nous aller dans des synagogues comme Yeshoua et les apôtres l’ont fait ? Ou devons nous aller dans des églises où il y a de jolis chants gospel ? Qu’est-ce qui doit motiver notre cheminement en Yeshoua ? Est-ce que nous devons marcher comme il a marché ou devons suivre nos émotions et nos envies ?
1 Yohanan (Jean) 2:6
Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même.
Dans l’enseignement sur Actes 15, nous avions vu comment les apôtres ont jugé, que les non-juifs devaient s’abstenir des 4 choses pour lesquelles la Torah prescrit le retranchement d’Israël, comme par exemple : l’idolâtrie, l’immoralité sexuelle, la consommation de viande étranglée et le sang. Les apôtres ont jugé cela afin que les non-juifs puissent ensuite rejoindre leurs synagogues locales et y étudier le reste de la Torah.
Cependant, aujourd’hui les croyants en Yeshoua vont plutôt dans des églises et n’étudient pas la Torah, au contraire, la majorité refuse de pratiquer les commandements. Mais alors pourquoi existe-t-il ce fossé entre ce qu’enseigne les écritures et ce que font les croyants aujourd’hui ?
En 2000 ans d’histoire il y a bien des choses qui se sont passées. En effet, après la destruction du Temple, nos frères juifs orthodoxes ont décidé de ne plus accueillir les Nazaréens pour participer à leur culte et ont donc prononcé une malédiction à leur encontre pour les chasser des synagogues avec la fameuse « birkat haMinim ». Birkat veut dire bénédiction en hébreu, mais la birkat haMinim est en réalité une malédiction quand on prend la peine de lire son contenu.
« Que les apostats-renégats [mashoumadim = « ceux qui ont été détruits/ anéantis »] n’aient plus aucun espoir ; que le pouvoir de malheur [malkhout zadon[1], c’est-à-dire l’Empire romain] disparaisse rapidement de nos jours, que les notsrim (nazaréens) et les minim aillent sur l’heure à leur perte, qu’ils soient effacés du livre de vie[2] et qu’ils ne soient pas mentionnés parmi les justes. Béni soit le Seigneur qui courbe les méchants[3],[4]. »
(Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Birkat_haMinim)
A partir du moment où les Nazaréens, disciples de Yeshoua, n’étaient plus les bienvenus dans les synagogues prononçant cette malédiction, ils ont dû établir leurs propres lieux de culte. Mais de quel type de lieux de culte s’agissait-il ? Quelles étaient les exigences spécifiques ? Qu’est-ce qui est approprié au culte, et qu’est-ce qui ne l’est pas ?
Notre objectif est d’établir aujourd’hui le type de synagogues souhaité par Yeshoua. Comme nous le verrons dans la suite de cette étude, certaines exigences spécifiques sont à prendre en compte, et le type de culte dont nous avons besoin diffère du culte moderne qu’on peut observer dans le christianisme. Pour bien comprendre le culte que Yeshoua souhaite que nous pratiquons, commençons par définir ce qu’est une synagogue, puis nous aborderons un bref historique des synagogues.
Synagogues et Batei Knesset
Dans le désert, les Israélites se rendaient au tabernacle pour adorer. Cependant, après leur installation en Terre promise, le tabernacle était trop éloigné pour que la plupart des gens puissent s’y rendre les jours de shabbat ou de nouvelle lune ; ils s’y rendaient donc uniquement pour les fêtes de pèlerinage qui sont Pessah (Paque), Shavouot (pentecôte) et Souccot (fête de tabernacle) . Pour pallier à cet éloignement, ils se réunissaient parfois dans des maisons, et parfois ils construisaient un lieu de culte local où ils pouvaient se rassembler les jours de shabbat. Dans les langues gréco-romaines occidentales, ces édifices sont appelés synagogues, un terme dérivé du grec « sunagoge ».
Le terme sunagoge (συναγωγή) vient du grec sunágō (συνάγω), qui signifie « recueillir ensemble, rassembler ». Et donc le mot grec sunagoge signifie “être ensemble, rassemblement”
Ce mot grec sunagoge a ensuite donné le mot français synagogue. Souvent nous comprenons ce mot comme étant le lieu de culte réservé du judaïsme, alors qu’en réalité, à l’époque de Yeshoua, c’était un terme plus général qui permettait le rassemblement des croyants en Yeshoua, peu importe qu’ils soient juif ou non. Nous en avons plusieurs exemples dans le livre des Actes des apôtres.
Actes 17:17
Il s’entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et les hommes craignant Elohim, et sur la place publique chaque jour avec ceux qu’il rencontrait.
Souvent on oppose le mot église et le mot synagogue pour diviser les croyants juifs et les croyants chrétiens. Mais au commencement il n’en était pas ainsi, tous les croyants allaient à la synagogue. Aujourd’hui, les mots synagogue ou église désignent des lieux de culte différents.
Le mot église provient du mot grec ekklesia. Il s’agit là de la première erreur, en effet, dans les écrits de l’alliance renouvelée, le mot ekklesia désignait un groupe de croyants et non pas un lieu de culte. Dans le nouveau testament, le mot ekklesia désignait l’assemblée des croyants en Yeshoua, mais désignait également tout groupe de croyants, car même les adorateurs de la déesse Diane à Ephèse s’étaient réunis en ekklesia.
Actes 19:40
Nous risquons, en effet, d’être accusés de sédition pour ce qui s’est passé aujourd’hui, puisqu’il n’existe aucun motif qui nous permette de justifier cet attroupement. Après ces paroles, il congédia l’assemblée (Ekklesia).
Donc ce serait une erreur de traduire ekklesia par église. Malheureusement, la plupart des traducteurs ont écrit église. Il est préférable de traduire par assemblée. De plus, le mot église ne devrait pas définir un bâtiment pour le culte. Au contraire, dans l’alliance renouvelée le mot pour définir un bâtiment c’est le mot synagogue.
Il est également important de revenir aux racines hébraïques de la foi. Si on part de l’hébreux, le mot assemblée se dit Kahal.
Bamidbar (Nombres) 14:5
Moïse et Aaron tombèrent sur leur visage, en présence de toute l’assemblée (Kahal) réunie des enfants d’Israël.
D’ailleurs, quand nous allons sur wikipédia, ils nous expliquent que quand les traducteurs de la septante ont traduit la Torah en Grec, ils ont traduit Kahal par ekklesia.
Le mot Église vient du grec eklesia, l’assemblée du peuple ; le mot se trouve déjà dans la Septante pour traduire l’hébreu qahal. (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kahal)
Souvent, on croit que le terme église désigne le nouveau peuple d’Elohim. En réalité la kahal ou l’ekklesia ont toujours existé, n’en déplaise à ceux qui soutiennent la théologie du remplacement qui dit que l’Église (avec un grand E) est la nouvelle Israël. La vérité c’est que l’Eglise avec un grand E n’est pas un concept présent dans la Bible, c’est une invention humaine.
Donc pour bien comprendre ce qui se passait au premier siècle, l’assemblée des croyants se réunissait dans des synagogues. Il y avait donc deux mots, l’un désignait les personnes et l’autre mot désignait le lieu de rassemblement. Il y avait donc l’ekklesia (ou kahal en hebreu) qui désigne le groupe de personne et puis il y avait la synagogue qui désigne le lieu de culte.
La théologie du remplacement a apporté beaucoup de confusion, en prétendant que les églises devaient remplacer les synagogues. Mais cette théologie du remplacement ne trouve aucun appui dans les écritures, c’est une pure invention. Maintenant, j’aimerais vous montrer quelque chose d’intéressant, dans la lettre de l’apôtre Yaakov.
Yaakov (Jacques) 2:1-2
1 Mes frères, que votre foi en notre glorieux Maître Yeshoua Mashiah soit exempte de toute acception de personnes.
2 Supposez, en effet, qu’il entre dans votre synagogue un homme avec un anneau d’or et un habit magnifique, et qu’il y entre aussi un pauvre misérablement vêtu;
Yaakov nous explique dans ce passage qu’il ne faut pas faire de distinction entre les pauvres et les riches qui entrent dans notre synagogue. Yaakov ne parle pas d’église, non il s’attendait à ce que les disciples de Yeshoua se rassemblent dans des synagogues. Donc ici on a bien la confirmation que les chrétiens devraient construire des synagogues plutôt que des églises.
Mais ce n’est pas cela que j’avais envie de vous montrer. Si on prends la traduction Segond qui est la plus répandue, nous ne lisons pas synagogue, mais nous lisons :
Jacques 2:2 (Louis Segond)
Supposez, en effet, qu’il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d’or et un habit magnifique, et qu’il y entre aussi un pauvre misérablement vêtu;
Dans cette version, le mot synagogue disparaît pour être remplacé par le mot assemblée. Comme c’est bizarre…
Quand on regarde le mot synagogue, il est utilisé 56 fois dans l’alliance renouvelée. Mais à deux endroits Segond à choisi de traduire par assemblée. Evidemment l’un de ces deux passages c’est quand Yaakov parle des lieux de cultes des disciples de Yeshoua. Ce n’est évidemment pas un hasard, Segond est un petit cachotier, car il voulait effacer le fait que les apôtres et les premiers disciples se réunissaient dans des synagogues et non pas dans des églises.
D’ailleurs ce n’est pas la première fois que Segond fait cela, on avait déjà expliqué cela dans le verset d’Actes 15:19 où ce traducteur cherchait à faire disparaître l’autorité apostolique de Yaakov en modifiant la phrase “je juge”, par la phrase “je suis d’avis”. Voir la vidéo sur Actes 15.
Il y a aussi l’exemple du changement de conjugaison dans Colossiens 2:17 où Segond va changer le temps de conjugaison du verbe être, pour nous faire croire qu’on ne doit plus observer le shabbat. C’était dans la vidéo sur le changement de calendrier, si cela vous intéresse.
Segond pensait certainement qu’on ne découvrirait jamais son petit jeu, mais on ne se moque pas de Yahweh. Moi je vois une volonté claire de détruire les racines de la foi nazaréenne des apôtres de Yeshoua.
Aujourd’hui, le mot église désigne à la fois le groupe de personne et aussi le lieu de culte. C’est à cause de cela qu’il y a une confusion sur ce que nous devrions bâtir aujourd’hui.
A l’heure actuelle, les termes synagogue et église divisent les croyants en deux mondes, les juifs d’un côté et les chrétiens de l’autre. Mais en vérité, nous devrions dire l’assemblée d’Israël ou kehilah pour parler du peuple d’Elohim et nous devrions parler des synagogues pour parler des bâtiments de rassemblement, qu’ils soient juifs ou chrétiens. Si vous voulez comprendre pourquoi les juifs et les chrétiens sont aujourd’hui dans la division, je vous recommande l’enseignement sur les deux maisons d’Israël. C’est un enseignement incontournable pour comprendre la situation complexe du peuple d’Elohim aujourd’hui.
Bon, nous venons de voir que si l’on s’en tient aux écritures, alors les chrétiens devraient se réunir dans des synagogues. Les mots ekklesia et synagogue sont tous deux des termes grecs. Mais en hébreu nous trouvons des mots plus précis.
En hébreu, un groupe de croyants qui se réunissent est appelé kahal (קָהָל). La communauté qui se développe à partir de réunions régulières est appelée kehillah (קְהִלָה).
Par contre, en hébreu si on veut désigné le lieu de culte, on parlera de la beit knesset (בֵּית כְּנֶסֶת) qui veut dire “maison de l’assemblée”, généralement traduite par « synagogue ». Le pluriel de beit knesset est batei knesset (בתי כְּנֶסֶת), terme le plus couramment utilisé par les hébraïsants.
Il arrive aussi que des Juifs ashkénazes (germaniques) utilisent le mot yiddish « shul » pour désigner leurs synagogues. Ce mot provient de l’allemand « Schule » qui signifie école.
Les juifs réformés appellent souvent leur synagogue avec le terme « temple », mais les juifs orthodoxes n’utilisent ce terme que pour désigner la maison de Yahweh. D’ailleurs, les protestants utilisent aussi le terme « temple » pour parler de leur bâtiment où ils se rassemblent le dimanche.
La forme et le style du culte
Après avoir expliqué les différentes appellations bibliques pour parler du lieu de culte, parlons à présent de la forme que peut prendre le culte. Car si vous allez dans une église ou si vous allez dans une synagogue, vous n’aurez pas les même façon d’adorer Yahweh.
Certains croyants ont une foi qui repose sur la forme plutôt que sur le fond. Une foi basée sur les émotions qu’on peut ressentir dans le culte, plutôt que sur la vérité de la parole de Yahweh. Un croyant ira plus volontiers dans une église où on lui sert un café bien chaud et quelques biscuits, plutôt qu’une église où on parle simplement de la vérité de la bonne nouvelle de Yeshoua. Il est vrai que le monde repose plus sur les apparences plutôt que sur le fond des choses.
Vous savez c’est un peu comme quand on achète une voiture. Parfois on achète, car la forme extérieure nous plait. Enfin, ce que je veux dire, c’est que parfois on achète avec les yeux, avec nos émotions, mais cela ne garantit pas la fiabilité de ce qu’on achète. Quand on achète une voiture, on devrait d’abord se renseigner sur le cœur de la voiture, le moteur. De la même manière, nous devrions suivre Yeshoua en fonction de la vérité qu’il nous enseigne. Nous devrions nous poser cette question fondamentale :
Est-ce que ce que l’assemblée où je vais enseigne la même doctrine que celle enseignée par le Messie dans les évangiles ?
Ou alors est-ce que je vais dans mon assemblée pour le café, les biscuits, le concert de gospel, les amis, la décoration, les chaises confortables etc …
Est-ce qu’on privilégie la forme ou le fond des choses ? Les croyants font parfois cette erreur de choisir leur foi selon ce qu’ils vont ressentir lors du culte, lors de la louange ou lors des concerts chrétiens. Yeshoua ne faisait pas de concert, les apôtres non plus, ce n’est pas comme cela qu’ils annonçaient la bonne nouvelle du royaume.
Au premier siècle par contre, les premiers disciples de Yeshoua avaient la plupart du temps des synagogues à leur disposition. L’important ce n’était donc pas la forme du culte ou la beauté du bâtiment, l’important c’était plutôt la doctrine enseignée par les apôtres. Dans les synagogues, l’accent était mis sur l’enseignement et la lecture de la Torah et des prophètes, la louange était quelque chose de secondaire.
Dans le livre des Actes des apôtres, nous voyons que certaines synagogues rejetaient la bonne nouvelle et d’autres synagogues laissaient parler les apôtres. Quand il n’y avait pas de synagogue accueillante, les disciples faisaient des groupes de maison, mais ils ne faisaient pas d’églises comme aujourd’hui. De plus, les disciples ne se réunissaient pas le dimanche, mais ils se réunissaient le samedi, comme Yeshoua l’avait toujours fait.
Vous l’avez sûrement compris, nous ne sommes pas attachés à la synagogue dans un but d’être des judaïsants, nous sommes simplement attachés aux racines des apôtres et aux racines de notre Messie.
Dans les synagogues juives à l’heure actuelle, on enseigne surtout les lois talmudiques plutôt que les lois divines de la Torah. Il y a donc des dérives à la fois dans les synagogues et aussi dans les églises. Dans les églises, il y a un culte le dimanche pour se divertir et ressentir des émotions. Dans les synagogues, il y a un culte le shabbat mais l’enseignement des rabbins n’est plus basé sur la parole écrite de Mosheh, mais plutôt sur le Talmud. Nous allons voir dans quelques instants pourquoi le culte rabbinique ne convient plus pour les disciples de Yeshoua, sans même parler de la birkat haMinim, la malédiction contre les nazaréens.
Des sages de la ville aux rabbins
Les récits historiques anciens concernant les synagogues sont très incomplets. Cependant, de nombreux érudits pensent qu’il a toujours existé des lieux de culte locaux dans les villes, même éloignées de l’autel de Yahweh. Yaakov témoigne d’ailleurs de la présence de synagogue un peu dans toutes les villes.
Actes 15:21
Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de shabbat dans les synagogues.
On peut supposer que les Lévites n’y dirigeaient probablement pas les offices, car Yahweh leur avait attribué des villes spécifiques où résidait la plupart d’entre eux.
Bamidbar (Nombres) 35:2
Ordonne aux enfants d’Israël d’accorder aux Lévites, sur l’héritage qu’ils posséderont, des villes où ils puissent habiter. Vous donnerez aussi aux Lévites une banlieue autour de ces villes.
Comme la plupart des villes n’avaient pas de Lévites, les lieux de culte y étaient probablement construits et dirigés par les anciens de chaque ville. Ceci est très similaire à la manière dont les congrégations nazaréennes doivent fonctionner aujourd’hui, d’après ce que nous lisons dans Tite :
Tite 1:5
Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville.
Parlons à présent des changements lors de l’exil de la maison de Juda.
Les changements de Babylone
La situation changea lorsque le peuple de Juda partit en exil à Babylone. Sans temple, il n’y avait plus d’autel où le peuple pouvait apporter la dîme. Comme aucun sacerdoce ne peut survivre longtemps sans soutien financier, l’ordre lévitique s’effondra. Sans chef spirituel, le peuple aurait rapidement commencé à s’assimiler à la culture babylonienne. Il fallait trouver une solution : créer un nouvel ordre de rabbins (ou « grands hommes »). Au lieu d’apporter la dîme à l’autel lévitique, le peuple apprit à la remettre aux « grands hommes » et à suivre leurs opinions.
En effet, plutôt que d’enseigner l’obéissance à la Torah de Yahweh, les rabbins enseignaient que Yahweh leur avait donné l’autorité d’établir une nouvelle Torah à chaque génération. Ils prétendaient également qu’il en avait toujours été ainsi, Moïse étant le premier rabbin, Josué le second, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’autorité d’établir la Torah leur revienne. Bien que cela ait contribué à maintenir l’unité de la nation juive pendant l’Exil, Yahweh n’a jamais permis qu’on modifie sa Torah.
Devarim (Deutéronome) 12:32
Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien.
Lorsque l’exil babylonien prit fin et que le peuple de Juda revint en Terre promise, si les rabbins s’étaient dissous et étaient revenus à l’ordre lévitique, tout se serait probablement bien passé. L’histoire aurait sans doute considéré l’ordre rabbinique comme une solution temporaire ingénieuse ayant empêché l’assimilation des Juifs. Or, les rabbins ne se sont pas dissous et n’ont pas repris l’enseignement de la Torah de Moïse. Au contraire, ils ont créé une nouvelle loi et de nouveaux commandements. Si vous voulez en savoir plus, allez voir l’enseignement intitulé “Les Nazaréens et la loi orale” qui explique les nouvelles lois créées par les rabbins.
Dans cet enseignement, vous verrez que Yeshoua n’était pas en faveur des nouveaux commandements des rabbins et donc que nous ne devons pas les suivre aujourd’hui non plus.
La Knesset HaGedolah : La Grande Assemblée
Après 70 ans, l’exil babylonien prit fin et Juda revint en Terre promise. Bien que le Talmud de Babylone ne soit pas considéré comme une Écriture (et ne soit pas inspiré), il rapporte qu’à son retour, le peuple de Juda convoqua une grande assemblée réunissant les 120 plus grands prophètes et érudits de l’époque, et que ce groupe rétablit le culte en Israël. Dans le judaïsme, cette assemblée est appelée la Grande Assemblée, en hébreu Knesset HaGedolah (כְּנֶסֶת הַגְּדוֹלָה). On l’appelle aussi parfois la Grande Synagogue.
La tradition juive rapporte que la Knesset HaGedolah était composée de grands prophètes et chefs tels qu’Aggée, Zacharie, Malachie (qu’ils identifient à Esdras), Daniel, Hanania, Mishaël, Azaria, Néhémie ben Hachalia, Mordechai, Zorobabel ben Shealtiel, et bien d’autres.
Cependant, le problème majeur de cette liste réside dans le fait que tous ces hommes n’ont probablement pas vécu à la même époque. Ceci jette un doute sur la fiabilité générale du Talmud de Babylone.
Frère Juda raconte cette vieille blague selon laquelle si vous posez une question à deux Juifs, vous obtiendrez au moins trois réponses différentes. Il existe de nombreuses opinions quant à la date de la première réunion de la Knesset HaGedolah. Selon les rabbins, soit la Knesset HaGedolah s’est réunie après le retour du peuple de Juda en Terre promise, à l’époque d’Esdras et de Néhémie, soit un ou deux siècles plus tard, mais avant le début des conquêtes d’Alexandre le Grand en Israël (en 332 avant notre ère). Toutefois, l’hypothèse la plus probable est que la Knesset HaGedolah s’est réunie peu après le retour des Juifs en Terre promise, et qu’il s’agissait probablement du même événement que la grande assemblée relatée dans Néhémie chapitre 9.
Nehemyah (Néhémie) 9:1-3
1 Le vingt-quatrième jour du même mois, les enfants d’Israël s’assemblèrent, revêtus de sacs et couverts de poussière, pour la célébration d’un jeûne.
2 Ceux qui étaient de la race d’Israël, s’étant séparés de tous les étrangers, se présentèrent et confessèrent leurs péchés et les iniquités de leurs pères.
3 Lorsqu’ils furent placés, on lut dans le livre de la loi de Yahweh, leur Elohim, pendant un quart de la journée; et pendant un autre quart ils confessèrent leurs péchés et se prosternèrent devant Yahweh, leur Elohim.
Après avoir confessé leurs péchés et adoré Elohim, ils conclurent une nouvelle alliance avec Yahweh, et 85 des chefs, Lévites et prêtres la signèrent. Leurs noms sont mentionnés dans le livre de Néhémie, chapitre 10.
Nehemyah (Néhémie) 9:38-10:2
38 Pour tout cela, nous contractâmes une alliance, que nous mîmes par écrit; et nos chefs, nos Lévites et nos sacrificateurs y apposèrent leur sceau.
1 Voici ceux qui apposèrent leur sceau. Nehemyah, le gouverneur, fils de Hakalyah.
2 Tsidqiyah, Serayah, Azaryah, Yirmeyah …
Il est intéressant de noter que, tandis que le Talmud de Babylone mentionne 120 chefs lors de cette réunion, le Talmud de Jérusalem (beaucoup moins répandu) indique que la Knesset HaGedolah ne comptait que 85 anciens (ce qui concorde avec Néhémie). Pour cette raison, et d’autres encore, il semble fort probable que la Knesset HaGedolah ait été la même réunion que celle décrite dans Néhémie.
Néhémie décrit les détails de la nouvelle alliance qu’ils ont conclue. Il est important de noter que, bien que très semblable à la Torah de Yahweh, il s’agissait d’une alliance différente. Certains détails diffèrent visiblement de la Torah. Par exemple, la Torah de Yahweh prescrit une taxe d’un demi-sicle pour le temple.
Shemot (Exode) 30:13
Voici ce que donneront tous ceux qui seront compris dans le dénombrement: un demi-sicle, selon le sicle du sanctuaire, qui est de vingt guéras; un demi-sicle sera le don prélevé pour Yahweh.
En revanche, la nouvelle alliance conclue dans Néhémie 10 stipule un tiers de sicle pour la taxe du temple.
Nehemyah (Néhémie) 10:32
Nous nous imposâmes aussi des ordonnances qui nous obligeaient à donner un tiers de sicle par année pour le service de la maison de notre Elohim,
La différence peut paraître minime, mais le problème est qu’ils ne se sont pas soumis à l’alliance (existante) de Yahweh. Au contraire, ils ont rédigé leur propre alliance et ont demandé à Yahweh de l’accepter. Or, Yahweh est clair : nous ne devons en aucun cas altérer ses commandements, car ils ne sont plus ses commandements, mais les nôtres.
Devarim (Deutéronome) 4:2
Vous n’ajouterez rien à ce que je vous commande et vous n’en retrancherez rien, vous conformant aux commandements de Yahweh votre Elohim, que je vous prescris.
Les débuts du service de la Torah
La tradition juive attribue de nombreuses contributions à la Knesset HaGedolah, notamment l’établissement des livres du Tanakh (Ancien Testament) et l’ajout de la fête de Pourim au calendrier (l’ajout de nouvelle fête au calendrier est interdit, c’est pourquoi nous ne célébrons ni Hanouka, ni Pourim). Cependant, on attribue à la grande assemblée l’établissement des portions hebdomadaires de la Torah et de la liturgie qui les accompagne. On peut citer le traité Berakhot (Bénédictions) 33a du Talmud de Babylone.
Il a également été dit : Rabbi Hiyya bar Abba a rapporté que Rabbi Yoḥanan avait dit : Les membres de la Grande Assemblée ont institué pour Israël des bénédictions, des prières, des sanctifications et les havdalot.
[Talmud de Babylone, Berakhot 33a]
https://www.sefaria.org/Berakhot.33a.27?lang=bi
Bien que cela ne puisse être prouvé, il est logique que les portions de la Torah aient été établies à cette époque. Néhémie 8 nous apprend qu’Esdras, le prêtre, a lu publiquement des passages de la Torah pendant Souccot. À la lecture de ce passage, on observe de nombreuses similitudes avec un office hebdomadaire de la Torah. On peut même y reconnaître l’estrade surélevée présente dans de nombreuses synagogues aujourd’hui (au verset 4).
Nehemyah (Néhémie) 8:1-8
1 Alors tout le peuple s’assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des eaux. Ils dirent à Esdras, le scribe, d’apporter le livre de la loi de Moïse, prescrite par Yahweh à Israël.
2 Et le sacrificateur Esdras apporta la Torah devant l’assemblée, composée d’hommes et de femmes et de tous ceux qui étaient capables de l’entendre. C’était le premier jour du septième mois.
3 Esdras lut dans le livre depuis le matin jusqu’au milieu du jour, sur la place qui est devant la porte des eaux, en présence des hommes et des femmes et de ceux qui étaient capables de l’entendre. Tout le peuple fut attentif à la lecture du livre de la loi.
4 Esdras, le scribe, était placé sur une estrade de bois, dressée à cette occasion. Auprès de lui, à sa droite, se tenaient Matthithia, Schéma, Anayah, Uriyah, Chilqiyah et Maaséyah, et à sa gauche, Pedayah, Mischaël, Malkiyah, Haschum, Haschbaddana, Zecharyah et Meschullam.
5 Esdras ouvrit le livre à la vue de tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tout le peuple; et lorsqu’il l’eut ouvert, tout le peuple se tint en place.
6 Esdras bénit Yahweh le grand Elohim, et tout le peuple répondit, en levant les mains: Amen ! Amen ! Et ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant Yahweh, le visage contre terre.
7 Yeshoua, Bani, Schérébyah, Yamin, Akkub, Schabbethaï, Hodiyah, Maaséyah, Kelitha, Azaryah, Yozabad, Hanan, Pelayah, et les Lévites, expliquaient la Torah au peuple, et chacun restait à sa place.
8 Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi d’Elohim, et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu’ils avaient lu.
Cependant, même si l’instauration par les rabbins des portions hebdomadaires de la Torah était une bonne chose, tout ce qu’ils ont fait n’était pas forcément bon.
Modifier les commandements de Yahweh
Prenons par exemple le fait que Yahweh nous dit de célébrer Souccot (la fête des Tabernacles) avec quatre espèces de plantes.
Vayikra (Lévitique) 23:40
Vous prendrez, le premier jour, du fruit des beaux arbres, des branches de palmiers, des rameaux d’arbres touffus et des saules de rivière; et vous vous réjouirez devant Yahweh, votre Elohim, pendant sept jours.
Cependant, dans Néhémie, les rabbins ont dit au peuple de prendre cinq espèces, et seulement deux d’entre elles sont les mêmes que celles prescrites par Yahweh (palmiers et arbres feuillus). Les trois autres espèces sont différentes (branches d’olivier, branches d’arbres à huile et branches de myrte).
Nehemyah (Néhémie) 8:14-15
14 Et ils trouvèrent écrit dans la Torah que Yahweh avait prescrite par Moïse, que les enfants d’Israël devaient habiter sous des tentes pendant la fête du septième mois,
15 et proclamer cette publication dans toutes leurs villes et à Jérusalem: Allez chercher à la montagne des rameaux d’olivier, des feuilles de l’arbre qui donne de l’huile, des rameaux de myrte, des rameaux de palmier, et des rameaux d’arbres touffus, pour faire des tentes, comme il est écrit.
Se tromper sur les quatre espèces semble être une erreur mineure et innocente. Cela a pu se produire par inadvertance. Cependant, l’un des devoirs de tout sacerdoce est d’enseigner les commandements de Yahweh sans altération. Il est difficile d’accepter qu’un sacerdoce prétende enseigner les commandements de Yahweh, puis enseigne autre chose ; c’était d’ailleurs le principal reproche que Yeshoua adressait aux rabbins.
Parfois, les rabbins dénaturaient les enseignements de Yahweh (comme indiqué précédemment), et d’autres fois, ils affirmaient que leurs propres préceptes étaient plus importants que la Torah et qu’il fallait les observer avec une plus grande rigueur. Ce faisant, ils se présentaient comme ayant plus d’autorité que Yahweh. (Autrement dit, ils se considéraient comme supérieurs à Yahweh.)
Matityahu (Matthieu) 15:1-6
1 Alors des pharisiens et des scribes vinrent de Jérusalem auprès de Yeshoua, et dirent:
2 Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas.
3 Il leur répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement d’Elohim au profit de votre tradition?
4 Car Elohim a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
5 Mais vous, vous dites: Celui qui dira à son père ou à sa mère: Ce dont j’aurais pu t’assister est une offrande à Elohim, n’est pas tenu d’honorer son père ou sa mère.
6 Vous annulez ainsi la parole de Elohim au profit de votre tradition.
Considérons cette citation du Talmud babylonien, traité Eruvin 21b, où la Mishna nous dit qu’il est plus important d’obéir aux commandements des scribes qu’à la Torah.
Mon fils, prends garde à accomplir les paroles des Sages [soferim] encore plus que les paroles de la Torah. Car les paroles de la Torah comprennent des commandements positifs et négatifs, et même en ce qui concerne les commandements négatifs, la violation de beaucoup d’entre eux n’est punie que de coups de fouet. Alors qu’en ce qui concerne les paroles des Sages, quiconque transgresse les paroles des Sages est passible de la peine de mort.
https://www.sefaria.org/Eruvin.21b.8?lang=bi&with=all&lang2=en
Là encore, le principal reproche de Yeshoua envers les rabbins était qu’ils plaçaient leurs propres traditions au-dessus de la Torah de Yahweh (comme si elles étaient plus importantes que Yahweh). Et c’est d’ailleurs ce qu’ils font encore aujourd’hui, car ils étudient surtout le talmud au détriment de la Torah de Mosheh.
L’ère grecque et le nom de Yahweh
Nous allons procéder chronologiquement. Avant de parler de Yeshoua, il convient d’évoquer les ravages de l’époque grecque. Alexandre le Grand commença la conquête de la terre d’Israël vers 332 avant notre ère. Cependant, après la conquête, il se révéla un souverain relativement clément. Il autorisait les Juifs à pratiquer le culte de leur choix, pourvu qu’ils s’acquittent de l’impôt. Son successeur, Antiochus Épiphane, changea cette politique et décréta que tout son royaume devait adorer les dieux grecs, et que quiconque refuserait de les adorer serait mis à mort. Ce fait est relaté dans le livre des Maccabées.
1 Maccabées 1:41-50
41 Alors le roi écrivit à tout son royaume pour que tous ne forment qu’un seul peuple,
42 et que chacun abandonne ses coutumes.
43 Tous les païens acceptèrent l’ordre du roi. Beaucoup, même en Israël, adoptèrent volontiers sa religion ; ils offraient des sacrifices aux idoles et profanaient le shabbat.
44 Le roi envoya des messagers à Jérusalem et dans les villes de Juda ; il leur ordonna de suivre des coutumes étrangères au pays,
45 d’interdire les holocaustes, les sacrifices et les libations dans le sanctuaire, de profaner les shabbats et les fêtes,
46 de profaner le sanctuaire et les prêtres,
47 de construire des autels, des sanctuaires et des temples pour les idoles, de sacrifier des porcs et des animaux impurs,
48 et de ne pas circoncire leurs fils. Ils devaient se rendre abominables par tout ce qui était impur et profane,
49 afin d’oublier la Torah et de changer toutes les ordonnances.
50 « Quiconque n’obéit pas à l’ordre du roi sera mis à mort. »
Cet événement de l’histoire du peuple d’Elohim a également influencé la prononciation du nom de Yahweh. Elohim nous dit qu’il veut que son nom soit proclamé sur toute la terre ; et avant l’ère grecque, le nom de Yahweh était utilisé comme salutation et bénédiction quotidiennes.
Ruth 2:4
Et voilà que Boaz vint de Bethléem, et il dit aux moissonneurs : « Yahweh soit avec vous ! » Ils lui répondirent : « Yahweh te bénisse ! »
Cependant, Antiochus Épiphane a interdit de prier au nom de Yahweh. Quiconque était entendu prier au nom de Yahweh était passible de mort. En revanche, il n’était pas interdit de prononcer le titre Adonaï, qui désigne la royauté (c’est-à-dire le Roi des rois).
C’est pourquoi frère Juda a placé les points-voyelles d’Adonaï sous le nom de Yahweh afin de rappeler au lecteur de prononcer « Adonaï » à haute voix et non Yahweh, sous peine de perdre la vie. C’est la véritable raison pour laquelle les Juifs rabbiniques disent aujourd’hui « Adonaï » à la place du nom divin. Toutefois, nous ne suivons pas cette tradition qui contredit la parole d’Elohim qui nous encourage à prononcer le nom de Yahweh. Nous prononçons donc le nom de Yahweh et non Adonaï.
Je voudrais ajouter que nous prononçons encore le terme Adonaï, quand les écritures le disent, mais non pas dans le but de remplacer le nom de Yahweh.
Yechezqel (Ezéchiel) 37:5
Ainsi parle Adonaï, Yahweh, à ces os : Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez.
Ici dans Ezéchiel, le terme Adonaï n’est pas utilisé pour remplacer le nom divin, mais pour confirmer son titre de Roi des rois, donc nous disons encore Adonaï, mais non pas dans le but de remplacer le nom de Yahweh.
En tout cas, lors d’un culte dans un pays libre, il nous semble inconcevable que son Nom ne soit jamais prononcé, comme c’est le cas dans les cultes chrétiens ou les cultes juifs. Après tout, si c’est un culte à Yahweh, il est normal que son Nom soit prononcé et célébré. Si vous voulez en savoir plus sur la prononciation de son nom dans le christianisme et le judaïsme, allez voir l’enseignement “Comment appelez-vous votre créateur ?”
Le début du premier siècle : Prier avec le cœur
Il y a un autre changement important à connaître, survenu à la fin du premier siècle, après la destruction du Temple par les Romains, il s’agit de la forme des prières. Mais d’abord, rappelons que Yeshoua est notre exemple et qu’il avait l’habitude d’aller à la synagogue le jour du shabbat, soit pour faire la lecture du Tanakh, soit pour enseigner. C’était la forme de culte que notre Roi aimait et nous devrions l’imiter.
Marc 1:21
Ils se rendirent à Capernaüm. Et, le jour du shabbat, Yeshoua entra d’abord dans la synagogue, et il enseigna.Luc 4:16
Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du shabbat. Il se leva pour faire la lecture.
Le fait que Yeshoua se soit levé pour lire ou enseigner témoigne du respect qu’il portait à sa communauté, car lire debout est considéré comme un honneur pour les juifs. Cet honneur est réservé à ceux qui sont en règle au sein de la congrégation. (On ne peut pas simplement entrer dans une synagogue et se lever pour lire.)
Si Yeshoua avait pour habitude d’être actif dans les synagogues, nous devrions en faire autant. Nous devrions vouloir créer des synagogues pour célébrer le shabbat, plutôt que des églises sans Torah pour célébrer le dimanche, comme le font la majorité des chrétiens de nos jours. Si vous voulez savoir pourquoi nous ne célébrons pas le dimanche, n’hésitez pas à aller voir l’enseignement sur ce sujet.
Cependant, si nous voulons être actifs dans les synagogues aujourd’hui, à quoi devrait ressembler notre culte ? Le service synagogal a évolué depuis l’époque de Yeshoua. Des changements subtils, mais essentiels, sont survenus après la destruction du Temple par les Romains en 70 de notre ère, et nous pensons que Yeshoua ne les aurait pas approuvés. De plus, en comprenant le type de synagogues que notre rabbin aimait fréquenter, nous pouvons comprendre le type de synagogues que nous devrions créer pour nous-mêmes et nos enfants.
Un des aspects du culte des judaïsants ce sont les prières récitées par cœur. Dans le passé, certains rabbins étaient favorables à la récitation de prières apprises par cœur, mais la plupart estimaient que cela était néfaste, car cela détruisait l’intention sincère. Ils aspiraient à des prières spontanées et ferventes (surtout lorsque le responsable du culte connaissait bien les Écritures).
Au retour de Juda de l’exil babylonien, il devint évident que les dirigeants devaient innover. La Knesset HaGedolah établit donc un ordre du culte pour l’office synagogal. Cet ordre comprenait deux prières particulières que nous examinerons plus en détail. L’une d’elles est en réalité un recueil ordonné de dix-huit prières appelé la Amidah (la Prière debout), car elle est généralement récitée debout (comme le peuple se tenait debout dans Néhémie 8:5).
La Amidah est également appelée Shemonei Esrei (qui signifie dix-huit), car à l’origine, il s’agissait d’une série de dix-huit bénédictions. Cependant, la formulation de la Amidah n’était pas figée comme aujourd’hui. Le début, la fin et le thème de chacune de ces dix-huit bénédictions étaient fixes, mais le reste était laissé à la discrétion du célébrant. Il était censé être versé dans les Écritures, mais on l’encourageait aussi à improviser, afin que ses prières soient sincères.
Prenons par exemple cette citation du Talmud de Babylone, traité Berakhot (Bénédictions) 34a.
Pour revenir au sujet de la prière, les Sages ont enseigné : Un étudiant descendit pour diriger la prière devant l’arche en présence de Rabbi Eliezer , et il prolongeait excessivement sa prière. Ses élèves s’en plaignirent et lui dirent : « Qu’il est bavard ! » Il leur répondit : « Cet étudiant prolonge-t -il sa prière plus que Moïse, notre maître ? À propos de Moïse, il est écrit : « Je me prosternai devant l’Éternel pendant les quarante jours et les quarante nuits où je me prosternai » ( Deutéronome 9:25 ). La durée d’une prière n’est pas limitée. Un incident se produisit à nouveau : un étudiant descendit pour diriger la prière devant l’arche, en présence du rabbin Eliezer , et il abrégeait excessivement sa prière. Ses élèves protestèrent et lui dirent : « Sa prière est-elle si brève ? » Il leur répondit : « Abrége-t-il sa prière plus que Moïse, notre maître ? Il est écrit, au sujet de la prière que Moïse récita pour implorer Dieu de guérir Miriam de sa lèpre : “ Moïse cria à l’Éternel, disant : ‘Ô Dieu, guéris-la, je t’en prie !’” ( Nombres 12:13 ). La prière de cet étudiant n’était certainement pas plus brève que les quelques mots prononcés par Moïse . »
[Talmud de Babylone, Berakhot 34a] https://www.sefaria.org/Berakhot.34a?lang=bi
On critique souvent le talmud, mais parfois il y a quand même des passages où il y a du bon sens. Ici, nous avons vu que la forme de la prière importait peu, le plus important c’était l’intention, c’est-à-dire le cœur.
Avant la destruction du Temple (c’est-à-dire à l’époque de Yeshoua), le style du culte était également très flexible. Les Juifs pouvaient se tenir debout, s’agenouiller ou se prosterner. Bien qu’il existât des prières fixes, celles-ci étaient considérées comme des indications et des exemples, plutôt que comme des obligations.
Certaines personnes voient la prière du Notre Père comme une prière à réciter par cœur, c’est-à-dire comme une obligation plutôt que comme un exemple. Dans le catholicisme c’est le cas, les croyants doivent réciter des prières par cœur. Ils utilisent le chapelet et pour un notre Père ils doivent réciter 10 fois « Je vous salue Marie », c’est ce qu’il appelle le rosaire.
En plus de prier par cœur, ils ont ajouté des prières à la vierge et des prières à des saints, ce qui est clairement de l’idolâtrie. Le Notre Père ne devrait pas être une prière à réciter par cœur, mais cela doit rester un exemple de prière. Analysons justement l’exemple que nous donne Yeshoua dans Matthieu 6.
Matityahu (Matthieu) 6:9
Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux !
Yeshoua nous montre premièrement que la prière doit être adressée au Père. Donc il ne faut pas prier Yeshoua, ni prier d’autres personnes que le Père. On ne prie pas les saints ou la Vierge, uniquement le Père.
Vous savez c’est un peu comme quand on écrit un email, on commence déjà par remplir le champ du destinataire avant de commencer à écrire le reste. Pour la prière c’est pareil, on commence par le destinataire. Yeshoua a raison de préciser le destinataire, car de nombreux croyants ont inventé de nouveaux destinataires, en adressant leur prière à différents saints. La Bible, au contraire, interdit de communiquer avec les morts.
Vayikra (Lévitique) 20:6
Si quelqu’un s’adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer après eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple.
D’ailleurs, quand le roi Saül était allé consulter la sorcière, elle savait qu’elle n’avait pas le droit de faire ces choses en Israël, elle confirmait donc bien le commandement qui dit de retrancher du pays ceux qui pratiquait la divination.
1 Shmuel (Samuel) 28:9
La femme (devineresse) lui répondit: Voici, tu sais ce que Saül a fait, comment il a retranché du pays ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir; pourquoi donc tends-tu un piège à ma vie pour me faire mourir ?
Donc la Torah demande qu’on ne contacte pas les saints quand ils sont morts, car Saül a contacté Samuel le prophète qui était un saint, mais cela n’était pas permis par Yahweh.
C’est pourquoi Yeshoua nous demande dans le Notre Père de n’adresser nos prières qu’à son Père dans les cieux et personne d’autre.
Matityahu (Matthieu) 6:9
Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux !
Certaines personnes disent qu’on peut prier Yeshoua, mais la parole nous dit simplement de demander au nom de Yeshoua, pas de le prier directement.
Yohanan (Jean) 14:13
Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai afin que la gloire du Père soit révélée dans le Fils.
Quand nous écrivons un email, parfois nous soulignons que nous demandons de la part d’untel: « Bonjour, je vous écris de la part de votre fils, qui m’a dit que vous me répondrez plus rapidement ainsi. »
Il est vrai qu’écrire de la part d’un proche du destinataire, favorisera une réponse de sa part. Et c’est là même chose quand nous prions au nom de Yeshoua le fils de Yahweh.
La prière de Yeshoua commence aussi par la sanctification du nom de Yahweh.
Matityahu (Matthieu) 6:9
[…] Que ton nom soit sanctifié;
Mais comme nous l’avons vu tantôt, pour le sanctifier, encore faut-il le prononcer.
Matityahu (Matthieu) 6:10
que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Dans le verset 10, on voit que la prière ne doit pas commencer par ce que nous voulons, mais par ce que Yahweh veut. A savoir son règne et sa volonté céleste. Nous devons commencé la prière pour que s’accomplissent ces deux choses sur la terre.
Quelques personnes m’ont contacté, car elles ne savent pas prier. Parfois on ne sait pas trop comment prier, car ce n’est pas forcément inné. La plupart des croyants ont appris depuis tout petit, mais d’autres personnes sont nouvelles dans la foi et ne savent pas comment faire concrètement. Le Notre Père est un magnifique exemple à suivre, si on prend la peine de décortiquer ce que nous enseigne Yeshoua.
Dans la vidéo “Obtenir une réponse à nos prières” je confirme ce que dit Yeshoua, nous devons demander ce que Yahweh veut, avant de demander des choses plus personnelles.
Mais continuons l’analyse du Notre Père.
Matityahu (Matthieu) 6:11
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien;
Dans le verset 11, il y a un exemple de demande, à savoir que Yahweh nous donne à manger. Cela peut signifier la nourriture physique, mais également la nourriture spirituelle, c’est-à-dire quand nous voulons comprendre des aspects de sa parole.
Évidemment, le pain quotidien est un exemple, mais nous pouvons le remplacer par toute autre demande, en fonction de nos besoins.
Matityahu (Matthieu) 6:12
pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;
Le verset 12 nous invite encore à comprendre le lien entre le céleste et le terrestre. Yahweh nous pardonne, mais en contrepartie nous devons aussi avoir un comportement de miséricorde envers notre prochain. Yeshoua veut nous montrer par là, que la prière est un moment où l’on doit aussi faire notre examen personnel, avant de demander quelque chose. Car si Yahweh ne répond pas à nos prières, c’est peut être parce que nous n’avons pas nous même été bons avec notre prochain.
Matityahu (Matthieu) 6:13
ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du méchant.
Le verset 13 parle des épreuves, des combats que nous avons dans nos vies avec les méchants. La prière est puissante pour nous aider à vaincre ces choses qui nous font du mal.
Matityahu (Matthieu) 6:13
[…] Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen !
La prière se termine par la glorification de Yahweh, c’est-à-dire parler de ce qu’il est, puissant, glorieux, il est le Roi des rois et il règne pour l’éternité. Évidemment on peut glorifier Yahweh de beaucoup de qualificatif, on peut régulièrement s’inspirer des psaumes pour trouver encore d’autres louanges.
L’exemple que nous donne Yeshoua est très simple, j’imagine que c’était pour des personnes n’ayant jamais prié, mais je pense que même pour une personne qui prie depuis des années, le Notre Père apportera beaucoup de remise en question. Si nous prions en suivant l’exemple de Yeshoua, nous pouvons improviser des milliers de prières différentes, tout en gardant la même structure. Voici un peu les points à garder dans vos prières :
1 : S’adresser au Père (uniquement)
2 : Sanctifier son Nom : Yahweh
3 : Demander sa volonté et pas la nôtre
4 : Demander quelque chose pour nous
5 : S’examiner soi-même
6 : Demander sa protection contre l’ennemi
7 : Terminer la prière en glorifiant Yahweh, Amen !
Certaines personnes ne comprennent pas le Notre Père comme étant un exemple, ils voient cette prière comme une chose à ne jamais modifier. Ils ne se sentent pas assez bons pour improviser avec leur cœur. Mais Yahweh ne veut pas que nous soyons des robots, il veut un amour véritable et basé sur le libre arbitre.
Nous retrouvons cette liberté dans le culte en général. Il y a des choses qui restent fixes et d’autres où nous pouvons improviser. L’équilibre c’est de suivre la structure globale, mais nous devons aussi nous sentir libres d’épancher notre cœur sans que cela aille trop loin. C’est un équilibre à chercher en assemblée.
Mais revenons-en à la prière récitée par cœur. Après la destruction du Temple en 70 de notre ère il y eut des changements. Le nouveau nassi (prince, président) du Beit Din Gadol (tribunal suprême) pharisaïque, Rabban Gamaliel II, fixa les paroles de la Amidah et exigea que tous les Juifs la récitent par cœur trois fois par jour.
On ignore précisément pourquoi Rabban Gamaliel II a choisi de fixer la langue de la Amidah et de rendre les prières obligatoires. Cependant, il était connu pour ses mesures strictes, qu’il jugeait nécessaires au maintien de l’unité du peuple juif. Puisque les Juifs n’avaient plus le service du Temple pour les unir, peut-être estimait-il que des traditions rigoureuses et immuables étaient indispensables pour préserver leur unité en tant que peuple et nation ?
La récitation de la Amidah (et d’autres prières) par cœur trois fois par jour demeure une pratique courante dans le judaïsme. Nous pensons que Yeshoua désapprouverait ces prières automatiques. Lors d’un office orthodoxe, on peut parfois observer les participants réciter les prières apprises par cœur aussi vite que possible, pressés d’en finir, persuadés qu’Elohim sera satisfait d’avoir récité autant de mots. (Et bien sûr, ils précisent toujours l’avoir fait « avec de bonnes intentions ».)
Le problème de réciter les prières par cœur, c’est qu’on parle sans réfléchir et le sens des mots n’a même pas le temps de cheminer dans notre cœur. Nous devons au contraire prendre conscience de nos interactions avec Yahweh. Le fait de réciter ces prières le plus rapidement possible, ne nous semble pas une bonne chose pour faire grandir notre foi de façon sincère et véritable.
Pour sa part, Yeshoua s’opposait catégoriquement à de telles prières récitées par cœur, et il appelait ceux qui priaient de cette manière « les païens ».
Matityahu (Matthieu) 6:5-8
5 Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.
6 Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
7 En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.
8 Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.
Ce que nous constatons, c’est que la synagogue que notre Exemple Yeshoua fréquentait avait un cadre pour le culte. Il n’y a rien de mal à suivre un cadre ou avoir quelques exemples de prière ou de louange pour adorer Yahweh. Cependant, les responsables étaient très instruits dans les Écritures et dans l’histoire juive, et ils étaient encouragés à improviser et à parler avec sincérité pour le bien de tous. Les fidèles pouvaient se tenir debout, s’asseoir, s’agenouiller ou se prosterner, selon l’inspiration du Saint-Esprit. Puisque c’est le type de culte que notre Exemple aimait fréquenter, c’est aussi le type de culte que nous devons organiser. Cela demandera beaucoup d’apprentissage de notre part, mais alors nous serons capables d’organiser le type de culte auquel notre Époux aurait souhaité assister.
Dans les prochains enseignement, nous allons expliquer le déroulement du service du shabbat au premier siècle. Cependant, avant cela, il nous faut d’abord expliquer les raisons techniques pour lesquelles Yeshoua a ignoré les enseignements des rabbins et pourquoi nous aussi nous ne devrions pas suivre les rabbins modernes.
Je me suis inspiré d’un enseignement de Nazarene Israel pour cette étude.