La structure du Beth Din
Dans cette étude, nous souhaitons aborder ce que l’on appelle la structure du Beth Din. En hébreu ”בית” (beth) veut dire maison et “דין” (din) veut dire jugement, un beth din est donc une expression qui signifie la maison du jugement.
En francophonie, nous utilisons cette structure pour mener notre assemblée selon la Torah. Sans cette structure, il est quasiment impossible de construire une communauté.
Cependant, comme nous venons quasiment tous du milieu chrétien, le beth din est quelque chose que nous ne connaissons pas vraiment. Dans la Bible, nous voyons que les apôtres jugeaient de temps en temps. L’apôtre Shaoul l’a fait.
1 Corinthiens 5:3
Pour moi, absent de corps, mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, celui qui a commis un tel acte.
L’apôtre Yaakov a aussi rendu un jugement dans Actes 15.
Actes 15:19
C’est pourquoi je juge qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Elohim.
Dans ces deux exemples de jugement rendu par les apôtres, nous voyons que c’était pour le bon fonctionnement des assemblées. A titre personnel, moi qui viens d’un milieu chrétien évangélique, je n’ai jamais entendu qu’un responsable ou un pasteur avait rendu un jugement.
Comme vous le savez sûrement, quand on parle de jugement dans le christianisme, c’est un mot qui ne passe pas. Juger ou jugement, ce sont des mots tabou. Parler de jugement à un chrétien, c’est comme donner des cacahuètes à quelqu’un d’allergique, cela provoquera une réaction épidermique.
Dans une ancienne vidéo, nous avions déjà expliqué cette allergie des chrétiens au concept de jugement, on avait déconstruit cette fausse doctrine dans l’étude de la parasha Shoftim, avec cette question posée : Pourquoi les chrétiens disent qu’il ne faut pas juger ?
Je vous conseille vivement cette étude très importante. Comme nous le voyons dans les écritures, les apôtres avaient besoin de juger pour diriger les assemblées. Sans jugement, une assemblée ne peut pas survivre. Mais alors comment les chrétiens font-ils pour gérer leurs assemblées, s’ils ne rendent jamais de jugement ? En réalité, les chrétiens rendent des jugements, mais c’est simplement qu’ils ont changé le nom pour ne pas effrayer les croyants.
Chez les protestants, la structure du beth din n’existe pas, mais ils ont ce qu’ils appellent « l’équipe pastorale ». Une équipe pastorale s’occupe de prendre des décisions pour toute l’assemblée.
On avait expliqué que même les traducteurs protestants avaient traduit Actes 15:19 en effaçant le verbe « juger ». Dans la version Segond 21 ils traduisent “je pense”, et dans la bible annotée ils écrivent “j’estime”. Bref, ils ont bien camouflé le verbe « juger », car c’est bien connu, on a pas le droit de juger dans le christianisme. Les chrétiens peuvent avoir un avis, ou ils peuvent penser ou encore ils peuvent estimer, mais en aucun cas ils ne peuvent juger. Si le christianisme a fait cela, c’est justement pour se détacher des décisions apostoliques. Les apôtres de Yeshoua jouaient le rôle de juges oints pour les premiers croyants. D’ailleurs, leurs écrits font encore autorité aujourd’hui pour nous les nazaréens. Les apôtres sont nos exemples et d’une certaine façon, nous jugeons souvent selon leurs écrits. Moi par exemple, j’utilise énormément les lettres de Shaoul, les lettres de Kepha et aussi celles de Yaakov quand je dois rendre un jugement pour mes frères et sœurs nazaréens. Ce sont des écrits extrêmement importants pour nous aujourd’hui.
Le christianisme par contre a été fondé par des personnes comme Martin Luther, qui ne reconnaissaient pas l’autorité apostolique de Yaakov, qui est pourtant celui qui explique que la foi sans les œuvres est morte. Luther disait que l’épître de Yaakov était l’épître de paille, car il ne lui reconnaissait aucune autorité.
Il est important de montrer cette hypocrisie des chrétiens, car quand les apôtres ont rendu un jugement dans Actes 15 en disant qu’il fallait obéir à la Torah, les chrétiens ont dû dissimuler cette notion de jugement et donc dissimuler l’autorité apostolique, car ils ne voulaient obéir ni aux apôtres, ni à Yahweh.
Cependant, les pasteurs doivent eux aussi, comme les apôtres, prendre des décisions, les pasteurs doivent juger. Et pour ce faire, ils ont dû créer le concept de l’équipe pastorale. De cette manière, ils peuvent juger le peuple, mais sans pour autant dire qu’ils jugent. C’est important de bien comprendre cette mentalité tordue.
Nous ne voulons pas avoir honte de cette notion de juge et de jugement. Nous n’avons pas honte de suivre le jugement des apôtres, c’est pourquoi je fais cet enseignement sur la structure du Beth Din. De plus, c’est un commandement divin d’établir des juges pour diriger le peuple, nous n’avons donc aucune raison de le dissimuler.
Devarim (Deutéronome) 16:18
Tu établiras des juges et des magistrats dans toutes les villes que Yahweh, ton Elohim, te donne, selon tes tribus ; et ils jugeront le peuple avec justice.
En lisant les écritures, nous voyons qu’il est évident qu’on a besoin de jugements. En hébreux, on appelle pas cela une équipe pastorale, on appelle cela un Beth Din. Comme je l’ai dit « בית דין », est une expression qui signifie « la maison du jugement ».
Le jugement est un pilier important et fondamental pour vivre en communauté. Imaginez si dans la société les juges ou les tribunaux disparaissaient ? Je suppose que toute la société sombrerait dans le chaos.
Mais voyons à présent pourquoi Yahweh a commandé qu’on établisse des juges, d’où provient cette nécessité ? Voyons le premier exemple de l’importance du jugement dans les écritures.
Shemot (Exode) 18:13
Le lendemain, Moïse s’assit pour juger le peuple, et le peuple se tint devant lui depuis le matin jusqu’au soir.
Mosheh avait ce rôle de diriger le peuple, et pour se faire, il devait juger toute la journée le peuple de Yahweh. Cependant, à ce stade là, il n’existait pas encore de Beth din, car Mosheh jugeait en solo.
Yitro (Jéthro), le beau-père de Moïse, était venu pour lui rendre visite. Son beau-père a pu observer et constater que Moïse essayait de diriger la nation, mais il n’y a pas vraiment d’ordre. Il n’y avait ni structure, ni leadership. Il a dit à Moïse que ce qu’il faisait n’était pas bien ! Que Moïse allait s’épuiser, lui et le peuple, et qu’il ne parviendrait pas jusqu’à leur destination. Yitro donna alors des instructions à Moïse et il les écouta attentivement.
Shemot (Exode) 18:21-24
21 Choisis parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Elohim, des hommes intègres, ennemis de la cupidité; établis-les sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix.
22 Qu’ils jugent le peuple en tout temps; qu’ils portent devant toi toutes les affaires importantes, et qu’ils prononcent eux-mêmes sur les petites causes. Allège ta charge, et qu’ils la portent avec toi.
23 Si tu fais cela, et qu’Elohim te donne des ordres, tu pourras y suffire, et tout ce peuple parviendra heureusement à sa destination.
24 Moïse écouta la voix de son beau-père, et fit tout ce qu’il avait dit.
Ce passage est un tournant très important pour Mosheh, car il apprend comment il doit structurer le peuple avec des hommes capables. La charge de juger le peuple ne revenait pas à tous les hommes, cela implique que certains sont capables de faire cela, et d’autres hommes en sont incapable. Shaoul parle de cela comme du don de gouvernance.
1 Corinthiens 12:28
Et Elohim a établi dans l’assemblée premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues.
La gouvernance est un don que beaucoup de personnes méprise, on en entend rarement parler. Les croyants préfèrent souvent les dons spectaculaires, comme le don de guérison ou celui des miracles, car ils apportent beaucoup d’attention et parfois de la gloire.
Cependant, la gouvernance est quand même un don important pour conduire le peuple de Yahweh. C’est la nuance entre le clergé et les laïcs. Le clergé, ce sont les responsables et les laïcs sont ceux qui bénéficient des directives. Cette séparation laïcs et clergé était très marquée dans l’organisation des Israélites, mais avec le temps, cette distinction a disparu dans de nombreux milieux chrétiens et messianiques. Beaucoup de croyants pensent que n’importe qui peut faire partie du clergé. Ne pas faire la distinction entre le clergé et les laïcs, c’est ce qu’on appelle l’esprit de Koré ou l’esprit démocratique. Nous en avons l’exemple dans Nombres 16.
Bamidbar (Nombres) 16:3
Ils s’assemblèrent contre Moïse et Aaron, et leur dirent : C’en est assez ! Car toute l’assemblée, tous sont saints, et Yahweh est au milieu d’eux. Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l’assemblée de Yahweh ?
Koré pensait qu’il était injuste que Mosheh et Aaron soient les dirigeants de l’assemblée d’Israël. Aujourd’hui, si vous dites que vous avez instauré un beth din dans un groupe de croyant, vous aurez aussi des personnes qui se diront, et bien pourquoi je n’ai pas été choisi pour faire partie de leur petit groupe de dirigeants, moi aussi Yahweh me parle, il ne parle pas qu’au beth din. Finalement, Koré a lancé l’esprit de démocratie, cette pensée que finalement tout le monde peut décider pour la communauté. Il ne faut cependant pas confondre Mosheh avec un méchant dictateur qui contrôlait absolument tout. Koré avait le pouvoir de décider sur des sujets peu importants, il avait d’ailleurs de nombreuses tâches à accomplir.
Bamidbar (Nombres) 16:9
Est-ce trop peu pour vous que l’Elohim d’Israël vous ait choisis dans l’assemblée d’Israël, en vous faisant approcher de lui, afin que vous soyez employés au service du tabernacle de Yahweh, et que vous vous présentiez devant l’assemblée pour la servir ?
Nous voyons que Koré avait du travail pour servir au tabernacle. Il avait la possibilité d’être autonome dans son rôle d’employé, mais cela ne lui suffisait pas, il voulait encore plus.
Bamidbar (Nombres) 16:10
Il vous a fait approcher de lui, toi, et tous tes frères, les enfants de Lévi, et vous voulez encore le sacerdoce !
Mosheh n’était pas un dictateur qui imposait toutes les décisions au peuple, de nombreux hommes pouvaient servir et être autonomes dans d’autres aspects du service. Mais concernant la direction centrale, Koré n’avait pas sa place.
Myriam et Aaron ont aussi agi d’une mauvaise façon et ils se sont comparés à Mosheh.
Bamidbar (Nombres) 12:2
Ils dirent (Myriam et Aharon) : Est-ce seulement par Moïse que Yahweh parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ?
Souvent les gens pensent que quand ils reçoivent un don de prophétie ou un don de guérison ou un don d’enseignement, ils deviennent automatiquement des leaders ou des dirigeants. Il faut faire attention, car quand Yahweh nous appelle à le servir, cela ne veut pas dire qu’on peut faire tout et n’importe quoi, nous devons encore suivre les dirigeants que Yahweh a appelé dans le rôle de direction. Car si nous travaillons chacun dans notre sens ou dans des ministères séparés, nous sommes dans la démocratie ou l’esprit de Koré.
Cela peut nous sembler paradoxale, car Myriam et Aaron avaient raison, ils avaient tous deux des dons de prophétie, Yahweh leur avait parlé. Mais cela ne voulait pas dire qu’ils avaient la même place que Mosheh dans la direction du peuple. Donc vous voyez en partant d’une vérité, on peut raconter n’importe quoi.
Et c’est aussi l’erreur de Koré. Koré aussi avait raison, il a dit une vérité : Yahweh avait effectivement dit que les israélites seraient une nation sainte.
Shemot (Exode) 19:6
Vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux enfants d’Israël.
Malgré cela, même si l’assemblée était une nation sainte, cela ne voulait pas dire que tout le monde pouvait avoir un rôle dans la direction et dans le jugement. C’est important de comprendre la nuance entre les dons et la direction. Dans une assemblée par exemple, ce n’est pas parce qu’un homme a un don de guérison puissant qu’il doit diriger toute l’assemblée.
Aujourd’hui, encore nous sommes tous appelés à être une nation sainte, on est tous appelé à avoir des dons. Mais ces dons ne nous donnent aucun droit dans la direction du peuple.
Malheureusement le peuple choisit souvent des leaders selon leur apparence, des personnes qui ont des dons pour bien parler, des personnes charismatiques. Mais Mosheh le conducteur de tout Israël avait justement des problèmes pour parler. Même le prophète Samuel a voulu choisir le nouveau roi d’Israël selon son apparence, car il avait vu Eliab et pensait que c’était le fils d’Isaï qu’il fallait oindre, alors que ce fut David.
1 Shmuel (Samuel) 16:6-7
6 Lorsqu’ils entrèrent, il se dit, en voyant Éliab: Certainement, l’oint de Yahweh est ici devant lui.
7 Et Yahweh dit à Samuel: Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l’ai rejetée. Yahweh ne considère pas ce que l’homme considère; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais Yahweh regarde au cœur.
Cela montre que même si quelqu’un parle bien, ou si quelqu’un sait bien argumenter comme un vendeur, cela ne fait de lui un bon leader. C’est comme les hommes politiques, on leur apprend à bien parler, bien argumenter, avoir une belle apparence, un beau costume, mais dans le fond, ils conduisent mal le peuple.
On voit qu’il existe beaucoup de dérives autour des dirigeants. Satan a pour projet de viser les leaders, et nous voyons qu’il a utilisé Koré et il a même utilisé Myriam et Aaron pour détruire la direction de Mosheh. Donc la menace est très virulente autour des dirigeants.
Il est difficile en 2025 d’établir un beth din, car nous sommes le résultat de la génération de mai 68. Nous sommes quasiment tous issus d’une assemblée chrétienne allergique au jugement et nous sommes tous bercés dans la démocratie depuis notre plus tendre enfance. Pour qu’un beth din nazaréen puisse fonctionner dans les années à venir, il va falloir que les croyants soient rééduqués dans leur esprit. Il va leur falloir prendre conscience qu’une assemblée nazaréenne ne fonctionne pas avec les valeurs du monde, les valeurs chrétiennes ou même des valeurs démocratiques.
J’aimerais maintenant revenir sur le passage où Yitro va conseiller à Mosheh de mettre en place des hommes capables de juger. Le verbe juger apparaît 6 fois dans l’échange entre Yitro et Mosheh. Il s’agit du mot « shaphat » en hébreux.
Si ce mot apparaît 6 fois, c’est parce que c’est le fondement de la structure du beth din. Il est important de voir que dans le christianisme le verbe juger est devenu tabou. A nouveau, nous voyons que le christianisme s’est éloigné de la Torah.
Ce que Yitro a dit, c’est que ces dirigeants de milliers, de centaines, de cinquantaines et de dizaines sont là pour aider à gouverner le peuple, afin que le peuple puisse atteindre ses objectifs ensemble. Nous continuons dans Exode chapitre 24 pour voir comment cela se déroule.
Shemot (Exode) 24:1-2
1 Elohim dit à Moïse : Monte vers Yahweh, toi, Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix des anciens d’Israël, et prosternez-vous de loin.
2 Moïse seul s’approchera de Yahweh ; mais eux [les soixante-dix anciens] ne s’approcheront pas, et le peuple ne montera pas avec lui.
Il y a donc une distinction entre Moïse, les soixante-dix anciens et le reste du peuple. Nous allons voir une autre distinction, celle des chefs des tribus.
Bamidbar (Nombres) 1:44
Tels sont ceux dont le dénombrement fut fait par Moïse et Aaron, et par les douze hommes, princes d’Israël; il y avait un homme pour chacune des maisons de leurs pères.
Autrement dit, il y avait 12 chefs, un homme à la tête de chacune des 12 tribus. On voit donc Moïse, 70 anciens, 12 chefs de tribus, et les chefs de milliers, de centaines, de cinquantaines et de dizaines, en somme, tout le peuple. On commence à mettre de l’ordre et de l’organisation dans le document fondateur, la Torah.
Bamidbar (Nombre) 11:24-25
24 Moïse sortit, et rapporta au peuple les paroles de Yahweh. Il assembla soixante-dix hommes des anciens du peuple, et les plaça autour de la tente.
25 Yahweh descendit dans une nuée et lui parla, et, détournant une partie de l’esprit qui l’animait, la reporta sur ces soixante-dix anciens. Et aussitôt que l’esprit se fut posé sur eux, ils prophétisèrent, mais ils ne le firent plus depuis.
Nous n’en sommes pas certains, mais cela incluait probablement les douze chefs de tribus, car il est peu probable qu’ils soient exclus. Or, ce que nous constatons ici, c’est que les soixante-dix dirigeants remplissaient certaines conditions. C’étaient des hommes capables, épris de vérité et de justice, ennemis de la cupidité et intègres. Finalement, Shaoul reprendra quasiment les mêmes conditions pour la charge de responsable.
1 Timothée 3:1-5
1 Cette parole est certaine: Si quelqu’un aspire à la charge de responsable, il désire une œuvre excellente.
2 Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement.
3 Il faut qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé.
4 Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté;
5 car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’assemblée d’Elohim ?
Moïse servait donc les 70 anciens, tout comme les 12 chefs de tribus. Plus tard, nous verrons également des chefs de milliers, de centaines, de cinquantaines et de dizaines diriger le peuple. C’est le concept inscrit dans la Torah : celui d’une nation bien organisée.
Yeshoua aimait l’organisation du peuple, nous le voyons quand il a divisé les cinq pains et les deux poissons.
Marc 6:39-40
39 Alors il leur commanda de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte,
40 et ils s’assirent par rangées de cent et de cinquante.
Nous retrouvons également un fonctionnement similaire chez les apôtres du premier siècle. Les apôtres de Yeshoua comprenaient que la Torah parlait d’une nation bien structurée et bien organisée, dirigée par des personnes compétentes.
Après que Moïse ait conduit les enfants d’Israël à travers le désert, Josué les a ensuite conduits en terre promise. Mais comment cela s’est-il déroulé concrètement ? Examinons à nouveau le conseil de Jéthro dans Exode chapitre 18.
Shemot (Exode) 18:22
Qu’ils jugent le peuple en tout temps; qu’ils portent devant toi toutes les affaires importantes, et qu’ils prononcent eux-mêmes sur les petites causes. Allège ta charge, et qu’ils la portent avec toi.
Après l’entrée en terre promise, le peuple s’est réparti dans les différentes villes existantes. La structure des juges d’Israël a donc dû s’adapter aux villes. Ce commandement d’établir des juges pour le peuple ne se trouve pas uniquement dans Shemot 18, mais va être répété plus loin dans le livre du Devarim.
Devarim (Deutéronome) 16:18
Tu établiras des juges et des magistrats dans toutes les villes que Yahweh, ton Elohim, te donne, selon tes tribus ; et ils jugeront le peuple avec justice.
Ce nouveau commandement a été adapté, car la nation allait s’installer dans les villes de la terre promise. Ce que nous voyons, c’est qu’ils ont finalement opté pour la structure du Beth Din.
Ainsi, dans chaque ville, il y avait un tribunal municipal, formé par les anciens de la ville. Nous en parlerons plus en détail plus loin, mais en gros, ils formaient ce qu’on pourrait appeler un Beth Din (une maison de jugement ou un tribunal) pour la ville. Il y avait ensuite ce qu’on appelle un Beth Din Katan (petit tribunal) pour chaque tribu. Historiquement, le Beth Din Katan comptait 23 anciens qui rendaient les jugements.
Et puis, pour la nation, il y avait ce qu’on appelle le Beth Din Gadol (le grand tribunal). Historiquement, il comptait 71 membres, symbolisant Moïse, plus les 70 anciens d’Israël, qui comprenaient probablement les 12 chefs tribaux. Voilà donc comment cela fonctionnait historiquement. Il faut comprendre que Yahweh voulait que la vie religieuse soit liée à la vie gouvernementale. Je rappelle que la Torah est un mode de vie et non une liste de règles. Dans la Torah, il n’y a pas de séparation entre la foi et le gouvernement.
En Europe, par exemple, et dans la plupart des pays occidentaux, nous avons ce qu’on appelle une séparation de l’Église et de l’État, c’est-à-dire la séparation entre la foi et le gouvernement. C’est une pratique purement babylonienne, qui est à l’origine de tous les troubles dans le monde aujourd’hui. Pour Satan, un pays où l’on sépare le religieux de l’Etat permet de faire voter plus de lois iniques, comme le mariage pour tous ou l’avortement. Par exemple, le président français a décidé de mettre l’avortement dans la constitution française. La constitution française, c’est un peu la Torah des franc-maçons, c’est-à-dire les lois des serviteurs de Satan.
La séparation entre l’État et la religion c’est ce qu’on appelle la laïcité. On avait déjà montré dans une étude, qu’en réalité la laïcité est une religion cachée.
Il est intéressant de noter que dans certains pays, comme la Russie par exemple, on observe ce qu’on appelle une symphonie entre l’Église et l’État. En Russie, l’Église est mal conçue, mais ça c’est une autre histoire. Le concept est bon, mais l’application est mauvaise, car ils ne sont plus dans la foi originelle de Yeshoua.
J’ai dit, juste avant, que les tribunaux sont essentiels pour la vie en société. Mais comme la vie religieuse a été séparée de l’Etat, alors cette nécessité des jugements s’est perdue dans de nombreux milieux religieux. Mais la vie communautaire religieuse n’a pas disparu, alors pourquoi avons-nous fait disparaître les jugements dans les églises ?
Il ne faut pas se dire que comme nous vivons dans une société laïque, alors nous n’avons plus besoin de tribunaux. Les apôtres rendaient des jugements alors que le pays était aux mains des romains. Donc il est important de restaurer les jugements dans le domaine religieux, du moins pour les décisions permises par la loi du pays dans lequel nous vivons. Tout comme Moïse et Aaron, qui étaient frères, travaillaient ensemble ; ils servaient ensemble la nation d’Israël. La coopération entre le gouvernement et la religion est essentielle.
Parlons à présent de la Mishna. Nous ne considérons pas nécessairement la Mishna comme exacte, mais nous la considérons comme une référence historique intéressante. Ainsi, la Mishna indique qu’il existe trois types de tribunaux différents.
Mishna, traité Sanhédrin
Le Sanhédrin , la grande cour centrale du Mont du Temple à Jérusalem, compte 71 membres.Des tribunaux plus petits, composés de 23 membres, appelés Sanhédrin Ketana (« petit Sanhédrin »), pouvaient prononcer la peine de mort.
Il y avait aussi de plus petits tribunaux pour les villages de moins de 120 habitants.
Ce passage de la Mishna montre différentes tailles de Beth din. Il est fait mention que ces tribunaux sont en capacité de prononcer la peine capitale sauf dans les plus petites villes. Dans les évangiles, nous voyons souvent le Sanhédrin comme quelque chose d’horrible, des gens qui voulaient mettre à mort Yeshoua.
Matityahu (Matthieu) 26:59
Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Yeshoua, suffisant pour le faire mourir.
En voyant le comportement inique du beth din à l’époque du premier siècle, la plupart des croyants ne veulent pas croire que nous devrions restaurer une structure similaire pour juger le peuple. C’est une autre raison qui font que les chrétiens rejettent la structure du beth din. De la même façon, les chrétiens rejettent la Torah en croyant que les pharisiens obéissent à ces lois divines. C’est ce qu’on appelle jeter le bébé avec l’eau du bain.
Les évangiles nous montre souvent le sanhédrin comme des gens assoiffé de meurtre, car ils avaient le pouvoir de prononcer la peine capitale. J’aimerai justement parler un moment de la peine de mort. Car effectivement cela existe dans la Torah, et nous ne voulons pas faire comme si ce n’était pas là. Pour les membres d’un Beth din, la peine de mort devrait être la décision la plus difficile à prendre.
J’ai d’ailleurs reçu un commentaire sur ce sujet récemment.
Shalom Benjamin j’espère que vous allez bien, merci pour l’enseignement
ma question est la suivante : Si le mouvement nazaréen vise à suivre la Torah dans son entièreté, une assemblée de croyants israélites nazaréens aujourd’hui doivent ils lapider à mort un membre de l’assemblée qui transgresse le Shabbat ? (Vous l’avez compris, la question se pose aussi pour tout les autres passages de la Torah qui invitent à la lapidation)
Alors c’est la deuxième fois dans ma vie que je reçois cette question. Certaines personnes ont du mal à comprendre pourquoi nous ne pouvons pas lapider quelqu’un qui transgresse le shabbat dans une assemblée aujourd’hui. Cela peut vous faire sourire, mais c’est un sujet sérieux pour certaines personnes.
Il y a évidemment des raisons évidentes. Si par exemple en France une assemblée décidait de lapider quelqu’un, les autorités du pays interviendraient et mettraient tout le monde en examen et probablement en prison pour meurtre. Donc c’est assez évident que ce genre de chose n’est pas prêt d’arriver.
Pour qu’un tel jugement soit possible, il faudrait que l’assemblée soit installée dans un pays dans lequel la Torah est mise en pratique. Un tel pays n’existe pas sur notre planète. Et dans cet hypothétique pays, il faudrait qu’il y ait des juges oints instaurés par Yahweh.
Je rappelle que dans la dispersion et donc dans le sacerdoce de Melchisédek de Yeshoua, nous sommes soumis aux autorités qui nous gouvernent. On avait déjà fait tout un enseignement sur ce sujet :
En 2025, il existe encore des pays et des états où la peine de mort est appliquée. Donc cette question sur la peine de mort est encore d’actualité, même si les Israélites dispersés dans le monde ne peuvent pas rendre ce type de jugement.
J’aimerai approfondir cette question à la lumière de la Torah. J’aimerais lire deux passages sur la peine de mort.
Vayikra (Lévitique) 24:11-14
11 Le fils de la femme israélite blasphéma et maudit le nom d’Elohim. On l’amena à Moïse. Sa mère s’appelait Schelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan.
12 On le mit en prison, jusqu’à ce que Moïse eût déclaré ce que Yahweh ordonnerait.
13 Yahweh parla à Moïse, et dit:
14 Fais sortir du camp le blasphémateur; tous ceux qui l’ont entendu poseront leurs mains sur sa tête, et toute l’assemblée le lapidera.
Dans ce premier exemple, on voit que ce n’est pas le beth din qui a déclaré la décision de donner la mort, c’est Yahweh lui même. A ma connaissance, il n’y a que deux peines de mort qui ont été réellement exécutées dans la Torah. L’autre exemple est celui de l’homme ayant transgressé le shabbat.
Bamidbar (Nombres) 15:32-36
32 Comme les enfants d’Israël étaient dans le désert, on trouva un homme qui ramassait du bois le jour du shabbat.
33 Ceux qui l’avaient trouvé ramassant du bois l’amenèrent à Moïse, à Aaron, et à toute l’assemblée.
34 On le mit en prison, car ce qu’on devait lui faire n’avait pas été déclaré.
35 Yahweh dit à Moïse: Cet homme sera puni de mort, toute l’assemblée le lapidera hors du camp.
36 Toute l’assemblée le fit sortir du camp et le lapida, et il mourut, comme Yahweh l’avait ordonné à Moïse.
Dans ce deuxième exemple à nouveau, ce n’est pas le Beth din qui a décidé de la peine de mort, c’est Yahweh qui a demandé que toute l’assemblée le lapide. Une tradition rabbinique considère que si un tribunal prononçait une peine de mort une fois tous les 70 ans, il était qualifié de « tribunal assassin ». Il est vrai que certains hommes aiment le meurtre. Parfois les tueurs pour assouvir leurs désirs diaboliques vont chercher à obtenir une position de juge en Israël. Vous savez c’est comme dans le film « la ligne verte »: un des employés de la prison est pistonné pour pouvoir travailler dans le couloir de la mort. Il n’est là que dans le but de voir des personnes être mise à mort, car c’est un pervers et un meurtrier.
Il y avait beaucoup de ces meurtriers à l’époque de Yeshoua. Le sanhédrin a voulu la mort de Yeshoua. Et d’une certaine façon, ils ont participé à son exécution.
Marc 15:1
Dès le matin les grands prêtres tinrent conseil avec les anciens et les scribes, tout le Sanhédrin ; après avoir lié Yeshoua, ils l’emmenèrent et le remirent à Pilate.
Dans Actes 7 on voit que Stéphanos (Etienne) a été mis à mort également par des responsables locaux.
Actes 7:57
57 Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui,
58 le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Shaoul.
Puis Shaoul lui-même a également été lapidé dans Actes 14.
Actes 14:19
Alors survinrent d’Antioche et d’Icone des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Shaoul, le traînèrent hors de la ville, pensant qu’il était mort.
Je pense que certaines personnes qui sont des meurtriers et des assassins utilisent probablement ces aspects de la Torah pour se justifier d’assouvir leurs désirs diaboliques de meurtre. Une sorte de façon légale de commettre des assassinats. Dans les évangiles, Yeshoua rencontrera régulièrement cet esprit meurtrier.
Yohanan (Jean) 8:44
Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui.
Quand Yeshoua a affirmé être Yahweh, alors les pharisiens étaient prêts pour le lapider.
Yohanan (Jean) 8:56-59
56 Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour: il l’a vu, et il s’est réjoui.
57 Les Juifs lui dirent : Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham !
58 Yeshoua leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis.
59 Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui; mais Yeshoua se cacha, et il sortit du temple.
Donc ce que je veux dire c’est que ceux qui souhaitent voir la peine de mort appliquée dans les assemblées sont parfois simplement des meurtriers ou des assassins. Donc quand on me pose cette question de savoir pourquoi on ne lapide plus dans les assemblées aujourd’hui, je vous avoue que la question n’est pas anodine et je me demande souvent s’il n’y a pas des meurtriers qui se dissimulent parmi nous.
Comme nous l’avons vu, Mosheh qui était probablement l’homme le plus à même de juger en Israël n’a pas décidé par lui-même de donner la mort, il a demandé à Yahweh ce qu’il devait faire. Dans Exode 18, nous voyons que les affaires difficiles sont toujours dirigées vers les juges les plus grands.
Shemot (Exode) 18:22
Ils jugeront le peuple en permanence ; et alors, toute affaire grave ils te la soumettront, tandis qu’ils décideront eux-mêmes les questions peu importantes. Ils te soulageront ainsi en partageant ton fardeau.
Dans le cas d’une peine capitale, c’est une affaire difficile a juger. Et finalement j’imagine bien les juges se refiler la patate chaude. Un petit juge va renvoyer l’affaire à un juge moyen, le juge moyen va renvoyer l’affaire vers un grand juge et le grand juge va donner l’affaire à Mosheh. Mais je pense finalement que Mosheh a également fait cela, car le juge suprême reste Yahweh. Et dans le cas d’une peine capitale, je pense qu’il est évidemment que c’est Yahweh qui doit trancher.
D’ailleurs dans la Torah, Yahweh prévoit le cas où le Beth din ne prendrait pas la décision de donner la mort, alors Yahweh prendrait des mesures par lui-même.
Vayikra (Lévitique) 20:4-5
4 Si le peuple du pays détourne ses regards de cet homme, qui livre de ses enfants à Moloc, et s’il ne le fait pas mourir,
5 je tournerai, moi, ma face contre cet homme et contre sa famille, et je le retrancherai du milieu de son peuple, avec tous ceux qui se prostituent comme lui en se prostituant à Moloc.
Yahweh n’autorise le laxisme judiciaire, mais je pense qu’il comprend qu’on a parfois du mal à tuer des personnes de nos familles respectives. D’ailleurs, avant de rendre un jugement sur une peine capitale, Yahweh voulait qu’on soit minutieux et qu’on mène une enquête :
Devarim (Deutéronome) 13:15
Tu feras une enquête, tu examineras, tu t’informeras avec soin ; La chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette abomination a-t-elle été commise au milieu de toi ?
Je pense que Yahweh préfère un beth din qui prend mille précautions pour rendre un jugement de peine de mort, quitte à lui même s’en occuper, plutôt qu’un beth din assoiffé de sang qui tue à tour de bras dès qu’un homme commet la moindre faute.
Il y a bien sûr eu quelques exécutions très expéditives dans les écritures, comme quand Pinhas a tué l’israélite et la madianite. Mais c’était dans un contexte ou une plaie frappait tout le peuple, et quand Pinhas a puni les coupables, la plaie s’arrêta.
Bamidbar (Nombres) 25:8
Il suivit l’homme d’Israël dans sa tente, et il les perça tous les deux, l’homme d’Israël, puis la femme, par le bas-ventre. Et la plaie s’arrêta parmi les enfants d’Israël.
En tout cas, dans le sacerdoce des apôtres aucune mise à mort n’a jamais été jugée, sauf peut être la mort d’Ananias et Saphira, mais là encore, c’est Yahweh qui a fait lui-même l’exécution.
Actes 5:9-11
9 Alors Kepha lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’Esprit de Yahweh ? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront.
10 Au même instant, elle tomba aux pieds de l’apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte; ils l’emportèrent, et l’ensevelirent auprès de son mari.
11 Une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.
La question de la peine de mort est délicate. Mais quand on réfléchit aux cas des pédophiles, meurtriers ou violeurs récidivistes qui sont souvent relâchés dans la nature, alors effectivement la peine de mort est une solution pour avoir un pays où il ferait bon vivre.
Aujourd’hui, il ne fait pas bon vivre dans nos pays, car les juges dans les tribunaux sont devenus trop laxistes. La peine de mort est donc une question qui nous concerne tous, car posons nous la question de savoir dans quelle société nous souhaitons vivre. Est-ce qu’on souhaite une société où les monstres sont à chaque coin de rue, ou voulons nous une société qui obéisse à la Torah de Yahweh ?
Pour conclure sur la peine de mort, nous voyons que même si le sanhédrin du premier siècle était probablement très meurtrier, nous ne devons pas rejeter cette structure pour juger le peuple. Ce serait comme de rejeter le patriarcat, après avoir vu un homme abuser de son autorité pour battre sa femme. Même si les abus existerons toujours, nous ne devons pas rejeter les structures que Yahweh nous commande dans sa parole. C’est le jeu de l’ennemi de nous faire croire que les structures et les organisations bibliques sont mauvaises. Le Satan est très fort pour nous faire aimer les choses anti-Torah, comme le féminisme, la démocratie, l’antispécisme et toutes ces autres doctrines qui dominent notre société occidentale.
Résumons maintenant comment étaient structurés les juges au premier siècle :
Les petits tribunaux municipaux, puis les cours d’appel (tribunaux supérieurs) pour chaque tribu, et enfin le grand tribunal (le Beth Din Gadol ). Voilà comment fonctionnait la structure du Beth Din dans l’ancien Israël.
Après avoir vu tout cela, certains pourraient dire : « D’accord, mais Benjamin, tout cela relève de l’Ancien Testament, n’est-ce pas ? Enfin, tout cela est aboli, car, après tout, nous savons tous que l’Église nous dit que Jésus est venu clouer la Torah sur la croix et nous libérer de la loi, et ce genre de choses. Alors, le Messie n’a sûrement pas utilisé ce genre de structure, n’est-ce pas ? »
C’est vrai que beaucoup de personnes voient Yeshoua comme une sorte de gars un peu cool, un genre de hippie qui n’aimait pas les structures humaines ou légalistes. Cependant, dans Marc nous avons vu que Yeshoua aimait l’ordre et la discipline.
Marc 6:39-40
39 Alors il leur commanda de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte,
40 et ils s’assirent par rangées de cent et de cinquante.
Yeshoua a aussi félicité le centeniers romain, il a même déclaré que ce soldat avait la meilleure foi qu’il n’ait jamais vue.
Matityahu (Matthieu) 8:9-10
9 Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l’un: Va ! Et il va ; à l’autre: Viens ! Et il vient; et à mon serviteur : Fais cela ! Et il le fait.
10 Après l’avoir entendu, Yeshoua fut dans l’étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.
On voit que la foi du centenier était liée à l’organisation militaire, la discipline, et surtout à l’obéissance à ses supérieurs. Et ce n’est pas étonnant que Yeshoua aimait la foi du centenier, car il est Yahweh des armées, donc il appréciait la hiérarchie militaire.
Yeshoua veut qu’on construise son royaume sur terre et pour faire cela nous devons être organisés. Nous voyons une très bonne organisation chez les francs-maçons, nous voyons également une bonne soumission dans l’Islam chez nos cousins musulmans et nous voyons une bonne structure chez les juifs orthodoxes. Par contre, dans le christianisme, c’est quasiment l’anarchie, car les chrétiens sont allergiques aux juges et aux jugements. Le christianisme est la religion qui comporte le plus de dénominations, donc le plus grand nombre de Koré. Yeshoua nous dira aussi que même l’ennemi est organisé pour construire son propre royaume.
Matityahu (Matthieu) 12:26
Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même; comment donc son royaume subsistera-t-il?
Cela explique pourquoi les francs-maçons sont si actifs et productifs pour introduire des lois iniques dans la société.
En réalité, Yeshoua aimait l’ordre comme son Père. Le même type de structure existait à l’époque de l’alliance renouvelée. Par exemple, dans Actes 15, nous voyons que Yaakov avait ce rôle de Nasi (prince, président, etc.) du Beth Din Gadol de Jérusalem. Nous ne savons pas s’il y avait bien la structure des 70 anciens lors de la grande réunion d’Actes 15, car le nombre n’est pas précisé.
Actes 15:6
Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire.
Un autre passage nous montre que les jugements rendus par les apôtres et les anciens étaient très importants pour le bon fonctionnement des assemblées de la dispersion.
Actes 16:4
En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d’observer les décisions jugées (krino) par les apôtres et les anciens de Jérusalem.
Ce verset comporte bien le mot « krino » qui est le jugement, mais dans la plupart des traductions le verbe « juger » n’apparaît même pas. Le traducteur Louis Segond retire le mot juger et traduit par les décisions des apôtres. Et encore une fois, ce passage nous explique l’importance de suivre les jugements des apôtres, dans le but de l’édification des assemblées, qui se fortifiant dans la foi. Donc le jugement c’est toujours dans un but de faire grandir l’assemblée. Grandir en taille mais aussi dans la foi originelle de Yeshoua.
Actes 16:4-5
4 En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d’observer les décisions jugées (krino) par les apôtres et les anciens de Jérusalem.
5 Les assemblées se fortifiaient dans la foi, et augmentaient en nombre de jour en jour.
Il est vrai que le livre des actes ne fait pas mention des 70 anciens qui accompagnaient Mosheh, seul l’évangile de Luc fait mention de 70 disciples.
Luc 10:1
Après cela, l’Adon désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.
Yeshoua a gardé la structure de la Torah. Les douze apôtres, symbolisant les douze princes tribaux, et les 70 disciples correspondent aux 70 anciens que Mosheh avait établi. Yeshoua a vraiment gardé les principes de la Torah. Dans Actes 15, l’expression « aux apôtres et aux anciens » fait référence au Beth Din Gadol qui jugeait des décisions pour les autres assemblées en formation.
Mais l’essentiel ici est qu’il s’agit de l’ordre melchisédekien. Ses spécificités sont donc légèrement différentes de celles de l’ordre lévitique, mais il fonctionne selon les mêmes préceptes. C’est là l’essentiel : les mêmes principes et les mêmes préceptes s’appliquent. Actes 15 est le point de convergence de tout cela.
L’apôtre Shaoul a aussi ordonné à Tite de suivre cette structure pour continuer le commandement de la Torah d’instaurer des Juges dans chaque ville.
Tite 1:5
C’est pourquoi je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que tu établisses des anciens dans chaque ville, comme je te l’ai ordonné …
Shaoul ne sort pas ces instructions du chapeau, non, Shaoul ne fait que suivre ce que Yahweh avait instauré dans la Torah.
Devarim (Deutéronome) 16:18
Tu établiras des juges et des magistrats dans toutes les villes que Yahweh, ton Elohim, te donne, selon tes tribus ; et ils jugeront le peuple avec justice.
On voit que les termes peuvent varier en passant de la Torah aux écrits de l’alliance renouvelée. Les juges sont devenus les anciens, mais leur rôle est identique. Shaoul instruit Tite pour tenter d’établir et d’instaurer l’ordre que Yitro avait suggéré à Moïse dans la Torah. Les détails sont peut être légèrement différents, mais c’est bien le même principe. Le même précepte. Le peuple doit être ordonné et structuré.
C’est tout simplement incroyable de voir combien de personnes lisent les Écritures et pensent que tout va bien. Elles restent assises dans leur salon, lisent leurs réflexions bibliques avec leurs amis, sans avoir besoin de s’ordonner, de s’organiser ni de faire quoi que ce soit. C’est souvent l’attitude chrétienne qui ressort ici, les croyants veulent juste passer un moment chaleureux autour d’une tasse de thé ou de café, sans penser à comment structurer ou organiser le peuple d’Elohim.
Généralement, nous voyons des centaines de ministères indépendants. C’est parfois quelqu’un qui a le don d’évangéliser, ou un pasteur, un enseignant ou un prophète. C’est souvent du mono-ministériel. Normalement les différents ministères devraient être fondés sur la foi originelle des apôtres de Yeshoua, ces différents ministères ne devraient pas être indépendants, mais ils devraient être structurés selon les décisions apostoliques.
Le fait que le christianisme ait rejeté l’autorité apostolique d’Actes 15 en effaçant l’idée de jugement montre que la fondation n’est pas bonne. Rejeter le Beth Din apostolique pour le remplacer par ce qu’ils appellent l’équipe pastorale est révélateur. Car une équipe pastorale n’existe pas dans les écritures. Ce serait comme de dire que maintenant nous ne sommes plus dirigés par les apôtres, mais nous sommes dirigés par le ministère des pasteurs. Shaoul ne dit pas qu’on doit être dirigé par le ministère des pasteurs.
Éphésiens 2:19-21
19 Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison d’Elohim.
20 Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Yeshoua-Mashiah lui-même étant la pierre angulaire.
21 En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint en Yahweh.
Shaoul ne dit pas qu’on doit suivre une équipe pastorale pour juger sur nous. Le rôle de pasteur est un ministère parmi les autres.
Éphésiens 4:11-12
11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,
12 pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Mashiah.
Nous savons que le temple est constitué de pierres vivantes. Une pierre vivante est donc une pierre brute. Nous n’avons pas nécessairement de structures rigides, mais une discipline en cinq ministères selon laquelle nous nous organisons. Ainsi, nous n’avons pas de schémas stricts ni de ce genre de choses. Mais nous acceptons les gens tels qu’ils sont, et lorsqu’une personne aime véritablement Elohim et désire sincèrement le servir, nous apprenons à la connaître. Comme si l’on construisait avec une pierre vivante ou brute. Il faut bien connaître la pierre, savoir exactement comment la placer, comment l’agencer dans la structure, afin qu’elle soit solide et offre une fondation stable. Placer une pierre correctement peut parfois prendre du temps, car il faut parfois la tailler pour qu’elle puisse servir. Un peu comme quand Yahweh nous fait passer par le creuset pour retirer les scories en nous.
Il existe une chose appelée la gestalt. Le concept de la gestalt est que la somme est, ou peut être, supérieure à la somme de ses parties. Pour vous expliquer, prenez un tas de pièces d’ordinateur, et bien c’est très différent d’un ordinateur. Mais si vous assemblez les pièces, les ordonnez et les assemblez correctement, vous obtenez un ordinateur.
Un ordinateur correctement assemblé sera plus utile que toutes ses pièces détachées. De la même manière, un évangéliste, un pasteur et un enseignant qui travaillent chacun de leur côté n’auront pas la même force qu’un groupe qui contiendrait tous les ministères en travaillant côte à côte.
Même chose pour une voiture. Vous pouvez avoir un tas de pièces de voiture qui ne vous emmènera jamais nulle part ou alors vous pouvez travailler à assembler ces pièces détachées pour pouvoir utiliser la voiture et donc vous avancerez beaucoup plus loin et vite.
Aujourd’hui on voit toutes ces pièces détachées sur internet, vous avez des vidéos de pasteurs, des vidéos d’évangélistes, vous avez des ministères d’enseignements, mais souvent ces ministères ne veulent pas travailler en étant unis dans une même doctrine. Pour conclure nous avons vu que le beth din, c’est à dire une équipe de personnes qui rend des jugements est un commandement de la Torah qui a démarré à l’époque de Mosheh sous les conseils de son beau père et cela a continué avec les apôtres et les anciens de Jérusalem.
Les christianisme a un peu caché ce système pour que les pasteurs puissent régner sur les églises avec le concept de l’équipe pastorale.
Nous souhaitons restaurer le beth din nazaréen pour aider les assemblées, les kehilot à prospérer. Nous en sommes encore aux balbutiements. Les jugements doivent être pris en accord avec les écritures, mais surtout dans la prière, le jeûne et c’est Yahweh qui est au contrôle du beth din. Un beth din dirigé par l’homme seulement ne produira pas de fruits.
Voilà j’espère que cet enseignement vous aidera à comprendre la nécessité d’avoir un beth din qui vous aide et vous structure.
Je me suis inspiré d’un enseignement de Nazarene Israel.