Pourquoi nous ne faisons pas de Bar Mitzvah ?
Cet enseignement est la première étude d’une longue série sur le thème de l’assemblée. Cette série de vidéos est notamment destinée aux personnes qui seront appelées par Yahweh à conduire une synagogue nazaréenne. Mais ces enseignements seront également utiles pour toute personne voulant faire partie d’une assemblée, sans pour autant avoir un rôle dans la direction. En effet, les brebis doivent aussi comprendre comment fonctionne l’assemblée et ce que les responsables attendent des différents membres du corps. Pour rester dans l’image du corps de Yeshoua, nous devons expliquer à la main ou à la jambe comment le cerveau veut les faire bouger pour avancer.
Nous espérons que cette série d’enseignements facilitera la relation entre le clergé et les laïcs. Je rappelle que les laïcs sont les personnes qui bénéficient du sacerdoce alors que le clergé, ce sont ceux appelés à diriger les brebis.
Bon ceci étant dit, nous allons commencer ce premier enseignement sur le thème du sevrage et surtout pourquoi nous ne pratiquons pas la bar-mitzvah. Nous allons voir pourquoi nous pensons que la bar-mitzvah est une fête d’anniversaire déguisée.
Et justement dans la vidéo à propos des Anniversaires, nous expliquons que les fêtes d’anniversaire sont toujours de mauvais augure.
Par exemple, lorsque Pharaon célébra son anniversaire, le chef des panetiers fut pendu et Joseph fut oublié en prison.
Bereshit (Genèse) 40:20-23
20 Le troisième jour, jour de la naissance de Pharaon, il fit un festin à tous ses serviteurs; et il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers, au milieu de ses serviteurs:
21 il rétablit le chef des échansons dans sa charge d’échanson, pour qu’il mît la coupe dans la main de Pharaon;
22 mais il fit pendre le chef des panetiers, selon l’explication que Joseph leur avait donnée.
23 Le chef des échansons ne pensa plus à Joseph. Il l’oublia.
Au premier siècle, le roi Hérode célébra également son anniversaire. Parce qu’il se concentrait sur lui-même et non sur Elohim, Yohanan HaMatbil mourut lors de cette fête.
Matityahu (Matthieu) 14:6-8
6 Or, lorsqu’on célébra l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode,
7 de sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle demanderait.
8 A l’instigation de sa mère, elle dit: Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Yohanan HaMatbil.
Les enfants de Job sont également connus pour avoir célébré leurs jours (de naissance) avant de mourir.
Iyov (Job) 1:4
Ses fils allaient et festoyaient dans leurs maisons, chacun à son jour, et ils envoyaient inviter leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux.
Nous voyons que la célébration des anniversaires dans les écritures a toujours conduit à la mort.
De plus, Anton LaVey, le fondateur de l’Église moderne de Satan, nous dit que dans la religion satanique, le jour saint le plus élevé de tous est la date de notre propre anniversaire.
La fête la plus importante de la religion satanique est la date de son propre anniversaire.
La Bible satanique (Anton Szandor LaVey, [Air] Book of Lucifer – The Enlightenment, Avon Books, 1969, chapitre XI, Religious Holidays, p. 96).
L’une des raisons pour lesquelles Satan aime les anniversaires est peut-être qu’ils nous poussent à nous célébrer nous-mêmes plutôt que de célébrer Yahweh. Or, c’est le contraire de ce que les Écritures nous recommandent :
Yohanan (Jean) 3:30
Il faut qu’il croisse, et que je diminue.
Mais comment pouvons-nous diminuer, si nous nous concentrons sur nous-mêmes en fêtant notre anniversaire ? De plus, dans Jean 15, Yeshoua nous dit que nous devons demeurer toujours en lui, sinon nous serons jetés au feu.
Yohanan (Jean) 15:6
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent.
Mais comment pouvons-nous nous concentrer sur Yeshoua, si nous nous concentrons sur nous-mêmes ? L’idée est absurde. Et c’est d’ailleurs l’un des principaux défauts de la cérémonie de la bar-mitzvah. Une bar-mitzvah ( בַּר מִצְוָה ) est un rituel juif de passage à l’âge adulte pour les garçons.
Selon le judaïsme, lorsqu’un garçon juif atteint l’âge de 13 ans, il est considéré comme adulte et est donc légalement responsable de ses actes. Dans la pensée juive, cela fait de lui un bar-mitzvah (littéralement un « fils du commandement »). C’est d’ailleurs de là que vient le nom de la cérémonie.
La cérémonie pour les filles est appelée bat-mitzvah ( בַּת מִצְוָה ). De la même façon, bat mitzvah veut dire « fille des commandements ». Il est intéressant de noter que le judaïsme orthodoxe dit que l’âge de la maturité pour les filles est de 12 ans. Cependant, les Juifs réformés ne font pas comme les orthodoxes, car ils célèbrent la bat-mitzvah à l’âge de 13 ans, peut-être pour rendre les choses égalitaires entre les deux sexes.
Sur le site internet bar-mitzvah.fr nous lisons :
La Bar-Mitsva est une cérémonie qui marque le passage à l’âge adulte pour les jeunes garçons juifs. Elle est généralement célébrée le jour de leur treizième anniversaire, ou peu de temps après.
Par conséquent, de nombreux juifs orthodoxes pieux rejettent la cérémonie de la bar-mitzvah, la considérant comme une fête d’anniversaire glorifiée (qu’ils considèrent comme une forme d’auto-idolâtrie).
La cérémonie est évidemment programmée pour correspondre approximativement à l’âge de la puberté. Avant la cérémonie, les parents sont censés être responsables des actes de l’enfant. Après la cérémonie, l’enfant assume, au moins hypothétiquement, sa propre responsabilité légale. Il est également techniquement autorisé à se marier, bien que la Mishna recommande d’attendre ses 18 ans.
Le site internet bar-mitzvah.fr nous raconte également que ce rituel trouve son origine dans la Torah.
La Bar Mitsvah trouve ses origines dans la Torah, le texte sacré du judaïsme.
Mais quand nous lisons la Torah nous ne trouvons ce commandement nul part. En réalité, c’est encore une fois un commandement d’homme tirant sa source de la Mishna. La Mishna, c’est ce document fondamental qui fait partie du Talmud. La Mishna recommande plusieurs âges pour débuter les différentes étapes de la vie. Par exemple, un certain Yehudah ben Teima estimait qu’il fallait commencer l’étude des Écritures à 5 ans et qu’à 13 ans, un jeune homme devenait soumis aux commandements (c’est-à-dire qu’il devenait bar-mitsva). Dans l’extrait de la Mishna que je vais vous citer, il faut comprendre que dans la tête des orthodoxes, ce passage a la même valeur que la Torah de Mosheh a pour nous. La Mishna est plus importante que la Torah pour les orthodoxes.
Il [Yehudah ben Teima] avait l’habitude de dire : À cinq ans, l’étude des Écritures ; À dix ans, l’étude de la Mishna ; À treize ans, la soumission aux commandements ; À quinze ans, l’étude du Talmud ; À dix-huit ans, le dais nuptial ; À vingt ans, la poursuite [des moyens de subsistance] ; À trente ans, le sommet de la force ; À quarante ans, la sagesse ; À cinquante ans, la capacité de donner des conseils ; À soixante ans, la vieillesse ; À soixante-dix ans, la plénitude des années ; À quatre-vingts ans, l’âge de la « force » ; À quatre-vingt-dix ans, un corps courbé ; À cent ans, comme mort et complètement sorti du monde.
[Mishna, Pirkei Avot, 5:21]
Il pourrait sembler parfaitement raisonnable que les garçons et les filles deviennent légalement responsables d’eux-mêmes et de leurs actes vers la puberté. Cependant, le problème est que Yahweh ne s’en préoccupe pas et ne donne pas l’âge précis de la puberté. Il nous propose plutôt une chronologie complètement différente à observer – et même si la chronologie talmudique peut paraître plus logique à première vue, celle de Yahweh est bien meilleure, car elle n’est pas basée sur l’âge, mais plutôt sur l’observation.
Dans l’évangile de Luc il est fait mention d’un âge à lequel Yeshoua a été amener à Jérusalem par ces parents pour observer le commandement de la fête de Pessah :
Luc 2:41-42
41 Les parents de Yeshoua allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque.
42 Lorsqu’il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête.
Alors beaucoup de croyants en lisant ce passage pourront dire que nous devons faire la célébration de la bar-mitzvah, car il semble que Yeshoua a commencé à obéir au commandement de la fête de Pessah à l’âge de 12 ans.
Nous pouvons remarquer que l’évangile parle de 12 ans, alors que le judaïsme moderne parle de 13 ans pour les garçons. Alors pourquoi le judaïsme moderne dit 13 ans et l’évangile dit 12 ans ? Est-ce que l’évangile parle bien de la même chose ? Il est possible que les lois rabbiniques aient évolué en plus de 2000 ans. Sur un site juif j’ai trouvé que dans certains cas, la bar-mitzvah était célébré avant l’âge de 13 ans.
Dans les coutumes des Juifs syriens (Alépine ou Damascène), la Bar Mitzvah a lieu lorsque le jeune atteint au plus 13 ans et un jour. Mais il existe de nombreux cas dans lesquels la Bar Mitzvah est célébrée à 12 ans et six mois. Dans certains cas, un jeune plus religieux ou très avancé dans ses études peut être appelé à la Torah à l’âge de 12 ans. C’est également le cas lorsque, malheureusement, le jeune est orphelin.
A l’époque de Yeshoua, il semble que cette tradition était réalisée à l’âge de 12 ans. Mais les évangiles ne disent pas si cette tradition était célébrée comme aujourd’hui, c’est-à-dire à la façon d’un anniversaire, avec tout un tas de cadeaux et par une grande fête.
Ce passage des évangiles nous montre simplement que les parents de Yeshoua suivaient probablement certaines traditions du judaïsme, tout comme Kepha avait continué à suivre certaines coutumes de ne pas fréquenter des non-juifs, chose que la Torah n’ordonne pas.
De la même façon, la Torah ne donne pas un âge précis pour dire que les adolescents doivent être autonomes en matière d’obéissance à la Torah. Si la Torah ne donne pas d’âge, c’est parce que certains enfants seront matures très tôt et d’autres enfants seront autonomes un peu plus tard. L’âge de la maturité des enfants dépend des capacités de l’enfant et également de la qualité de l’instruction des parents, mais elle ne dépend pas d’un âge précis.
D’ailleurs, le récit de Luc confirme cela, car Yeshoua était magistralement en avance, car il étonnait même les docteurs les plus émérites.
Luc 2:45-47
45 Mais, ne l’ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher.
46 Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.
47 Tous ceux qui l’entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.
Donc à travers les évangiles, nous voyons que les traditions rabbiniques étaient déjà très présentes au premier siècle. Voyons maintenant les âges que nous donnent les écritures par rapport à la maturité.
Yahweh nous dit que lorsque nous mettons quelqu’un à part pour Lui par un vœu de consécration (séparation), nous devons lui accorder une valeur différente selon son âge. Les âges que Yahweh nous donne sont un mois, cinq ans, vingt ans et soixante ans. Aucun de ces âges ne correspond à la puberté. Ils semblent plutôt correspondre plus généralement à notre capacité à exercer des activités agricoles ou autres travaux physiques.
Vayiqra (Lévitique) 27:2-7
2 Parle aux enfants d’Israël, et tu leur diras: Lorsqu’on fera des vœux, s’il s’agit de personnes, elles seront à Yahweh d’après ton estimation.
3 Si tu as à faire l’estimation d’un mâle de vingt à soixante ans, ton estimation sera de cinquante sicles d’argent, selon le sicle du sanctuaire;
4 si c’est une femme, ton estimation sera de trente sicles.
5 De cinq à vingt ans, ton estimation sera de vingt sicles pour un mâle, et de dix sicles pour une fille.
6 D’un mois à cinq ans, ton estimation sera de cinq sicles d’argent pour un mâle, et de trois sicles d’argent pour une fille.
7 De soixante ans et au-dessus, ton estimation sera de quinze sicles pour un mâle, et de dix sicles pour une femme.
On peut se demander pourquoi choisir un mois comme âge le plus petit ? À un mois, nous ne pouvons pas beaucoup travailler. Cependant, nous avons un potentiel de travail futur. Mais quelqu’un se demandera alors pourquoi, si l’on considère le travail futur, la valeur des nourrissons n’est pas plus élevée.
Les Écritures ne le disent pas, mais la mortalité infantile était bien plus élevée dans l’Antiquité qu’aujourd’hui. De nombreux enfants mouraient au cours de leur premier mois. Cependant, lorsqu’un nourrisson atteignait un mois, ses chances de survivre jusqu’à l’âge adulte augmentaient considérablement. Ainsi, sa probabilité d’être utile pour un travail futur augmentait également considérablement, et donc sa valeur.
Mais alors, pourquoi Yahweh a-t-il choisi l’âge de cinq ans pour la prochaine augmentation de valeur ? Qu’y a-t-il de particulier à cet âge ? Nous supposons que cela correspond à l’âge où 99% des jeunes enfants étaient sevrés et étaient désormais considérés comme des jeunes pouvant commencer à travailler à certaines tâches basiques. Evidemment, l’âge de 5 ans n’est pas une valeur absolue, mais c’est en général à cet âge là, que la majorité des enfants sont déjà sevrés.
Voyons justement ce qu’est le servage à la lumière des écritures. Dans la Bible, lorsque le mot sevrer est utilisé, il s’agit toujours d’une traduction du mot hébreu gamal ( גָּמַל ).
Bien que « gamal » soit correctement traduit par « sevré », cela signifie bien plus que ne plus avoir besoin de lait.
traiter, récompenser, sevrer un enfant, être sevré, mûrir, amener à maturité
En effet, lorsqu’un enfant est sevré selon les Écritures, c’est au moment où il n’a plus besoin de sa mère, mais c’est aussi synonyme du fait qu’il soit assez mature pour faire ses premières tâches ménagères. Autrement dit, c’est le moment où il commence sa route pour devenir autonome. D’ailleurs, le jeune Samuel a commencé à servir dans le temple juste après que sa mère l’ait sevré.
1 Samuel 1:24
Quand elle l’eut sevré, elle le fit monter avec elle, et prit trois taureaux, un épha de farine, et une outre de vin. Elle le mena dans la maison de Yahweh à Silo : l’enfant était encore tout jeune.
Dans notre société moderne occidentale, cela peut nous paraître choquant qu’une mère laisse son enfant si jeune pour servir et ne le voir qu’une fois par an.
Les sources divergent quant à la durée du sevrage des enfants dans l’ancien Israël, mais dans la plupart des sociétés tribales, ce sevrage a lieu entre 2 et 4 ans, la moyenne étant de 3 ans. Cependant, les dents des enfants qu’on appelle des dents de lait poussent entre 1 et 5 ans ; cela pouvait donc prendre jusqu’à 5 ans. Cinq ans semblent également correspondre à l’âge auquel la valeur d’un enfant augmente.
Vayiqra (Lévitique) 27:5
Et s’il a entre cinq et vingt ans, votre estimation sera de vingt sicles pour un garçon et de dix sicles pour une fille…
Dans la langue française le mot « sevré » désigne le moment où l’enfant n’est plus allaité. Mais en hébreux nous savons que le mot « gamal » désigne bien plus que le fait de ne plus avoir besoin de lait, car Anne n’a emmené Samuel au tabernacle qu’une fois sevré.
Seulement, Anne n’aurait pas pu emmener Samuel au tabernacle dès qu’il a cessé de boire du lait, car avant de pouvoir l’emmener au tabernacle pour y rester, il aurait dû être capable de subvenir à ses besoins, en tant que jeune.
Et puisqu’elle l’a pris alors qu’il était sevré, il semble que c’est le moment où Samuel était capable de faire ses premières tâches dans la maison de Yahweh.
1 Shmuel (Samuel) 2:18
Cependant Samuel faisait le service devant Yahweh, comme servant, et il portait un éphod de lin.
Dans de nombreuses cultures actuelles, on n’attend pas des enfants qu’ils deviennent autonomes et responsables avant 18, voire 21 ans. Même le judaïsme orthodoxe ne les attend pas comme jeunes adultes responsables avant 12 ou 13 ans.
J’étais tombé sur un reportage qui montrait une des dernières tribus de Mongolie appelée les Dukhas. On voyait une jeune famille qui avait deux enfants, Ganna 6 ans et Zula 3 ans. Ganna le jeune garçon faisait les travaux de force et Zula préparait le thé. De plus, Zula faisait la vaisselle toute seule, sans l’aide de ses parents. Cette petite n’a que trois ans, mais elle semble tout à fait autonome.
Alors ça peut paraître choquant pour nous de voir de jeunes enfants travailler si tôt. Alors qu’en occident, les jeunes sont autonomes beaucoup plus tardivement.
Dans l’Antiquité également, l’âge d’être responsable était bien plus précoce. On avait besoin des enfants pour aider à la maison. On leur confiait des tâches, et on attendait d’eux qu’ils les accomplissent. Seulement, il fallait les sevrer avant qu’ils puissent aider.
C’est ce que signifie le sevrage, et c’est un véritable accomplissement dans la vie d’un petit enfant. Avraham et Sarah ont célébré le jour où Yitzhaq (Isaac) a pu devenir un jeune adulte.
Bereshit (Genèse) 21:8
L’enfant grandit et fut sevré. Abraham fit un grand festin le jour même où Isaac fut sevré.
Donc ce que l’écriture enseigne à travers Samuel ou Isaac, c’est qu’on peut célébrer le sevrage, mais il n’y a pas un âge précis. C’est pour cette raison que nous ne célébrons pas de bar-mitzvah à l’âge de 13 ans pour les garçons et 12 ans pour les filles.
Nous voyons que le sevrage semble être ce qui est important pour Yahweh. Puisque cela est bénéfique pour l’enfant, ses parents et son entourage, ne devrions-nous pas aussi nous réjouir lorsque nos enfants commencent à se comporter comme des jeunes adultes ? Ne serait-il pas plus utile pour eux de célébrer leur véritable maturité plutôt que de simplement célébrer leur âge ou leur anniversaire ?
La foi biblique privilégie l’observation plutôt que le calcul. Dans le calendrier biblique par exemple, nous observons physiquement l’émergence de l’orge aviv, ainsi que le premier croissant de la nouvelle lune. De plus, nous commençons la journée au coucher du soleil (et non à une heure prédéterminée qui est minuit dans le calendrier du monde).
Ces pratiques bibliques recèlent d’importantes leçons spirituelles, et l’une d’elles consiste à vérifier physiquement une chose avant de l’annoncer.
De la même façon, la maturité des enfants devrait également être observée avant d’être déclarée, et non pas déclarer à partir d’un âge prédéfini par des pseudo-sages.
C’est également ce que nous reprochons aux calendriers rabbiniques, messianiques ou énochiens, car ces calendriers sont prédéfinis à l’avance sans tenir compte de l’observation de la lune ou de l’orge comme le demande la Torah.
Devarim (Deutéronome) 16:1
Observe le mois des épis (mois de l’aviv), et célèbre la Pâque en l’honneur de Yahweh, ton Elohim; car c’est dans le mois des épis que Yahweh, ton Elohim, t’a fait sortir d’Égypte, pendant la nuit.
Il y a deux problèmes majeurs dans le fait de définir un âge auquel une personne est assez mature pour obéir à la Torah.
D’une part, si on décrète qu’une personne est mature à 13 ans et que finalement elle ne l’est pas d’après notre observation, alors cette jeune personne va rapidement chuter. En effet, il y aura des enfants qui seront des adultes accomplis après l’âge de 13 ans, car chaque enfant a son propre rythme.
Le second risque c’est que si nous attendons 13 ans avant de demander au jeune à se comporter comme un adulte, comment pourra-t-il s’entraîner à se comporter comme tel ? Le jeune pourrait dire : oh non papa je ne veux pas faire tel ou tel travail, car je n’ai pas encore l’âge.
Dans le cas de Yeshoua par exemple, il était mature spirituellement bien avant ces 12 ans. Malgré tout, ses parents ont choisi d’utiliser l’âge préconisé par le judaïsme, sans vraiment avoir observé de quoi il était capable. Mais l’observation de son comportement dans le temple nous révèle qu’il était en avance.
Luc 2:45-47
45 Mais, ne l’ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher.
46 Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.
47 Tous ceux qui l’entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.
Je trouve que le comportement de Yeshoua, c’était comme s’il disait à ses parents : vous voulez suivre le commandement des rabbins et que je sois autonome à 12 ans, très bien je vais commencer mon parcours seul, je vais vivre en autonomie. Et Yeshoua les a quittés et est allé faire ce que son Père lui disait.
Luc 2:48-49
48 Quand ses parents le virent, ils furent saisis d’étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.
49 Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ?
Nous voyons que les parents de Yeshoua étaient dans l’étonnement. Peut-être n’avaient-ils pas observé la maturité de leur fils et peut-être qu’ils ont préféré suivre un âge déterminé par les rabbins. Quoi qu’il en soit, même si Yeshoua était en avance, il est resté soumis à ses parents, car sa croissance n’était pas encore complète pour partir et démarrer son ministère.
Luc 2:52
Et Yeshoua croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Elohim et devant les hommes.
Tout ça nous apprend qu’on n’a pas besoin d’attendre 12 ou 13 ans pour enseigner la Torah aux enfants.
Finalement, le seul commandement qu’on impose aux enfants, c’est la circoncision le 8ème jour. Mais cela a lieu bien avant le sevrage. Pour le reste des commandements, cela s’apprend petit à petit. C’est pourquoi décréter un âge pour qu’un enfant, soit un fils ou une fille des commandements, est un non sens dans les écritures. Au contraire, nous devrions observer l’âge auquel l’enfant souhaite pratiquer certains commandements de lui-même.
On me demande souvent : « Benjamin, à quel âge devons-nous baptiser les enfants ? Pour moi nous devons les laisser choisir et nous devons observer quand ils sont prêts. Un peu comme avec la nouvelle lune, quand nous l’observons, nous pouvons déclarer le début du mois et pour les enfants quand nous observons qu’ils sont prêts, alors nous les baptisons au nom de Yeshoua.
La maturité, ce n’est pas un âge décrété aléatoirement, c’est quelque chose qu’on doit observer. Donc pour résumer, la formation qui permet aux enfants de devenir mature, doit commencer dès qu’ils sont sevrés. Mais la fin de cette période qui les mènera à devenir des adultes responsables ne doit pas être imposée, elle doit être observée au cas par cas.
Donc le début et la fin de la croissance des enfants doivent être observés. D’ailleurs, Avraham n’a pas attendu un âge précis pour déclarer son fils sevré. Il a plutôt attendu que son fils se prenne lui-même en charge, puis il a célébré le fait que son enfant se comporte comme un jeune adulte.
Cela a également envoyé un bon message. Cela a montré à Yitzhak que son comportement de jeune adulte méritait d’être célébré. Apprendre à nos enfants à se comporter en jeunes adultes responsables est un véritable accomplissement. C’est un acte que nous devons célébrer au sein de la communauté, non seulement pour le bien des enfants, mais aussi pour celui des parents et pour celui de notre nation.
Les enfants grandissent à des rythmes différents, mais lorsqu’ils voient qu’ils seront reconnus et célébrés pour leur comportement de jeunes adultes, cela envoie un message discret mais puissant de louange à tous les enfants : cela en vaut la peine. Cela les motive à ne pas attendre d’être adultes, mais à s’efforcer de se comporter comme des adultes. Voilà le genre de jeunes adultes que Yeshoua désire dans sa congrégation.
Donc pour résumer, il est évident que définir un âge de maturité n’est pas une bonne idée. La Torah ne parle que du moment où un enfant est sevré, mais sans donner d’âge précis. Certains scientifiques ont déjà pu montrer que la précocité à laquelle nous appelons nos enfants à servir aux tâches ménagères est primordiale pour le développement d’un futur adulte.
Une étude longitudinale a été menée par Marty Rossmann qui a suivi 84 enfants de 3 à 25 ans. Cette étude a révélé que participer aux tâches ménagères dès l’âge de 3 ans favorise le développement de compétences essentielles comme la maîtrise de soi, la responsabilité et l’autonomie. Les enfants impliqués dans les tâches ménagères avaient, à l’âge adulte, de meilleures relations sociales, de meilleures performances académiques et une plus grande indépendance financière que ceux qui n’y avaient pas participé ou qui avaient commencé à l’adolescence.
Alors il faut se méfier des scientifiques, car un tel démontre cela, et un tel démontre le contraire. Mais si une étude scientifique confirme ce que dit la Bible, alors nous pouvons y prêter attention.
Certains d’entre vous se demandent peut-être, je ne comprends pas, Benjamin a dit qu’il commençait une série d’études sur comment gérer une assemblée. Mais quel est le rapport entre le fonctionnement d’une synagogue et le sujet de l’éducation des enfants ?
Et bien, le rapport c’est que les croyants aujourd’hui sont très immatures spirituellement. Mais pour créer une assemblée, il faut des croyants adultes spirituellement parlant.
On avait déjà expliqué la cascade d’événement qui a entraîné de nombreux problèmes dans la société française. Il y a eu en 1962 le concile Vatican 2 qui a duré jusqu’en 65. Ce concile a ensuite eu pour conséquence mai 68, avec toutes les revendications anti-bibliques qu’on connaît, comme il est interdit d’interdire. C’est pour ça que je parle de cascade d’événement, c’est un peu comme les dominos.
Comme les adultes n’avaient plus envie de se frustrer et de se poser des limites après mai 68, il est devenu très compliqué pour ces adultes d’imposer des limites à leurs propres enfants. Mais le problème c’est qu’un enfant à besoin de tendresse et également de limites. C’est à dire que priver les enfants de limites, d’interdits, de cadre, de repères, c’est comme priver une jeune plante de tuteur. Une tomate sans tuteur va finir par se casser la gueule.
Le cerveau d’un enfant est en construction jusqu’à 25 ans, donc il est immature et l’enfant a besoin d’être guidé sur de nombreux aspects de sa vie. Donc quand on parle de comment créer et conduire une assemblée, on doit parler de l’éducation qu’ont reçu les enfants. Dans une assemblée, il y aura des adultes qui sont potentiellement des enfants abandonnés de mai 68 et il y aura des enfants à qui on doit donner les limites de la Torah. La plupart des croyants ont été élevés sans Torah. De plus, la plupart des croyants n’ont pas été éduqués dès leur sevrage.
De par notre éducation moderne, la plupart des croyants dans les assemblées ne sont pas autonomes spirituellement, et ce n’est pas une question d’âge, car même des personnes de plus de 50 ans se comportent comme des enfants spirituels. Vous pouvez avoir 40 ans et vous comporter comme un enfant roi. Quand j’allais dans une église évangélique il y a quelques années, c’était rempli de personnes qui s’asseyaient et qui écoutaient le pasteur. 99% des croyants n’avaient aucune autonomie spirituelle, en général tout repose sur une seule personne, le pasteur.
Mais le corps de Yeshoua ne peut pas fonctionner de cette façon. Donc pour construire une assemblée, il faudra des personnes qui veulent servir et pas des personnes qui veulent être servis. Pour construire une assemblée, nous avons besoin de personnes comme ces enfants de Mongolie, ces enfants qui ont été élevés avec un cœur de serviteur. Nous devons renverser le système de l’église où un seul travaille et les autres restent sur leur chaise.
Yahweh recherche des personnes qui savent se débrouiller, des personnes qui savent porter leur croix. Yahweh veut des croyants qui ne sont pas restés avec le lait de la parole.
Hébreux 5:11-14
11 Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.
12 Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles d’Elohim, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide.
13 Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice; car il est un enfant.
14 Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.
Shaoul, il y a 2000 ans, expérimentait déjà la présence d’enfants spirituels dans les assemblées. C’est-à-dire des personnes qui n’étaient pas matures dans les écritures. Shaoul explique qu’un adulte spirituel est une personne qui sait discerner le bien du mal à la lumière de la Torah.
Le pire dans les églises d’aujourd’hui, c’est que même le pasteur n’enseigne pas la Torah, ils ne connaissent pas le bien et le mal. Le problème c’est qu’aujourd’hui cette immaturité atteint un niveau maximum dans tous les domaines de la vie.
L’éducation des enfants aujourd’hui est catastrophique. Le monde nous oblige à créer des enfants rois, des enfants qu’on ne doit plus corriger. Vous avez aussi l’éducation positive, une éducation basée sur les émotions. On ne prépare plus les enfants à vivre en société, on ne les fait pas travailler aux tâches ménagères, car on cède à toutes leurs frustrations. Sauf que les enfants roi, cela n’existe pas dans la Bible.
Devarim (Deutéronome) 21:18-21
18 Si un homme a un fils indocile et rebelle, n’écoutant ni la voix de son père, ni la voix de sa mère, et ne leur obéissant pas même après qu’ils l’ont châtié,
19 le père et la mère le prendront, et le mèneront vers les anciens de sa ville et à la porte du lieu qu’il habite.
20 Ils diront aux anciens de sa ville: Voici notre fils qui est indocile et rebelle, qui n’écoute pas notre voix, et qui se livre à des excès et à l’ivrognerie.
21 Et tous les hommes de sa ville le lapideront, et il mourra. Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi, afin que tout Israël entende et craigne.
On voit que Yahweh a horreur des enfants rois. On a l’exemple des fils du sacrificateur Eli.
1 Shmuel (Samuel) 2:12
Les fils d’Éli étaient des hommes pervers, ils ne connaissaient point Yahweh.
Il y a aussi l’exemple des fils d’Aaron :
Vayikra (Lévitique) 10:1
Les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brasier, y mirent du feu, et posèrent du parfum dessus; ils apportèrent devant Yahweh du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné.
Nous voyons que Yahweh n’aimait pas ces enfants rebelles, car ils les a tous fait périr. Un enfant à qui on donne tout et qui n’apprend pas à gérer ses frustrations, c’est un enfant qui ira très très mal. De nombreux psychologues ont déjà montré ça. Un enfant à qui on cède tout va devenir un adulte souffrant de nombreux problèmes psychiques, dépression, hyperactivité, ou trouble de l’attention.
Il y a justement depuis quelques années une explosion des cas de trouble de l’attention. Vous avez surement vu ces acronymes à la mode : TDA ou TDAH et en anglais c’est ADHD.
On voit que la volonté de l’ennemi c’est de faire de nous des personnes dépendantes de la technologie (IA), des personnes sans aucune connaissance, des personnes superficielles, immatures et des personnes fragiles.
Imaginez Shaoul à son époque rencontrait ces problèmes d’immaturité spirituelle, mais à notre époque c’est mille fois pire. Et à travers tout ce constat dramatique de l’immaturité ambiante, nous avons quelques croyants en Yeshoua qui souhaitent faire des assemblées nazaréennes.
Mais pour faire cela nous avons besoin de croyants affermis et exercés par l’usage à discerner ce qui est bien ou ce qui est mal.
Dans la culture hébraïque nous avons vu que l’apprentissage des enfants démarre après le sevrage entre 2 et 5 ans. Mais pour moi qui enseigne en francophonie, je vois bien que les croyants sont encore de petits enfants. Mais comment des petits enfants spirituels pourraient conduire une assemblée ? Si Shaoul était excédé par le comportement des gens de son époque, imaginez quand je vois la mentalité des croyants aujourd’hui ?
Shaoul avait raison de reprendre ceux qui étaient devenus lents à comprendre, car si on reste constamment au lait de la parole, nous ne pourrons rien construire de solide.
Ce premier enseignement que je vous fais aujourd’hui doit donc être une prise de conscience de l’état désastreux des croyants modernes. Et quand je dis désastreux, je pèse chaque mots, car je suis en contact avec de nombreux croyants. Je vous assure que je suis terrifié quasiment chaque semaine en voyant certains emails ou certains commentaires que je reçois.
Le confort de nos sociétés à créé une génération de gens fragiles. Fragiles dans tous les sens du terme. Psychologiquement, physiquement, mais ce qui nous intéresse c’est spirituellement. Il y a un travail énorme à faire sur le peuple d’Elohim.
Pour conclure nous avons vu que la parole de ne donne pas d’âge auquel on doit commencer l’éducation des enfants, la Torah parle simplement du sevrage.
Pour ce qui est de la fin de l’éducation des enfants, elle n’est pas de 12 ou 13 ans comme l’enseigne les rabbins. Nous avons vu que nous devons observer si un enfant est prêt à devenir un adulte responsable.
Ensuite pour ce qui est d’une assemblée, il faudra choisir des personnes adultes spirituellement pour conduire un tel projet. Des adultes qui auront échappé à l’influence désastreuse de mai 68. Ce genre de personne est rarissime, mais ça existe encore.
Que Yahweh nous aide à trouver et rassembler de telles personnes pour construire son royaume.
Cette vidéo est inspirée d’un enseignement de Nazarene Israel.